La naissance du miel
Le miel est un acte d’amour. Si, si !
Le miel est fabriqué par les abeilles à partir du nectar des fleurs et des plantes aromatiques qu’elles récoltent à chaque sortie de la ruche. Lorsqu’elle butine, l’abeille se pose délicatement sur la fleur, plonge la tête en son coeur et déroule une sorte de trompe grâce à laquelle elle récupère la goutte de nectar. Une abeille doit visiter des dizaines et des dizaines de fleurs avant d’emmagasiner 40 milligrammes de nectar dans son jabot.
Une butineuse effectue entre 20 et 50 voyages par jour, dans un rayon d'action moyen qui se situe entre 500 mètres et 3 kilomètres, d'où l'importance, en plus des conditions climatiques et de la nature du sol, de la végétation proche du rucher.
Le nectar n’est ni plus ni moins que de l’eau sucrée par de la saccharine, un sucre difficilement absorbable par l’organisme. Le changement de la solution sucrée en miel commence dès le voyage. Des enzymes agissent sur le nectar dans le tube digestif de l’abeille en transformant le saccharose en sucres directement assimilables par l’organisme humain. Les modifications physico-chimiques se poursuivent à la ruche. A son retour, la butineuse régurgite sa charge, la passe aux ouvrières, qui elles-mêmes la communiquent à d'autres et ainsi de suite. On appelle cela un long baiser d’amour au cours duquel la teneur en eau du nectar s'abaisse. La texture obtenue peut alors se conserver des années.
Le miel frais est toujours liquide. Il cristallise après un temps variable en fonction du taux de sucre et de sa variété. Les miels riches en glucoses (colza) cristallisent très vite (4 à 5 jours après l'extraction), tandis que les miels riches en lévulose (acacia) ne cristallisent qu’après plusieurs mois, voire plus.
Le plus souvent, le miel est extrait des rayons de la ruche par chauffage; il est ensuite traité par centrifugation puis on le filtre à des fins de purification. Des procédés qui peuvent dénaturer les qualités diététiques du miel.
Le marché de l’apiculture en France
Entre 1995 et 2008, les pertes de ruches ont été de 300 000 à 400 000 par an sur un cheptel de 1 350 000 ruches ! Et 15 000 apiculteurs ont dû cesser leur activité (de 85 000 apiculteurs en 1995 ils sont passé en 2008 à moins de 70 000). L’écrasante majorité des apiculteurs (80%) se vit plutôt comme des amateurs éclairés, des amoureux des abeilles, qui ne s’occupent que d’une dizaine de ruches au maximum. En revanche, de plus en plus d’apiculteurs professionnels s’installent. Ils sont désormais plus de 1750 en France et gèrent au moins 150 ruches chacun. A eux seuls, ils détiennent 45% du cheptel .
La production de miel est très difficile à quantifier. Elle dépend beaucoup des aléas climatiques d’une année sur l’autre. Sans compter que de nombreux apiculteurs ne déclarent pas leur production. D’après l’Union Nationale des Apiculteurs de France (UNAF), la production a chuté de 33 000 tonnes en 1995 à 20 000 tonnes en 2008.
- Les autres trésors de la ruche
Un nombre très restreint d’apiculteurs se consacrent aux produits dérivés de la ruche, comme le pollen ou la gelée royale. Le pollen se commercialise sous deux formes, le sec et le frais congelé. Une ruche peut en produire en moyenne 5 kilos par an. Rappelons que le pollen est la nourriture privilégiée des abeilles et des bourdons. Les apiculteurs produisent quelques dizaines de tonnes par an.
Environ 100 tonnes de gelée royale sont écoulées sur le marché français. Mais les apiculteurs hexagonaux en produisent au maximum 2 tonnes par an. Elle est donc le plus souvent importée de Chine et des pays de l’Asie du Sud-est (Thaïlande, Taiwan, Viêt-Nam…). La gelée royale chinoise se situe à 10 €/10g contre 20 à 30 €/10g pour la gelée royale française !
Une dizaine de tonnes de propolis, une résine végétale récoltée pour ses propriétés thérapeutiques, sort des ruches françaises chaque année..
Le marché de l’apiculture en France
Entre 1995 et 2008, les pertes de ruches ont été de 300 000 à 400 000 par an sur un cheptel de 1 350 000 ruches ! Et 15 000 apiculteurs ont dû cesser leur activité (de 85 000 apiculteurs en 1995 ils sont passé en 2008 à moins de 70 000). L’écrasante majorité des apiculteurs (80%) se vit plutôt comme des amateurs éclairés, des amoureux des abeilles, qui ne s’occupent que d’une dizaine de ruches au maximum. En revanche, de plus en plus d’apiculteurs professionnels s’installent. Ils sont désormais plus de 1750 en France et gèrent au moins 150 ruches chacun. A eux seuls, ils détiennent 45% du cheptel .
La production de miel est très difficile à quantifier. Elle dépend beaucoup des aléas climatiques d’une année sur l’autre. Sans compter que de nombreux apiculteurs ne déclarent pas leur production. D’après l’Union Nationale des Apiculteurs de France (UNAF), la production a chuté de 33 000 tonnes en 1995 à 20 000 tonnes en 2008.
Les autres trésors de la ruche
Un nombre très restreint d’apiculteurs se consacrent aux produits dérivés de la ruche, comme le pollen ou la gelée royale. Le pollen se commercialise sous deux formes, le sec et le frais congelé. Une ruche peut en produire en moyenne 5 kilos par an. Rappelons que le pollen est la nourriture privilégiée des abeilles et des bourdons. Les apiculteurs produisent quelques dizaines de tonnes par an.
