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Lingerie

LINGERIE

Etre séduisante en dessous 100% éthiques, c’est parfaitement possible ! Coton biologique, bambou ou fibre de pin, la lingerie bio est aussi belle et féminine que la lingerie traditionnelle.

La lingerie bio dispose de bien d’autres atouts, elle est très confortable, ultra douce au toucher, réalisée dans des tissus de qualité et en plus durables. Cerise sur le gâteau bio, elle est de plus en plus abordable. Et non négligeable, elle a le mérite de faire du bien à la planète tout en vous sublimant.
Pour beaucoup encore, le bio est fortement lié à l’alimentation. Mais c’est trop vite oublier que la plupart des produits textiles, y compris nos précieux sous-vêtements (au plus près du corps), sont de plus en plus réalisés en matières synthétiques et subissent de multiples traitements, particulièrement nuisibles pour la santé et l’environnement. 
Suivez le guide pour vous sentir sexy et bio. Vous n’aurez plus besoin de choisir entre l’un ou l’autre ! Et découvrez aussi les premiers sous-vêtements écolos pour hommes.

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Le saviez-vous ?

-    PETITE HISTOIRE DU SOUTIEN-GORGE
Le soutien-gorge est une invention centenaire (le terme « soutien-gorge » est en effet apparu en 1904 dans le dictionnaire Larousse), même si depuis l’Antiquité les femmes ont toujours porté divers accessoires pour maintenir leur poitrine. Les ancêtres du soutien-gorge ont connu bien des formes : le strophium (sorte de bande de tissu enroulé sous la poitrine), le bandeau, la brassière, la tunique à lacets, puis le corset (ajusté et lacé dans le dos) qui ne cessera d’évoluer à travers l’Histoire et au rythme des modes. Le premier soutien-gorge, appelé le corselet, est né en 1889, sous la main de la française Herminie Cadole, qui décide pour plus de confort, de couper en deux le corset au niveau de la poitrine. D’innovations en révolutions (de formes et de matières), on est arrivé au soutien-gorge que nous connaissons.

-    LA FACE CACHEE DU COTON CONVENTIONNEL
Fibre textile la plus largement utilisée dans le monde, couvrant 50 % des besoins de fabrication textile, le coton est l’une des cultures les plus polluantes au monde. Le cotonnier est une plante particulièrement exigeante en eau et en éléments nutritifs chimiques. Sa culture (provenant surtout des Etats-Unis, d’Afrique, d’Inde, de Chine et du Pakistan) engloutit 24% des pesticides utilisés dans le monde pour une surface agricole mondiale de seulement 2,4%. Un usage intensif de produits chimiques qui empoisonnent gravement les sols et diminuent leur fertilité, déséquilibre l’écosystème environnant et nuit à la santé des récoltants qui les inhalent. Très gourmande en eau, elle utilise les réserves nécessaires à la survie de nombreuses populations. Sans parler des OGM qui représentent aujourd’hui plus de 20% des plantations de coton.

Longtemps associés à l’esclavage, les plantations de coton apportent encore aujourd’hui leur lot de misère et d'inégalités sur un marché concurrentiel : non respect des droits de l’Homme, travail des enfants, endettement des petits exploitants, etc.

-    LE MARCHE DE LA LINGERIE
En 2005, la lingerie représente 19% des dépenses d'habillement, en légère hausse par rapport à 2004. Les soutiens-gorge ont la cote puisqu’ils entrent dans 42,7% des dépenses de lingerie. Une Française acquiert en moyenne plus de deux soutiens-gorge, un peu plus de cinq culottes ou string par an. Les plus grandes consommatrices de lingerie sont les femmes de 15 à 24 ans, avec un budget moyen annuel de 133,1€ (référence année 2005).
Avec des dépenses de 2,5 milliards d’euros, soit un budget moyen annuel de 100,8€ par femme en 2005, les françaises sont en seconde position dans le classement européen, juste après les anglaises (110€ par an et par femme) et devant les italiennes (79€). Sources : Fédération française de la lingerie et Institut français de la mode.
La France a un véritable savoir-faire en matière de lingerie et se démarque avec de grands créateurs de lingerie reconnus sur le marché mondial : Aubade, Chantal Thomass, Chantelle, Dior, Lejaby… Aujourd’hui seules quelques grandes maisons subsistent, de nombreux ateliers et usines ayant mis la clef sous la porte face à la concurrence des pays en voie de développement.


