1- LA SECURITE
La première chose à vérifier lors du choix d'un jouet concerne évidemment le fait qu'il puisse être utilisé sans risque par l'enfant auquel il est destiné, même et surtout si ce dernier a l'idée saugrenue de détourner le jouet de sa fonction première. Les règlementations sont là pour contrôler le respect des jouets aux normes de sécurité mais en pratique 27 % des gens ne vérifient jamais la présence du marquage CE, dans un contexte de recrudescence des jouets de contrefaçon ne respectant pas les exigences minimales de sécurité. Rappelons donc que le marquage CE est incontournable et obligatoire pour les jouets destinés aux moins de 14 ans : pour pouvoir porter cette marque, le jouet doit respecter les règlementations européenne et nationale, qui imposent de ne mettre sur le marché que des jouets sûrs et définissent des exigences essentielles de sécurité générales et particulières (concernant notamment les propriétés physiques, mécaniques, chimiques, toxicologiques, électriques, l’inflammabilité et l’étiquetage). Notez tout de même qu’il n’y a pas de contrôle préalable à la mise sur le marché, le fabriquant apposant lui-même la marque en fonction de l’appréciation qu’il fait de son produit par rapport aux normes en vigueur.
Pour aller un cran plus loin, la marque NF, également appliquée volontairement par le fabriquant, certifie non seulement que ce dernier s’engage à fabriquer ses produits dans le respect des normes en vigueur mais aussi qu’il les fait contrôler par un organisme indépendant et spécialisé. La norme NF Petite Enfance, par exemple, apporte ainsi une garantie particulière sur certains jouets : porteurs, jouets de premier âge et de plein air, tableaux, tricycles.
Attention enfin aux nuisances sonores provoquées par les jouets électriques et électroniques ; les jouets sonores sont en constante augmentation et leurs niveaux de bruit sont eux aussi de plus en plus élevés. On estime désormais que pour éviter des lésions importantes de l’oreille interne d’un enfant, la durée d’écoute par 24 heures ne doit pas excéder 2 heures à 90 décibels, 45 minutes à 95… or de nombreux jouets dépassent ces limites. Pensez donc à être vigilant quand vous laissez vos enfants utiliser ces jouets, d’autant que ces derniers ne possèdent que rarement des boutons de volume ou d’arrêt et que les petits jouent fréquemment avec l’objet bien plus proche de l’oreille qu’il n’est censé l’être dans une utilisation « normale ». Et quand vous en aurez vraiment assez, retirez les piles ! Cela permettra aussi de sensibiliser votre enfant aux problèmes énergétiques.
2- LES MATERIAUX : LE PVC
De nombreux jouets sont faits en PVC, un matériau dont l’impact environnemental est très important comparé aux autres types de plastiques.
Tout d'abord, les procédés utilisés lors de sa fabrication rejettent des toxines qui s'accumulent dans l'environnement. Ensuite, lors de leur utilisation, les jouets en PVC souple peuvent contenir des phtalates - des additifs qui servent à assouplir le plastique et sont aussi, s'ils sont ingérés (par exemple quand le jeune enfant porte le jouet à sa bouche), ce que l’on appelle des perturbateurs endocriniens, classés toxiques pour la reproduction et le développement humain. En pratique, ils sont soupçonnés de favoriser l’apparition des allergies, de l'asthme voire de certains cancers - et les enfants sont, bien entendu, la population la plus exposée à ces risques. Enfin, lorsque les jouets sont jetés, le PVC se retrouve dans les décharges et surtout dans les incinérateurs où sa combustion dégage des dioxines et des métaux lourds dans l'air.
En pratique, l’Europe, en application du principe de précaution, est mobilisée depuis un moment sur l’interdiction des phtalates dans les jouets et les articles de soins pour enfants. Une nouvelle directive, datée de 2005 et effective depuis 2007, interdit dans tous les jouets et articles de puériculture trois phtalates – à savoir le DEHP, le DBP et le BBP – classés comme "toxiques pour la reproduction", et dans tous les jouets susceptibles d'être mis à la bouche par les enfants trois autres phtalates "suspects" – dont les noms de code sont le DINP, le DIDP et le DNOP. Sachez aussi que certains fabricants de jouets en plastique, comme le célèbre
Playmobil, ont banni le PVC depuis plusieurs décennies. Dans tous les cas, posez la question lors de vos achats (notamment de poupées, jeux de plage et autres canards de bain) et vérifiez la présence de la mention "sans PVC".
