Rien d’autre que du raisin, de l’eau, un terroir, des fûts de chêne… et du temps pour la vinification : vu de loin, le vin a tout d’un produit naturel, à consommer avec modération pour d’autres raisons que son impact sur l’environnement. Mais à y regarder d’un peu plus près, sa production n’est pas si propre et saine qu’on pourrait le penser : cultures intensives utilisant force pesticides et produits de synthèse, additifs chimiques pour accélérer et faciliter l’évolution naturelle du breuvage, pour accentuer sa couleur ou améliorer sa conservation, etc. Comment, dès lors, apprécier le flacon sans donner l’ivresse à la planète ? Quelques repères peuvent vous y aider…
- Essayez les vins et les champagnes issus de l’agriculture biologique ou même biodynamique, plus respectueuse de l’environnement, même s’ils ne sont pas encore facilement accessibles dans les grandes surfaces traditionnelles. Si vous ne fréquentez pas les boutiques bio spécialisées, pensez à demander à votre supermarché habituel d’en référencer, et en attendant pensez à commander les vins et champagnes sur Internet, ce qui vous évitera d’avoir à transporter les caisses vous-même. Si vous êtes amateur de vins, notez qu’il existe un « Guide des vins Hachette bio 2019» !
Et pensez aussi à encourager les vins issus d’une exploitation en reconversion vers l’agriculture biologique : la reconversion d’un vignoble en bio est effective seulement au bout de trois ans, c'est-à-dire à la quatrième récolte de raisins, et entre-temps le viticulteur, qui est déjà contraint de cultiver son exploitation en bio, ne peut vendre ses produits avec le label AB…
- Méfiez-vous des appellations « Vins naturels » et autres promesses de pureté du vin : elles peuvent être trompeuses.
- Evitez autant que possible les produits importés, qui ont nécessairement voyagé davantage : privilégiez les produits locaux, du terroir et de la région où vous vous trouvez, ce qui est évidemment meilleur du point de vue environnemental mais aussi pour l’économie locale. Fiez-vous aux AOC (Appellation d'origine contrôlée) mais pas uniquement : ce système a été créé il y a 70 ans pour protéger les vignerons des contrefaçons en identifiant des zones de production, à l'intérieur desquelles des cépages bien déterminés sont censés être cultivés selon un ensemble de règles communes (taille, rendement à l'hectare, densité de plantation, etc.), et les vins élaborés selon des usages «locaux, loyaux et constants ». Mais depuis, le système s’est développé jusqu’à couvrir aujourd’hui 60% volumes produits en France. Il existe aujourd’hui 375 AOC viticoles décernées par l’INAO.
Du coup, de nombreux vignerons, y compris les meilleurs, délaissent ce système réducteur pour écouler leur production auprès d'une clientèle éclairée, sous le label « vin de pays » ou même « vin de table » à des tarifs trois à quatre fois supérieurs au cours moyen des vins d'appellation qui se retrouvent bradés en grande surface. Prenez donc votre culture en main, soyez attentifs à l’origine des vins et, à l’occasion de vos déplacements, achetez même directement auprès des producteurs…
ET N’OUBLIEZ PAS : L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.