Le sapin traditionnel des Fêtes de fin d'année contribue-t-il à rendre Noël plus vert ? Pour le savoir, suivez le guide !
En avoir ou pas ? Végétal ou artificiel ? Epicéa ou Nordmann ? Avec des guirlandes qui brillent ou du pain d’épices fait maison ?... Voilà autant de questions existentielles au sujet du sapin qu’on doit se poser à l’approche de Noël, pour que la fête soit magique tout autant qu’écolo.
- Selon l’Association française du sapin de Noël (Afssn) qui regroupe 70 producteurs de sapins made in France, 4,8 millions d’unités se sont vendues en 2007. Cela représente un chiffre d’affaires de 106 millions d’euros.
- Le Danemark est le principal producteur européen de sapins : 12 millions d’arbres chaque année. 90% de sa production est exportée, notamment vers la France.
- La France cultive des arbres de Noël sur une superficie d’environ 5000 hectares, principalement dans le Morvan (première région productrice) ou le Jura, mais aussi en Bretagne.
- Avant de couper un sapin de Noël, il faut jusqu’à 10 ans de soins. En commençant par quatre année de patience pour que le semi atteigne 15 cm et soit transplanté dans la terre.
- En 2004, l’association danoise de conservation de la nature alertait le public sur l’utilisation de produits chimiques par les producteurs de sapin : "Depuis que la production est devenue industrielle, il y a vingt-cinq ou trente ans, les cultivateurs utilisent massivement les produits chimiques : fertilisants, pesticides et herbicides" (Libération, décembre 2004).
- En 2005, 87% des articles de Noël et 97% des guirlandes électriques étaient importés de Chine.
- Dans le Parc Naturel Régional du Morvan, premier producteur français, on expérimente depuis quelques années des méthodes de culture plus respectueuses de l’environnement. Des moutons sont par exemple venus remplacer les herbicides sur certaines parcelles. Sur d’autres, on met en place des capteurs de température pour diffuser les produits phytosanitaires au stade le plus sensible du parasite et minimiser l’emploi d’insecticides, etc.
- Même s’ils restent rares (et plus chers), quelques exploitants se sont convertis au bio, notamment dans le Morvan, comme Laurent Cottin, à Gien sur Cure.
- En Suisse, on peut trouver des sapins dotés du label FSC (Forest Stewardship Council) qui garantit le respect d’un certain nombre de normes sociales et environnementales.
- Plusieurs enseignes s’engagent auprès d’ONG dans des partenariats qui ont pour thème le sapin de Noël. Ainsi, pour chaque arbre Nordmann ou Nobilis vendu (coupé), Jardiland s’engage avec SOS Sahel à planter trois espèces adaptées au climat sec et aride du Sahel.
- Ikea propose son bon plan durable avec le sapin Ikea, produit selon des méthodes respectueuses de l’environnement en accord avec ses exigences IWAY. Il est vendu au prix de 20€, dont 19€ sont remboursés en bon d'achat après les fêtes de fin d'année lorsque le sapin est ramené dans les points de collectes destinés au recyclage. Ikea s'engage à reverser 1€ à l'Office National des Forêts pour chaque sapin acheté - depuis 2003, date de création de l'opération "Agir à la racine", Ikea a ainsi reversé plus de 1 970 522 € à l'ONF ! Une opération qui vise aussi à encourager les consommateurs à la dépense ? Et à produire un peu plus de CO2 en voiture pour se rendre dans la grande surface et rapporter son sapin ? C’est vrai aussi.
- Ceux qui préfèrent laisser les arbres à leur forêt, Fabrice Peltier, directeur de la Designpack Gallery a inventé un sapin 100% recyclé, 100% recyclable et 100% réutilisable ! Une caisse en carton brun, qui contient 43 bouteilles en plastiques récupérées, permet de construire un arbre de Noël véritablement écologique. Cette création originale est vendue 69€ dont 2€ sont reversés à WWF. BoPalett propose de son côté un sapin réalisé à partir de palettes recyclées. Et Orika a élaboré une offre originale de sapin en carton recyclé.
- Vous passer de sapin. C’est une solution minimaliste, mais elle a deux avantages : 1) Vous consommerez moins. 2) Cela boostera votre créativité. Décorez un arbre dans le jardin, une belle branche morte ramassée dans un bois, une plante dans la maison, etc. Les plus manuels fabriqueront un sapin pop avec des bouteilles en plastique récupérées comme le fait chaque année la galerie L’Interloque à Paris pour les commerçants de son quartier. Ou ils la joueront nature, avec quelques bâtons, chutes de tissus, ou même CD et ceintres de pressing, en suivant les conseils de sites créatifs comme Espritcabane.com ou Espritrecup.fr.