-    LES DIFFERENTES MATIERES TEXTILES
A côté des matières naturelles (coton, chanvre, lin, bambou…), on trouve les matières synthétiques (nylon, polyester, acrylique, aramide), obtenues par synthèse de composés chimiques, venant quasi exclusivement d'hydrocarbures ou d'amidon. Et aussi les matières artificielles, obtenues par des traitements chimiques de matières naturelles comme les caséines de lait pour le lanital, la cellulose de divers végétaux (écorce de pin, bambou, soja, bouleau) pour la viscose. Bien entendu, synthétiques ou artificielles, ces matières ne valent guère mieux en terme d’éthique, d’environnement et de santé et sont particulièrement nocives au regard des nombreux produits chimiques utilisés pour les obtenir, lesquels entrent ensuite en contact avec la peau.

-    C’EST PARFOIS PLUS PARLANT EN IMAGES
On aime à croire que la lingerie est un univers merveilleux de séduction et de perfection, où tout est beau et sans accros. Sauf que vous n’avez peut-être pas encore vu cette vidéo sur www.morethanprettyknickers.com, réalisée par la marque anglaise Eco-Boudoir en partenariat avec la BBC, elle risque de vous faire descendre de votre nuage sur la lingerie et l’éthique. On vous y apprend notamment que la fabrication d’un kilo de coton nécessite 20 000 litres d’eau et la création d’une petite culotte émet à elle seule 18 kg de CO2.

-    CAMPAGNE DE SENSIBILISATION
En 2006, un grand défilé de mode sur le thème « Moda sin toxicos » (mode sans toxiques) a été organisé à l’initiative de Greenpeace. Son objectif : faire face au lobby de l’industrie chimique en montrant qu'il est parfaitement possible d'allier esthétique et respect de l'environnement, et faire alors adopter par le Parlement européen le nouveau projet REACH (en français, « Enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques) visant à protéger la santé des consommateurs et l’environnement contre les risques liés à l’utilisation de milliers de substances chimiques en votant en faveur du principe de substitution. Etaient proscrits des modèles présentés par 16 créateurs, les six principales substances toxiques qu’il est encore possible de trouver dans des textiles vendus en Europe, à savoir le plomb, le nickel, les phtalates, les formaldéhydes, le chrome et l’arylamine.


-    DERRIERE LA COULEUR
Métaux lourds, colorants azoïques, formaldéhyde, chlore, et autres produits chimiques toxiques aux noms tous plus effrayants les uns que les autres, souvent utilisés au cours du processus de teinture. Ceci pour obtenir les teintes les plus diverses, mais à quel prix pour la santé et l’environnement. N’oublions pas que les procédés de blanchiment puis de teinture nécessitent également de grandes quantités d’eau. Sans compter le cocktail de produits chimiques ajoutés pour obtenir des tissus brillants, souples, résistants au lavage, à la lumière, au chlore, au nettoyage à sec, à la transpiration, au frottement…

-    PETITE PRECISION UTILE
Attention, le terme 100% coton signifie seulement que le textile est composé de 85 à 90% de coton, les 10 à 15% restants sont des résines et autres apprêts chimiques.

-    CONSEILS DE LAVAGE
Afin de préserver la lingerie et d’éviter la déformation des armatures, il est préférable de la laver à la main, ou sinon d’utiliser un filet protecteur pour tout lavage en machine. Sans oublier d’utiliser une lessive douce. La plupart des lessives traditionnelles sont pourvues d’agents lavant chimiques (appelés tensio-actifs) nocifs pour la santé d’une part puisqu’ils peuvent générer des réactions allergiques au contact de la peau. Nocifs aussi pour l’environnement puisque seuls 5 à 20% des composants sont dégradés et que le reste se retrouve dans nos canalisations, contamine les nappes phréatiques et les rivières. Nocifs enfin pour le textile en lui-même puisque les agents blanchisseurs d’origine pétrochimique abîment les fibres et l’éclat des couleurs. Attention à ne pas sur-doser la lessive en machine – la quantité de lessive dépendant du degré de saleté et de la dureté de l’eau – et à mettre la bonne température de lavage – 40°C suffit pour du linge normalement sale. Plutôt que d’utiliser le sèche-linge, trop agressif pour les textiles délicats, il est préférable de faire sécher à plat pour préserver les matières et les coloris.
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Bonnes nouvelles

