Tolix est une entreprise française longtemps florissante et une des figures emblématiques du « Made in «France ». Tout a commencé avec Xavier Pauchard (1880-1948) qui a déposé la marque en 1927 et lance dans son atelier basé à Autun, en Bourgogne, la fabrication de mobilier en acier inoxydable, robuste et empilable. Ses chaises et tabourets envahissent alors terrasses des cafés, bureaux, hôpitaux et jardins publics. La chaise A, modèle phare de la marque depuis 1934, est devenu une véritable référence en matière de design industriel, et est même entrée au MoMA ainsi qu’au Centre Pompidou.
La marque pouvait produire jusqu’à 60 000 unités par an, jusqu’en 2004 où la production s’arrête brutalement et où l’entreprise de 56 employés est placée en liquidation judiciaire. Chantal Andriot, alors directrice financière de l’entreprise, veut croire à un autre avenir pour la marque et rachète l’entreprise. En introduisant de la couleur au sein de l’éternel noir et blanc de la gamme, elle parvient à redonner une seconde vie à la petite chaise, toujours fabriquée à Autun. Le chiffre d’affaire de Tolix s’envole pour atteindre aujourd’hui atteignant 7 millions d’euros, et l’entreprise s’impose comme leader français du meuble en métal, s’exportant partout à travers le monde.
Cependant, à présent le « Made in Autun » doit faire face à la menace du « Made in Asia » : les contrefaçons de mauvaise qualité fleurissent sur le marché et posent de sérieux problèmes à la marque lorsqu’elle souhaite s’exporter dans de nouvelles régions. Tolix fait partie de ces marques historiques, représentant un design à la française, riche d’un savoir-faire particulier et gage d’une qualité « Made in France » qu’il s’agit de préserver. Pour avertir les consommateurs de ce problème de contrefaçons et les sensibiliser au savoir-faire français, Tolix a même réalisé une vidéo comparative entre une chaise Tolix originale et sa contrefaçon. Tout est passé en revue : qualité de l’acier, peinture, contrôle technique… Le résultat est sans appel : la peinture de la contrefaçon s’effrite, le dossier n’est pas soudé et son tranchant représente un vrai danger domestique. Le 22 octobre dernier, Chantal Andriot a reçu le Prix Veuve Clicquot de la Femme d’affaire, récompensant son esprit d’entreprise, son audace et sa créativité : le signe d’une vraie volonté de maintenir et soutenir le savoir-faire tricolore, face à la raréfaction des entreprises 100% « Made in France »