3- LES MATERIAUX : LES COMPOSANTS NATURELS
Faut-il donc préférer les matériaux naturels (type bois, coton ou laine) ? Eux aussi demandent un peu d’attention de votre part, les procédés utilisés pour leur production n’étant pas toujours irréprochables. Ainsi, d'un point de vue environnemental, la production du coton est une catastrophe écologique engendrant l'utilisation de quantités faramineuses de pesticides, insecticides et autres engrais chimiques (Le WWF a estimé que
24% du total mondial des pesticides sont utilisés pour la culture du coton sur moins de 4% des terres cultivées). Concernant le bois, les enjeux liés à son utilisation sont les mêmes qu'il s'agisse de faire du mobilier, du papier ou des jouets, et portent principalement sur la bonne gestion des forêts ! Privilégiez donc le bois portant un label de gestion écologique des forêts (FSC ou PEFC) et le papier ou carton recyclé le cas échéant. Enfin, un certain nombre de peintures, vernis ou colles utilisés dans la fabrication des jouets sont potentiellement des sources d'émissions de formaldéhyde, un produit désormais reconnu cancérigène. Des alternatives existent aujourd'hui comme des peintures non-toxiques ou des produits de finition naturels à base d'huile de lin ou de cire d'abeille : renseignez-vous et privilégiez-les quand vous le pouvez…
4- LES JOUETS DES GRANDES MARQUES
La crainte majeure concernant les jouets de grandes marques internationales demeure liée aux problèmes sociaux causés par leur fabrication… Et il est vrai que l'idée qu’un jouet, symbole de joie et d'amusement pour les enfants d’ici, soit produit dans la douleur par les enfants d’ailleurs est potentiellement choquante pour les consommateurs.
La France est le
second acheteur de jouets en Europe (derrière le Royaume-Uni et devant l'Allemagne) et pas moins de 120 fabricants restent installés dans l'Hexagone (y compris des PME innovantes comme
Vilac, une entreprise du Jura qui propose des jouets en bois local, ou
Moulin Roty, une entreprise installée dans la Loire Atlantique et qui s’est spécialisée dans les jouets qualitatifs, fabriqués artisanalement en France) ; mais la concurrence est rude… et de manière croissante, le fait qu’un jouet affiche une marque française ou européenne ne signifie pas pour autant qu’il a été produit en France ou en Europe. Pour rester compétitive, l’industrie est en effet amenée à délocaliser ou à sous-traiter tout ou partie des étapes de fabrication. A elle seule, la Chine concentre 42 % des produits importés et pour les produits électroniques, qui contiennent une puce capable de gérer une action (une peluche qui parle, un hochet…), les chiffres sont alarmants : 99 % des pièces vendues en France viennent de l’Asie du Sud-Est, même si l’assemblage est ensuite effectué en France . Pour ne rien arranger, les hyper- et supermarchés assurent l’essentiel des ventes de jouets en France, soit près de
40% selon l'organisme Toy Industries of Europe, ce qui tend à renforcer la guerre des prix dans le secteur et la tendance à la délocalisation…
Cette délocalisation a le plus souvent des conséquences négatives sur les salaires et les conditions de travail dans les usines : travail d’enfants, augmentation du temps de travail, diminution des salaires, conditions d’hygiène et de sécurité souvent déplorables,...
Le grand public et les médias ont pris conscience de ces problèmes au cours des années 90, avec deux incendies tragiquement meurtriers survenus dans des usines en Thaïlande et en Chine produisant des poupées en peluche et différents jouets en plastique pour des marques occidentales connues. Dans la foulée, l’industrie du jouet s’est engagée dans des codes de conduite et des audits sociaux, certes compliqués à mettre en œuvre du fait de la sous-traitance en cascade. Mais les ONG et les associations de consommateurs internationales restent vigilantes quant aux pratiques du secteur et l'UFC-Que choisir a ainsi montré en décembre 2004 que parmi les grandes marques de jouets seul le fabriquant danois
Lego, qui fabrique une grande majorité de ses jouets en Europe et dont le fournisseur chinois semble "plus respectueux de la santé des travailleurs", se distingue du lot.