-    On parle beaucoup du coton bio, bien plus souple, plus doux et plus durable que le conventionnel. Exempt de pesticides, de chlore ou de métaux lourds, il est par ailleurs moins allergène. Mais il existe d’autres matières écologiques qui ont tout pour plaire - le chanvre, le bambou, le lin, la laine, etc, des alternatives naturelles tout aussi intéressantes que le coton bio. Le chanvre produit des fibres textiles particulièrement solides, souples et absorbantes. Il se révèle par ailleurs bien chaud en hiver et frais en été. Et côté environnement, sa culture ne requiert ni engrais ni pesticides et très peu d’eau. Infroissable, super-respirante, naturellement antibactérienne, antiodeur, biodégradable et recyclable, la fibre de bambou cumule les qualités. Question confort, sachez qu’il n’y a pas mieux. Sa culture nécessite 4 fois moins d’eau que le coton conventionnel et sa croissance rapide permet d’optimiser les rendements. Quant au bambou, attention, si sa culture peut être considérée comme écologique, son processus de transformation mérite encore des avancées. Proche de celui de la pâte à papier, il nécessite en effet l’utilisation de produits chimiques polluants tels que la soude.  Sans oublier que le premier producteur mondial est la Chine, donc la matière première fait des milliers de kilomètres avant d’arriver dans nos armoires. Non allergène et régulateur de température, le lin est la fibre textile la plus résistante. Il se cultive de façon écolo et rotative, donc n’épuise pas les sols. Ses qualités d’absorption des couleurs permettent d’utiliser moins de teintures. Souvent considérée irritante, la laine pure et vierge (de mouton, chèvre, yack, lapin angora), bio ou labellisée Demeter, permet quant à elle d’apporter une saine et douce chaleur. Important à noter, la désignation « laine vierge » correspond à un produit auquel on n’a rajouté que 7% au maximum d’autres fibres, alors que la « pure laine vierge » ce pourcentage est ramené au maximum à 0,3 % d’autres fibres. Extrait de la pulpe du bois d’eucalyptus et issu de forêts gérées durablement (label FSC ou PEFC), le Tencel (dont le toucher et l’aspect rappelle la soie) offre fluidité et douceur. Le Micromodal est une fibre 100% biodégradable extraite de la pulpe du bois de hêtre et provenant de forêts labellisées. Son extrême douceur et souplesse en fait une matière idéale pour les vêtements qui se veulent respectueux de la peau.

-    Il existe différents labels textiles, certifications, logos ou signes de qualité qui offrent de vraies garanties – IMO, Eko, Oeko-Tex, Naturtextil, BioRe, Textile Biologique, etc. Pour plus d’informations à ce sujet voir le Guide des labels de la consommation responsable.

-    Le virage écologique pris par le secteur de la mode depuis quelques années touche enfin la filière de la lingerie. Laquelle se convertit lentement mais sûrement au bio. Aux côtés des jeunes créateurs engagés, on voit en effet émerger de plus en plus de gammes bio chez des marques connues comme Etam via son partenariat avec Ekyog. Un début prometteur !
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Ce que vous pouvez faire

-    Sans sacrifier l’élégance sur l’autel de l’éthique, il est très facile de ne pas encourager ces nombreuses pratiques destructrices pour l’Homme et la Nature. On peut privilégier les marques garantissant une origine « biologique » des matières premières (cultivées sans engrais chimiques ni pesticides), les textiles écologiques et des traitements naturels de transformation.

-    Parce que l’impact sur l’environnement d’un produit textile sera dû pour moitié à sa fabrication et pour moitié à son utilisation. Penser à sécher votre lingerie à l’air libre et à la laver à faible température.


-    Le choix labellisé permet de faire la différence entre un textile respectueux en matière de respect de santé et d’environnement, ou un autre qui ne l’est pas. Pensez à regarder les étiquettes.

-    Le naturel glamour : g=9.8 ! 