Environ 100 tonnes de gelée royale sont écoulées sur le marché français. Mais les apiculteurs hexagonaux en produisent au maximum 2 tonnes par an. Elle est donc le plus souvent importée de Chine et des pays de l’Asie du Sud-est (Thaïlande, Taiwan, Viêt-Nam…). La gelée royale chinoise se situe à 10 €/10g contre 20 à 30 €/10g pour la gelée royale française !
Une dizaine de tonnes de propolis, une résine végétale récoltée pour ses propriétés thérapeutiques, sort des ruches françaises chaque année.
Importations
Les importations de miel grimpent en flèche depuis plus de dix ans. Si la France importait 6000 tonnes de miel en 1995 en 2008, ce chiffre atteignait près de 20 000 tonnes. La Hongrie avec 25 % des importations est le principal fournisseur de la France devant l’Espagne (22 %), l'Argentine (18%) et l’Allemagne (13 %) .
Miel de ville ou miel des champs ?
Les ruches prolifèrent en ville. A Saint-Denis, l’artiste Olivier Darné vend du Miel Béton aux propriétés organoleptiques sans pareilles.( voir le site
"parti poétique"). En effet, une abeille de ville butine plus de 200 variétés de plantes et de fleurs différentes, tandis qu’une abeille des champs se contente d’une trentaine de plantes différentes. La biodiversité, même artificiellement arrangée, est plus étendue en ville qu’à la campagne. Sans compter que la période de floraison en ville est plus longue puisqu’elle s’étale d’avril à septembre. Dans les champs, les herbicides, la monoculture et la suppression des haies ont drastiquement réduit les plantes mellifères à butiner.
Contre toute attente, une ruche en ville peut produire 50 kilos de miel par an, contre 10 à 15 kilos à la campagne. En effet, la pollution de la ville serait plus acceptable pour les abeilles que la pollution des pesticides de campagne. Paris compte aujourd’hui environ 300 ruches, dans les parcs et autres monuments (l’opéra Garnier ou le Grand Palais).
Bientôt la fin des abeilles?
Il existe 20 000 espèces d’abeilles réparties sur tout le globe : en Afrique, en Amérique du sud et du nord, en Europe, en Asie, …
En 2007, les Etats-Unis tirent la sonnette d’alarme : les abeilles disparaissent massivement et soudainement. Partout dans le monde, le taux de mortalité apicole atteint des records. Entre fin 2006 et fin 200Z, 60 % des colonies sont perdues aux USA et jusqu’à 90 % dans certains Etats de l’Est et du Sud ; 40 % des ruches se sont vidées au Québec, 25 % des colonies sont décimées en Allemagne, idem à Taiwan, en Suisse, au Portugal, en Grèce et dans de nombreux autres pays d’Europe.
En France, en dix ans, la production a chuté de 20% et les importations de miel ont triplé. A la campagne, les abeilles meurent : chaque année près de 30% des colonies d’abeilles disparaissent et 1500 apiculteurs passionnés jettent la ruche avec le miel des rayons. Ils mettent en cause des pesticides de plus en plus puissants.
Il a fallu dix ans de lutte effrénée pour faire interdire deux insecticides en France, le Gaucho et la molécule du Regent, le fipronil, que l’on utilise sur le maïs ou le tournesol, responsables de troubles du comportement chez l’abeille. D’autres insecticides comme le Cruiser sont en cause. Mais le syndrome d’effondrement des colonies est multifactoriel. Les produits phytosanitaires sont largement responsables de l’affaiblissement des butineuses, tout comme les parasites (les varroas, lesquels étaient présents avant le pic d’effondrement et qui n’expliquent pas tout), les champignons (comme le Nosema cerenae, retrouvé en masse dans le corps d’abeilles mortes), les transformations environnementales et climatiques (la monoculture, par exemple, est dévastatrice), une surexploitation éreintante, voire peut-être une pollution électromagnétique.
Le ministère de la recherche a publié une enquête assez complète sur son
site sur le sujet.
Sans abeilles, la biodiversité en danger
Responsables de la pollinisation de plus de 80% des espèces de plantes à fleurs et à fruits de notre planète, soit plus de 200 000 espèces, elles ont un rôle essentiel dans le maintien de notre biodiversité. Selon les dernières données de
l’INRA, 35% de la quantité de notre alimentation et 65% de sa diversité dépendent de la pollinisation par les abeilles. Les abeilles sont à juste titre appelées « sentinelles de l’environnement ».
Sans abeilles, une agriculture en berne
La disparition des abeilles, et le processus de pollinisation qui leur incombe met en danger la reproduction de nombreuses cultures : arbres fruitiers, oléagineux (colza, luzerne), certains légumes. Sa disparition représente donc bien une menace pour la production et les rendements agricoles.
To bee or not to bee…
Baisse de la production aidant, un trafic de miel s’est développé ces dernières années. Trois hommes ont été arrêtés début 2009 aux Etats-Unis pour avoir falsifié l’origine d’un miel chinois et évité des millions de dollars de taxes antidumping. Il est devenu très commun de vendre un miel de moins bonne qualité, coupé à des sirops sucrants comme le sirop de maïs. Des chercheurs français de l’Université de Lyon, emmenés par Bernard Herbreteau, viennent de mettre au point un test ultra-sensible pour débusquer les contrefaçons.