Le quotidien Le Monde, un nombre croissant de chercheurs et même la FAO (l'agence de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture) l'affirment depuis plusieurs années : les insectes finiront par remplacer la viande dans nos assiettes, en tant que source de protéine meilleure pour la santé et l'environnement. L'entomophagie ne vous tente pas plus que cela ? Réfléchissez-y encore un peu, car selon les amateurs, les insectes (dont 1400 espèces sont réputées comestibles) sont souvent délicieux, mais aussi riches en protéines, pauvres en graisses, rejetant peu de gaz à effet de serre et de lisier, et ne transmettant pas de maladies aux humains qui les consomment. Selon la FAO, la planète comptera 9 milliards d'habitants en 2050 alors que la superficie des terres agricoles a déjà commencé à diminuer - or avec dix kilos de végétaux, on produit six à huit kilos d'insectes, contre un kilo de viande seulement.
Le mets n'est pas vraiment nouveau, mais il reste considéré comme une hérésie culturelle en Europe et aux Etats-Unis : dans l’antiquité, pourtant, les Romains et les Grecs consommaient notamment des chenilles ; et environ 500 variétés d'insectes sont consommées au Mexique, 250 en Afrique et 180 en Chine, où ils sont même considérés comme des mets très délicats ; un restaurant japonais spécialisé (Mushi, qui veut précisément dire insectes au Japon) a même ouvert à Paris, près de l'Etoile...
Toujours pas convaincu(e) ? D'abord regardez de plus près une crevette la prochaine fois que vous en mangerez une, et dites-vous bien qu'il s'agit au fond d'un insecte des mers, appartenant à la famille des arthropodes, tout comme l'araignée ou le mille-pattes. Ensuite, dites-vous que nous mangeons, à notre insu, selon une étude récente, environ 500 grammes d'insectes par an, dissimulés dans de la confiture de framboises, de la salade, etc. Enfin, sachez que pour nous aider à remédier à cette aversion et faire une révolution des palais, un entrepreneur américain vient de lancer la première barre énergétique au monde à base de farine de grillons grillés. Chapul, c'est son nom, est inspiré de l'art culinaire de la dernière civilisation préhispanique mexicaine, au 14e siècle, et signifie d'ailleurs "grillon" en aztèque. Et son fondateur d'expliquer à INfluencia : "notre consommation de viande assèche gravement la planète. L’agriculture intensive représente 70 à parfois 90 % de la consommation mondiale d’eau et la production industrielle de bétail en est responsable à 70%. Le changement doit donc passer par notre alimentation". Deux saveurs sont disponibles (chocolat et coco-gingembre) et vendues en ligne sur le site Web de Chapul, dans l’attente de distributeurs. Avis aux amateurs...