On pourrait presque ne plus présenter cette ligne de lingerie écologique, en fibre de pin recyclée et teinture végétale, qui a révolutionné le monde de la lingerie en 2006. Les plus éthiques de cette marque française : une gamme qui offre le confort de la soie, la douceur du cachemire au toucher et la fraîcheur du lin, confectionnée en France et distribuée exclusivement par voie ferroviaire. Tout ça a évidemment un certain coût. La gamme compte des culottes ornées d'oiseaux qui seront vendues au profit de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) - pour chaque pièce vendue, sachez qu’1€ sera reversé au programme Oiseaux en détresse en vue de l'édition d'une brochure de sensibilisation et d'initiation au secourisme animalier.

-    L’éco-sexy anglais : Enamore, Ciel et Eco-Boudoir.
Les Anglais, très friands de lingerie, se mettent aussi au bio et à l’équitable avec des gammes plus affriolantes et colorées. Fabriqués en chanvre, coton bio, soja bio ou soie sauvage, ces dessous cultivent la séduction tout en préservant la planète.
 
-    Tout doux et abordables : Peau Ethique.
Du 100% coton bio et équitable qui se décline en 5 collections. Plus en 2009, des nouvelles collections en dentelle rouge et noire, et aussi en soie naturelle.

-    Le luxe bio : Stella McCartney et Vannina Vesperini.

Les créatrices de luxe optent aussi pour les matières issues de l’agriculture biologique avec de la lingerie aux lignes fluides et très féminines à base de soie bio. Luxe et délicatesse en préservant aussi bien le bien-être que la planète !

-    Les boxers féminins : Pants to Poverty, Nu, Tudo Bom.

A adopter facilement, basiques hyper confortables pour les adeptes d’une coupe simple et passe-partout, les boxers féminins se portent aussi écolos. Sans chichis ni dentelles, certains comme Pants to Poverty, permettent aussi de « lutter contre la pauvreté, les inégalités et l’exploitation de l’homme et de la nature ».

-    Peu de boutiques éthiques proposent encore de la lingerie. Par contre sur la toile, l’offre est plus étendue. Quelques sites à découvrir : www.nusdansleschanvres.com, www.fibrenature.com, www.ethicolours.com, www.vetements-ethiques.com, www.modetic.com, www.made-in-ethic.com, etc.

-    Découvrez sur les étagères de quelques marques de prêt-à-porter de la lingerie bio. Depuis le 26 février 2007, la mode bio de la marque bretonne de prêt-à-porter Ekyog, s’invite chez Etam avec une mini-collection de lingerie et de vêtements d’intérieur pour femme et bébé en matières 100% biologique, baptisée Be Green. Au total, une vingtaine de modèles (tunique, pantalon, t-shirt, short, combi-short… à petits prix - de 20 à 35 €) sont proposés dans des tons pastel, en bambou, lin et coton bio cultivés sans pesticide et sans engrais chimique – pour respecter à la fois la peau et la nature. Plus original encore : Etam vient également de lancer une ligne de lingerie/ corsetterie (nuisette, dessous, etc.) baptisée New Life, en coton 100% recyclé.

-    Les dessous éthiques masculins débarquent. Le choix est (encore) restreint mais il a le mérite d’enfin exister : place au confort responsable avec les boxers g=9.8 (comptez 28€), Pants to Poverty (sur www.origeen.fr pour 15€), et plus récemment avec les caleçons Monsieur Chat l’Heureux en coton bio issu du commerce équitable (cinq couleurs originales au choix, vert pomme, turquoise, rose, saumon ou crème pour 16€). Sans oublier Gabin et Louis, une toute jeune marque éthique proposant non seulement des sous-vêtements masculins en coton bio mais aussi un concept original, celui d’habiller simultanément les papas et leurs fils.

Pour conclure…
Le panorama de la lingerie bio s’élargit, une première bonne nouvelle ! Mais il est également de plus en plus séduisant - éthique et esthétique se rejoignant petit à petit pour le plus grand bonheur des femmes. Et désormais les hommes ne sont plus en reste dans ce beau monde de la lingerie bio. Que de bonnes nouvelles ! Ca bouge, alors pour ne rien rater, gardez bien l’œil ouvert !
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