Attention quand même à ne pas mettre toutes les entreprises asiatiques de jouets dans le même sac : certaines, qui ne sont pas sous-traitants mais fabricants, se distinguent même sur le créneau du jouet écologique et sain, comme l'entreprise thaïlandaise
PlanToys, créée en 1981 et dont les jouets éducatifs sont faits en bois (issus de caoutchouc qui ne sont plus exploités) non traité, peint avec des peintures non toxiques et façonné dans des usines présentant toutes les certifications sociales et environnementales possibles.
5- DES JOUETS BIOLOGIQUES ET EQUITABLES
Bonne nouvelle : on retrouve de plus en plus de jouets dans les boutiques consacrées aux produits biologiques et non toxiques ou encore équitables : crayons de couleur, peluches et "doudous" en coton ou laine bio, pâte à modeler, etc. Ces derniers sont souvent des jouets originaux, en bois ou en tissu et issus de cultures lointaines – faisant la plupart du temps de très bonnes idées de cadeaux. De manière plus générale, la "niche" de la consommation responsable donne naissance à des jouets conçus en prenant le contre-pied systématique des produits vendus par les "géants" de l'industrie. Ils sont généralement plus difficiles à trouver mais aussi plus originaux.
Un exemple : la poupée
Feral Cheryl, créée en 1995 en hommage aux activistes écologiques de la forêt tropicale australienne… mais aussi en alternative aux poupées type-Barbie qui dominent le marché. Disponible sur Internet, cette poupée "baba-cool" au teint mat et aux cheveux bruns (arrangés en "dreadlocks") a des formes réalistes, un petit tatouage et même un élégant piercing dans le nombril ! Affichant un mode de vie simple, Feral Cheryl n'a besoin d'aucun accessoire, ce qui réjouira les parents. Mi-punk mi-écolo, elle est engagée, selon son fabricant, contre tout ce qui menace la forêt tropicale où elle vit ("la déforestation, la construction de routes ou l'exploitation minière qui défigurent l'environnement") mais elle milite aussi "pour les Droits de l'Homme, pour le féminisme et contre les dérives de la mondialisation". Les poupées sont fabriquées en Australie, puis assemblées à la main par des artisans australiens de la Nouvelle Galles du Sud.
Autre offre à valeur ajoutée pédagogique et éthique : la gamme de peluches à la marque de l’ONG environnementale WWF est produite par le fabricant américain
Anna Club Plush et largement distribuée en France, avec une large gamme d’animaux menacés allant de la tortue de mer au koala, le tout étant produit sans PVC, sans teinture toxique (les peluches portent le label
Oeko-tex) et sans recours au travail des enfants.
Sur le créneau du bon vieux ballon, une offre alternative de
ballons équitables est apparue récemment dans les magasins spécialisés de France et d’Europe, en magasin et sur le net comme la gamme de ballons équitables par
inakis : vendus à peine plus cher que des produits concurrents haut-de-gamme, ces ballons de foot, de beach volley, de rugby ou de basket respectent les normes internationales des sports correspondants et sont fabriqués à la main au Pakistan, avec des matériaux alternatifs au cuir, dans des filières certifiées par le label Max Havelaar.
Et les marques moins alternatives suivent, certes avec des offres moins ambitieuses. Ainsi, le fabricant français
Smoby, dont les études montrent que 71 % des 11-13 ans s'inquiétaient de la dégradation de l'environnement, propose plusieurs produits à visée écologique comme des portiques à balançoire dont la structure est faite en pin sylvestre, avec des bois provenant de forets certifiées Forest Stewardship Council (
FSC)… dans une gamme comprenant par ailleurs des produits en PVC ! Tout comme Toys R Us qui propose depuis 2008 une gamme de
jouets écologiques en bois naturel FSC ou coton bio.
