1. Moins polluer
Plutôt que d’attendre l’amélioration des usines de traitement de l’eau, il vaut mieux réduire la pollution, chacun à son niveau. Cela commence à la maison et c’est facile ! Pour les détergents, choisissez les « écologiques », labellisés Nature et progrès,
Ecocert (vous les trouverez dans les magasins et boutiques bio), ou Eco-label européen (ils sont disponibles en grande distribution). Sont disponibles des détergents textiles, des produits pour lave-vaisselle, des nettoyants multi-usages … Evitez d’utiliser des anti-bactériens, eau de Javel comprise, sauf quand vous avez besoin de désinfecter si une personne est malade à la maison par exemple.
Ayez le même réflexe pour les cosmétiques que pour les détergents : des produits labellisés Cosmebio, Ecocert, Nature et Progrès ou Eco-label européen (uniquement pour les savons, shampooings et gels de douche) représentent une pollution moindre.
Ne jetez jamais vos médicaments périmés dans les toilettes mais confiez les à votre pharmacien qui se chargera de les faire éliminer de la façon la plus appropriée (seuls les emballages sont recyclés, les médicaments étant incinérés). Ne videz non plus pas votre bassine de friture dans l’évier ou la cuvette des WC car la présence d’huile dans les eaux usées perturbe fortement leur traitement en station d’épuration. Versez-la dans une bouteille ou un bocal ou utilisez des paillettes solidifiantes comme Frit'O Clean de Frial (Lesieur) qui permettent de récupérer l’huile sous forme de bloc solide plus facile à manipuler et portez le tout à la déchetterie ou à défaut jetez-le avec les ordures ménagères.
2. Récupérer l’eau de pluie
L’eau de pluie peut servir à l’arrosage du jardin en période de sécheresse ou pour alimenter la chasse d’eau des toilettes au lieu de partir dans le réseau d’évacuation des eaux pluviales. L’eau d’écoulement des toitures est récupérée par l’intermédiaire des gouttières, elle est filtrée pour bloquer les salissures, feuilles, brindilles ou insectes avant son stockage dans la cuve. La toiture d’une maison de 100 m2 au sol permet de récupérer entre 50 et 70 m3 d’eau par an selon la pluviométrie de la région. Des réservoirs d’eau de pluie de quelques centaines de litres à 1000 litres sont en vente dans les grandes surfaces de bricolage de 50 à 900 €. Les cuves enterrées de plusieurs milliers de litres de capacité avec un système de pompe nécessitent un investissement bien plus conséquent (quelques milliers d’euros) mais ils permettent d’arroser un grand jardin, d’alimenter les toilettes et la machine à laver le linge. Les citernes de récupération d’eau de pluie sont devenues obligatoires pour les constructions neuves en Belgique mais on n’en est pas encore là en France ! Leur installation par un professionnel a toutefois permis de bénéficier d’un crédit d’impôts de 25% du montant des travaux entre 2007 et fin 2009. Bon à savoir : les eaux de pluie qui sont utilisées dans la maison et renvoyées vers les égouts sont soumises à la taxe d’assainissement et doivent être déclarées à la mairie. L’eau de pluie collectée n’est pas destinée à être bue. On peut être tenté de construire soi même son réservoir mais il faut faire attention à bien le protéger pour qu’il ne devienne pas un nid à moustiques. Les réservoirs spécialement conçus sont de ce point de vue plus performants.
3. Dans la salle de bain et les toilettes
Dans les pièces d’eau de la maison, il faudra compter à la fois sur la bonne volonté des occupants et sur des équipements malins qui vont vous permettre des économies substantielles, toujours bienvenues pour le portefeuille et pour la planète ! Les « éco-gestes », tout le monde les connaît mais les oublie trop souvent : préférer les douches aux bains et veiller à fermer le robinet pendant le savonnage, se rincer la bouche après le brossage avec un verre à dents et non sous le robinet grand ouvert, se laver les mains à l’eau froide …
Certains équipements, qui ne sont vraiment pas des gadgets, sont indispensables pour faire de plus grandes économies encore : la chasse d’eau à double commande est un must avec 3 à 6 litres consommés au lieu de 6 à 12 à chaque utilisation. La pose est réalisable par tout bon bricoleur. Solution plus simple pour réduire le volume du réservoir : y placer une bouteille d’eau de 1,5 l (remplie d’eau pour faire lest) ou une brique. Les réducteurs de pression (de 50 à 100 € selon le diamètre des canalisations) à installer après le compteur si la pression est supérieure à 3 bars permettent de réduire de 20 à 30 % les consommations d’eau. On trouve aussi, dans les magasins de bricolage, des réducteurs de débit à adapter directement sur les robinets. En nous évitant de perdre du temps à rechercher la bonne température et en réduisant les risques de brûlures, les robinets mitigeurs thermostatiques permettent aussi d’économiser environ 15 % de l’eau consommée sur une douche (à partir de 40 €). Enfin, toujours pour la douche, les systèmes de « stop douche » (une dizaine d’euros) et les pommeaux économiques sont très pratiques (30 à 50 €). Pour tous vos robinets, vérifiez qu’ils sont bien équipés de « mousseurs » : si ce n’est pas le cas, vous trouverez en magasins de bricolage des bagues à poser au cas par cas. Pour les fans de technologie ou les réfractaires aux « éco-gestes », les robinets infra-rouge qui ne fonctionnent que quand on présente ses mains devant le détecteur peuvent aussi se révéler utiles.
