• Les premiers cartables sont apparus avec l’école au début du XIXe siècle. Ils ne concernaient alors que peu d’enfants, et ne transportaient que peu de fournitures également, l’ardoise et le crayon d’ardoise étant les principaux objets nécessaires. Leur légèreté leur permettait de se porter en besace, et non sur le dos.
• Les cartables étaient fabriqués maison, avec ce qu’on avait sous la main : généralement de la toile, renforcée par du carton ou du cuir. Avec les lois Jules Ferry à la fin du XIXe siècle l’école devient obligatoire et le nombre d’écoliers s’accroit, diversifiant les matériaux utilisés en fonction des moyens dont disposaient les familles et des spécificités locales (dans certaines régions comme les Alpes, on pouvait même trouver des cartables en bois !). C’est durant l’entre-deux guerres que le célèbre cartable en carton bouilli, symbole des écoliers français, connaît son apogée. Il présente l’avantage d’être solide et peu coûteux, et se cire et s’entretient comme du cuir. Les premiers cartables que l’on porte sur le dos apparaissent alors : ils étaient destinés aux enfants vivant loin de leur école et ayant besoin d’emmener leur déjeuner avec eux.
• Si le cartable porté sur le dos s’est raréfié entre les années 50 et 70 et n’était réservé qu’aux enfants ayant des problèmes de dos, il revient à la mode dans les années 80 en raison de sa nécessité, face à l’augmentation du nombre de livres et la généralisation des cantines obligeant les enfants à emmener le matériel nécessaire pour toute une journée.
• Il ne faut pas négliger les coûts environnementaux du cartable. L’
ADEME nous apprend ainsi qu’un « sac à dos en polyester de 3 kg émet, de sa fabrication à son élimination, environ 59 kg de CO2 », ce qui revient aux mêmes émissions de CO2 qu’une voiture sur 370 km !
• L’Association Santé et Environnement France (
ASEF) établit que les enfants représentent la population la plus sensible aux effets de pollution de l’air puisqu’ils passent plus de 80% de leur temps à l’intérieur. On peut trouver des substances toxiques dans de nombreux produits de consommation courante en milieu scolaire. Les colles peuvent contenir des composants volatiles (solvants...) qui peuvent être inhalés, irriter les yeux ou la peau, ou être allergisants. Pour obtenir un effet brillant, laqué ou à paillettes, les peintures et vernis peuvent contenir du formaldéhyde et des solvants irritants pour la peau et les voies respiratoires. Certains sont classés cancérogènes.
• Des chercheurs en Epidémiologie des Maladies Allergiques et Respiratoires (dirigés par Isabella Annesi-Maesano) ont établi sur la base d’une étude de 108 écoles situées dans des grandes villes que 30% des enfants sont exposés à des niveaux de polluants supérieurs aux valeurs guides de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail). Les chercheurs ont également montré une corrélation entre une mauvaise qualité de l’air et la santé allergique et respiratoire pour des affections telles que l’asthme ou les rhinites des enfants scolarisés dans ces classes. D’où l’importance de la qualité de l’air en classe et la nécessité de combattre ces polluants.
• Au delà des enjeux concernant la pollution qu’engendrent les cartables, il s’agit de considérer un problème de poids : trop lourds, ils soulèvent la colère des parents d’élèves. L’Union des Parents d’élèves (UPE) a ainsi mené en 2013 une enquête visant à établir le poids moyen du cartable d’un élève de collège. Par exemple, cela a permis de constater que pour les classes de sixième un élève transporte en moyenne une charge supérieure de 21% à son propre poids. Or, une circulaire d’octobre 1995 indique que ce poids ne devrait pas dépasser 10% du poids de l’élève. Concrètement, une charge de 20% supérieure au poids d’un individu équivaudrait à une charge de 12 kg pour un adulte de 60 kg !
• Peut-on considérer le cartable comme un problème de santé publique ? Selon certains médecins, le poids du cartable peut être à l’origine de problèmes de dos rencontrés par les adolescents. On observe ainsi un recourt de plus en plus courant à l’ostéopathie entre 10 et 15 ans. Il faut néanmoins rappeler que le sac n’est pas le seul responsable, une mauvaise posture étant un facteur aggravant.