De manière générale, pour trouver ces jouets bio et équitables regardez du côté d'enseignes spécialisées comme
Bébé en Vadrouille,
Nature & découvertes ou encore
jeujouethique.com, un site de vente en ligne créé en 2007 par un jeune Breton et qui propose des jeux premier âge, des puzzles, des jeux de société ou de plein air et des loisirs créatifs produits en France ou Europe (pour maintenir l'emploi local, préserver le savoir faire, réduire le transport inutile,...), avec des matériaux écologiques et naturels (matériaux naturels ou recyclés, bois non traité et issu de forêts gérées durablement, coton biologique, fibre de bambou,…). Les jouets du
Queyras proposent depuis 1920 des jouets en pin local peints à la main, fruit de l'artisanat français. Et plus récemment,
Les Jouets d’Arthur proposent des jeux et jouets en bois ainsi que des déguisements enfants. La plupart des jouets sont fabriqués en France et sont conçus dans des matériaux respectueux de l'environnement : peinture à l'eau, colorants alimentaires, feutrine, bois issu de forêts durablement gérées. Même esprit pour les jouets de la SCOP
Didactile, qui propose des articles eco-responsables Made in Vaucluse (dessinés et conçus à Mazan, imprimés au Thor, et découpés à Sarrians ; le tout avec des encres végétales et des emballages recyclables). Les Puzzles sont conçus en collaboration avec les services du parc naturel régional du Luberon et de la Réserve de Biosphère du Mont Ventoux.
6- LUTTONS CONTRE LES STEREOTYPES !
Parmi les effets néfastes des jouets, il est bon de ne pas oublier la question des stéréotypes véhiculés par les jouets et leur impact sur le développement des enfants. S'il est probable que les petits garçons jouent depuis longtemps aux policiers et les petites filles à la poupée, l'attention des médias, des associations et des psychologues s'est focalisée sur ces questions avec notamment le développement des jeux vidéos violents. Du coup, un mouvement plus large se développe pour "traquer" d'autres stéréotypes dans les jouets, portant sur des aspects sexuels, ethniques ou culturels. Après tout, selon ceux qui s'intéressent à ces questions, le jouet participe à l'éducation de l'enfant, contribue à l'éveiller et à façonner sa représentation du monde… et le jouet « responsable » est aussi celui qui, par ses aspects ludiques et pédagogiques, permet à l’enfant un apprentissage du respect de soi, des autres et du monde dans lequel ils vivent. L'idée ici n'est pas de trancher définitivement sur le fait que certains jouets sont plus appropriés que d'autres pour développer l'ouverture d'esprit des enfants, mais un nombre croissant de fabricants ou de distributeurs affichent aujourd'hui leur refus de mettre sur le marché des produits "guerriers" ou "sexistes" – leur préférant des jouets mixtes faisant appel, par exemple, à l'imagination ou à la découverte de la nature.
Dans le même esprit, certains militants comme le Collectif contre le Publisexisme ou les Panthères Roses, qui ont notamment publié un guide de consommation
"Pas de cadeaux pour le sexisme", s’en prennent à la célèbre poupée Barbie accusée de véhiculer non seulement une image stéréotypée de la féminité (minceur, jeunesse, blondeur) qui ne favorise pas l’estime de soi chez les pré-adolescentes qui en sont la cible, mais aussi une idéologie pro-consumériste à force de panoplies entières d’accessoires forcément à la mode (maquillage, coiffure, vêtements, tenues de sport, jeux et gadgets électroniques, etc.). Le site Internet de Barbie affiche d’ailleurs cette rubrique au titre prometteur : « Fais les boutiques avec Barbie » qui invite très explicitement les jeunes filles à la dépense !