Se passer complètement d’eau pour les toilettes est possible grâce aux toilettes sèches qui fonctionnent selon le principe du composteur. Difficiles à gérer en appartement, elles sont à réserver aux maisons, si possible avec jardin pour pouvoir utiliser le compost fabriqué. Attention aux réticences des visiteurs et amis de passage !
4. L’entretien du linge
Avec 12 % des volumes d’eau consommés, essentiellement par le lave-linge, le poste d’entretien du linge est à surveiller : les premiers appareils des années 70 engloutissaient près de 100 litres pour un cycle de lavage, on est passé à moins de 50 litres aujourd’hui. Pour ne pas se tromper, il faut choisir un lave-linge économe de classe A, doté d’une bonne performance de rinçage, que vous choisirez grâce aux bancs d’essais des organisations de consommateurs. En effet si votre lave-linge est très économe mais rince mal, vous risquez d’avoir à appuyer sur la touche « rinçage plus » et adieu les économies ! Si votre lave-linge est ancien, vous ferez des économies en le remplaçant par un modèle récent économe. Attention : les consommations attendues, exprimées en fonction du poids de linge lavé, ne seront au rendez-vous que si vous respectez les consignes de chargement de votre machine. Les utilisateurs sous-estiment généralement la quantité de linge que l’on doit mettre dans le tambour (5kg de coton sec = une dizaine de draps de bain et non pas deux ou trois). Même problème pour les machines à très grand tambour permettant de laver 9 à 10 kg de linge au lieu des 5 kg classiques sauf si vous avez une grande famille. Petit détail qui compte aussi : la plupart des lave-linge séchants utilisent de l’eau pendant la fonction séchage. A utiliser avec modération !
5. Au jardin
Toutes les variétés de gazon n’ont pas les mêmes besoins en eau. Renseignez-vous auprès de votre jardinerie pour choisir une variété sobre et ne nécessitant pas d’engrais. Idem pour le choix des plantes : si elles sont adaptées à votre région, la plus grande partie de leurs besoins en eau devraient être fournies par la pluviométrie. Des paillages au sol réduisent l’évaporation de l’eau pour limiter les arrosages. Ne coupez pas le gazon au raz du sol et, si la tondeuse le permet, travaillez en mode « mulching », c’est-à-dire avec broyage de l’herbe et projection des brindilles au sol, pour conserver plus d’humidité. La récupération d’eau de pluie à l’aide d’une citerne adaptée (voir truc vert n°2) est un bon moyen pour compléter les économies au jardin. Sachez qu’il faut toujours éviter d’arroser en pleine chaleur : 60 % de l’eau est évaporée avant même d’avoir été absorbée par les plantes. Attendez la tombée de la nuit en été ou bien très tôt le matin. Il faut en outre veiller à arroser lentement pour que l’eau soit absorbée par le sol et pas juste percolée à travers. Si vous avez une piscine, bâchez-la en cas de non utilisation et bien suivre les consignes d'entretien pour éviter que l'eau "tourne" et qu'il faille la remplacer.
Un lavage de voiture au jet consomme de 150 à 200 litres d’eau ! Alors que des sociétés de plus en plus nombreuses comme LavéO, NeoNett, Cosmeticar, Roul’Net etc. proposent désormais des lavages « sans eau » à l’aide de produits écologiques. A défaut d’offre dans votre région, optez pour un nettoyage dans une station équipée d’un système de récupération et de recyclage de l’eau.
Limitez aussi votre consommation d’engrais et de pesticides de synthèse : vous assainirez votre environnement immédiat, vous éviterez la contamination de vos fruits et légumes et vous ne contribuerez pas à la pollution des nappes phréatiques. Voir notre truc vert jardinage.
6. Boire l’eau du robinet
Si vous n’avez pas confiance en votre eau du robinet, vous pouvez la filtrer. Le système le plus efficace est l’osmose inverse, technique désormais disponible en version domestique, disponible à environ 400 à 500 € pour traiter toute l’eau utilisée pour la boisson et pour la cuisine, amorti en moins d’un an par une famille de 4 personnes s’il permet de renoncer à l’eau en bouteilles. A l’autre bout de la gamme, la carafe filtrante n’offre pas les mêmes promesses mais elle est idéale pour les pollutions ciblées (calcaire, chlore, nitrates) ; elle fonctionne généralement avec des filtres à charbon actif. On évitera les carafes avec sels d’argent (anti-microbiens) potentiellement nocifs et parfois relargués dans l’eau traitée. Mal entretenue, en cas de non changement du filtre aux échéances recommandées, elle devient un nid à microbes. Les filtres à fixer sur robinet fonctionnent comme les carafes filtrantes avec une efficacité équivalente.
7. L’eau en vacances
Des études montrent que les français consomment l’eau sans compter pendant les vacances : 230 litres d’eau par jour et par personne ! Outre le fait que consommer autant n’est pas raisonnable, surtout dans des zones arides ou dépourvues d’infrastructures pour fournir de l’eau potable, la pollution induite peut être lourde de conséquences pour l’environnement : nos produits cosmétiques, shampooings, gels de douche, crèmes solaires voire produits détergents, créent une pollution pas du tout ou insuffisamment traitée, qui risque de se retrouver à terme dans l’eau puisée pour la consommation des populations locales. Le vacancier éco-responsable prendra donc dans sa valeur des cosmétiques labellisées bio ou éco (Ecocert, Cosmébio, BDIH, NaTrue ou Cosmos) ou porteurs de l’écolabel européen (voir notre
guide des labels).