- Si vous ne pouvez pas vous passer d’un sapin traditionnel, que vous manquez de temps, que vous habitez en ville et n’avez pas de plante verte, voici quelques conseils pour choisir le bon sapin :
- Végétal ou artificiel ? Les sapins artificiels sont certes plus durables que les végétaux, mais ils sont le plus souvent fabriqués en Asie avec des matières issues du pétrole, non biodégradables : bof ! Accessoirement, il peut être toxique s’il prend feu (a fortiori s’il est recouvert de neige artificielle) et n’est intéressant que s’il est conservé longtemps (or en France les sapins en plastique seraient changés en moyenne tous les 3 ans). Un sapin végétal a quelques avantages. D’abord son parfum est bien meilleur. Ensuite, sa croissance et sa culture contribuent à transformer du CO2 qu'il soustrait par photosynthèse à l'atmosphère, pour le convertir en bois, oxygène et eau. En outre ses racines stabilisent le sol en réduisant les risques d'inondation et d’érosion par les vents ou les eaux. Et il est totalement biodégradable… Mais surveillez sa provenance. S’il vient du Danemark, c’est un mauvais point. Il est arrivé en camion jusque chez vous et a contribué à l’effet de serre. Préférez un sapin français si possible et demandez à votre fleuriste ou au magasin où vous l’achetez de proposer des sapins bio ou certifiés FSC (issus de forêts gérées durablement) – même s’il n’en a pas cette année, cette demande réitérée (au fil des clients, au fil des ans) finira par porter ses fruits.
- En pot ou coupé ? L’acheter en pot pour le planter ensuite dans son jardin, c’est une bonne idée. Mais attention alors à ne pas le garder plus de quelques jours à l’intérieur, la chaleur lui serait fatale et la transplantation échouerait. Si vous n'avez pas de jardin, optez pour le sapin en pot en location ! Treezmas propose de livrer votre sapin choisi sur internet (nordmann ou épicéa), vous le décorez le temps de Noël, et ils viennent le récupérer en janvier, pour le remettre aux pépiniéristes normands qui les ont élevés pour les bichonner jusqu'à l'an prochain. Si le pot n’est vraiment pas possible, préférez un sapin coupé et évitez le flocage simulant le neige artificielle – la plupart du temps le flocage est chimique et même quand il ne l’est pas (flocage en coton naturel chez Botanic), il nuit à la naturalité et à la biodégradabilité du sapin.
- Et pour les adeptes du recyclage, Orika propose désormais des sapins en carton recyclé fabriqués dans la région de Thiers que l'on peut décorer avec les traditionnelles décorations de Noël ou avec les dessins créatifs des petits comme des grands.
- Pour la déco, évitez le tout venant made in China. Tournez-vous vers les filières du commerce équitable, qui proposent de plus en plus de jolies parures à tendance ethniques. On trouve aussi de plus en plus de décorations traditionnelles issues de nos régions (sujets en feutrine du Massif Central par exemple). Si vous avez le temps, mettez la main à la pâte (les enfants adoreront) : fabriquez des gâteaux aux épices à suspendre, des sujets en feutrine (certains sites proposent des kits pour vous aider à le faire), en carton découpés ou en pâte à sel, des boules en pâte à papier, des fruits séchés (tranches d’orange, pomme), des pommes de pin peintes, des boules que l’on ficelle avec de la laine colorée, des étoiles fabriquées en croisant de petites branches reliées en leur milieu par des bouts de laine colorées, des boîtes d’allumettes ou de médicaments emballées de papier cadeau (recyclé) et de ruban puis transformées en mini-cadeaux suspendus dans l’arbre…Si vraiment, vous craquez pour une guirlande lumineuse, investissez dans des ampoules LED, des diodes électroluminescentes consommant 1/10ème de l’énergie des ampoules classiques et qui durent plus de dix ans allumées en continu ! Pour le jardin, on trouve chez Nature & Découvertes une guirlande qui fonctionne à l’énergie solaire.
- Après Noël, j’en fais quoi ? Si vous avez une cheminée ou un jardin, c’est tout vu : on transforme son sapin végétal en belles bûches pour chauffer la maison ou en compost, et on le replante en mars (humidifiez le feuillage à l'intérieur, mettez de l'eau à son pied dans une soucoupe, et sortez-le afin d'éviter le choc thermique). Si vous choisissez un sapin coupé, veillez à le déposer à la déchetterie après les fêtes. s’il est en pot (l’an prochain, vous pourrez le décorer directement dans le jardin !) A Paris depuis 2007, on peut ramener son "Roi des forêts" dans l’un des 66 Parcs et Jardins de la ville, où on lui donnera une seconde vie sous forme de compost aussi. Pensez au sac à Sapin vendu au profit de Handicap International. Il est en plastique végétal compostable, tout doré. Il décore le pied du sapin pendant les fêtes. Ensuite, on l’étire et il permet d’entourer l’arbre proprement. Il coûte 5 euros et on le trouve un peu partout. Non seulement, votre sapin sera scintillant, mais en plus, il sera solidaire.
Pour un Noël encore plus vert, des cadeaux au menu du réveillon, consultez nos "trucs verts" sur Noël et les Fêtes et la page Noël du Marché Citoyen.