Enfin, il est indéniable que certains jouets, notamment ceux dont la durée de vie est courte par définition (par exemple lorsqu'ils s'inscrivent dans des phénomènes de mode très brefs liés à la sortie d'un film ou à un mouvement éphémère…) ou ceux qui appellent à un renouvellement régulier des accessoires, stimulent chez les futurs adultes une tendance à la "conso-mania" et à la recherche permanente de la nouveauté. Une façon de dire que les parents attentifs à la consommation responsable des jouets peuvent aussi, utilement, être vigilants au produit lui-même mais aussi au mode de consommation qu'il induit
(voir également à ce sujet les trucs verts consacrés aux achats de Noël).
7- LES DECHETS ET LES PILES
Les jouets ne finissent pas d’être nocifs une fois qu’on ne s’en sert plus… bien au contraire !
Ainsi les jouets électriques et électroniques (rappelons que les seuls jeux vidéos représentent
35% du chiffre d'affaires global des ventes de jouets en Europe) font partie des catégories de produits concernées par deux directives européennes relatives aux déchets et à limitation des substances dangereuses dans les équipements électriques et électroniques. Selon les chiffres de l'ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie), ces déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE) représenteraient 13 kg par an et par personne. Comme il en existe déjà pour les piles, des points de collecte spécifiques pour les jouets électriques et électroniques devraient bientôt apparaître chez les marchands de jouets. Au passage, concernant justement les piles et autres accumulateurs (qui sont considérés comme des déchets dangereux en France depuis 1991, leur collecte étant obligatoire depuis 2001), rappelons que chaque foyer possède en moyenne 25 appareils à piles. Or lorsqu’elle est usée, la pile devient un déchet très dangereux à cause des métaux lourds extrêmement polluants et toxiques qu’elle contient (cadmium, manganèse, plomb, nickel, mercure…) d’autant plus que le recyclage reste encore très partiel. En effet en France deux piles sur trois finissent à la poubelle ou dans la nature, soit deux fois plus qu’en Belgique ou en Autriche.
Vous l’avez compris, les jouets électroniques sont à éviter si possible et une solution de remplacement consiste à choisir des
jouets fonctionnant à l’énergie solaire. Mais si vous n’y trouvez pas votre bonheur, optez pour une alternative efficace à l’utilisation massive des piles : les piles rechargeables, avec un chargeur fonctionnant à l’énergie solaire - comme
Energizer ou
Freeloader, qui produit en théorie plus d’énergie tout au long de sa vie que celle qui a été nécessaire pour sa fabrication ! C'est aussi une occasion unique d'initier vos enfants aux énergies renouvelables…
Enfin, toujours dans le souci d'éviter l'accumulation de déchets liés aux jeux et jouets de nos enfants, pensez à choisir si possible, entre plusieurs jouets identiques, ceux vendus avec l'emballage le plus réduit, ou fait en carton recyclé. Et, dans tous les cas, triez les déchets d'emballage après ouverture des boîtes !
8- LES JEUX EDUCATIFS
A contre-courant de ces jouets poussant au consumérisme, d’autres jeux se développent pour sensibiliser les enfants aux réalités sociales et environnementales de notre époque, dans les pays développés ou dans les pays du Sud, et leur donner envie de s’impliquer dans la transformation de la société et de l’environnement. En voici quelques exemples :
- « Bioviva » se veut la référence des jeux de société de type « plateau et cartes » sur la nature, avec de nombreuses récompenses internationales et plus de 150 000 exemplaires vendus dans 10 pays, en quatre langues. A noter : la société Bioviva, forte du succès de ce premier jeu de société, en a lancé plusieurs autres sur le même principe – comme « Thalassa » sur la mer et les voyages, « Ushuaïa » sur la découverte des animaux, des plantes et des civilisations qui peuplent les coins les plus reculés de notre planète (co-élaboré avec la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature).
- « Tiers-Mondopoly » permet à partir de 12 ans de jouer le rôle d’un paysan du tiers-monde qui doit faire vivre sa famille malgré la pauvreté, la précarité, les systèmes politiques coercitifs ;
- "Négocio", dans le même esprit est le premier jeu de société sur le commerce équitable. Le Négocito, accessible aux plus jeunes (de 4 à 10 ans), est un jeu d’aventure pour découvrir le coton, le café et le riz, et Chocojusto est un jeu de 6 familles sur le chocolat sur le juste prix, la transparence et les conditions de travail des agriculteurs,
- « Kyogami », également à partir de 12 ans, propose aux joueurs de sauver la planète du changement climatique et réussit la prouesse de les familiariser avec le protocole de Kyoto puisqu’il est basé sur l'utilisation des quotas d'émissions comme une nouvelle monnaie grâce à laquelle on réduit les rejets atmosphériques.
Ces jeux, et d’autres, sont notamment listés dans le
"Guide des jeux pour la planète", téléchargeable en ligne et élaboré par le site econo-ecolo.org.
9- VERS DES CONSOLES "VERTES" ?
"Dans l’univers du jeu vidéo, tout le monde veut sauver le monde. Mais de retour sur la planète Terre, vos consoles de jeux préférées contient des facteurs de destruction réelle : des produits chimiques toxiques qui ne devraient pas s’y trouver et contribuent, lorsque la console est jetée, à créer des montagnes de déchets électroniques." C’est avec cette accroche que Greenpeace a choisi de mobiliser les fans de jeux vidéo, fin 2007, sur son nouveau site-campagne humoristiquement baptisé Clash of the Consoles. La star du site est un film de 90 secondes montrant les trois héros des trois marques, Kratos (pour la Sony PS3), Master Chief (pour la X-Box de Microsoft) et Mario (pour la Nintendo Wii), se livrant bataille pour emporter la palme de la console la plus verte.
Derrière la dérision, l’objectif est évidemment très sérieux : Greenpeace a donné un zéro pointé à Nintendo dans la dernière version de son classement de la high-tech responsable, concluant que les fabricants de consoles sont loin d’être à la hauteur de leurs collègues de l’informatique ou de la téléphonie pour ce qui concerne la "charge toxique de leurs produits" ou encore les programmes de recyclage. Le site permet donc de comparer les consoles sur ces différents aspects, d’écrire aux marques pour leur demander de changer leurs pratiques et enfin donne des suggestions pour faire connaître la campagne. Signalons d'ailleurs que Greenpeace a publié récemment les résultats d’une enquête menée auprès du monde virtuel pour adolescents Habbo, faisant apparaître que sur 50 000 avatars ayant participé, 74% plaçaient l’environnement devant les drogues, la violence et la guerre au rang des problèmes par lesquels ils se sentent le plus concernés.
10- LES JEUX VIDEOS RESPONSABLES
Le temps où les jeux vidéos avec pour seule utilité de nous distraire et de nous faire voyager dans un monde virtuel, bien loin de la réalité, est révolu. Une nouvelle génération de jeux vidéo arrive, qui pourrait bien en faire un moyen supplémentaire de changement social et un outil efficace de sensibilisation des jeunes (ou des moins jeunes) aux enjeux du développement durable.
- Ainsi, dans "Darfur is Dying", l’un des jeux les plus populaires depuis sa création en 2006, le joueur devient l’un des 2,5 millions de réfugiés soudanais luttant pour sa survie. Selon Susana Ruiz qui a conçu ce jeu, "l’objectif est de toucher une audience à qui les articles du New York Times ou du Washington Post ne sont pas vraiment accessibles, qui n'est pas non plus militante a priori et qui n'irait pas spontanément voir un document sur le Darfour au cinéma" ;
- "PeaceMaker" est un jeu sur le conflit israélo-palestinien, dans lequel le joueur peu devenir tour à tour médiateur au sein des conflits ou leader d'un des deux camps – sans jamais pouvoir utiliser les forces armées pour arriver à ses fins ;
- "Food Force", un jeu développé par les Nations-Unies en plusieurs langues (dont le Français) dans le cadre de son programme de lutte contre la malnutrition et qui a déjà été téléchargé plus de 2 millions de fois ;
- ou encore "Real Lives", où le joueur peut être réincarné de manière aléatoire en n’importe quel être humain sur la planète et doit organiser sa survie en prenant en compte les facteurs limitants que sont la santé, la pauvreté , etc.
- Bien d'autres jeux vidéos surfent sur cette tendance pour sensibiliser les joueurs aux enjeux environnementaux et sociaux de a planète.