1. Limiter les prospectus : Autocollant Stop pub
Les courriers non adressés correspondent en moyenne chaque année à 40 kg de papier par foyer. Les publicités des grandes surfaces représentent 58% de ces quantités, les journaux gratuits d'annonces 18%, le commerce local 14%, le reste correspond aux services et aux publications des collectivités locales.
Pour ne plus en recevoir, un autocollant Stop Pub peut être apposé sur votre boite aux lettres.
Aujourd'hui environ 5% des français l'ont fait, ce qui permet d'économiser 40 000 tonnes de papier chaque année. Selon l'ADEME, si 15% des boîtes aux lettres comportaient un autocollant Stop pub, cela entrainerait une réduction maximale de 12% des tonnages d'imprimés sans adresses, soit 120 000 tonnes de déchets ménagers en moins.
Source :
www2.ademe.fr/servlet/KBaseShow
Pour se procurer un autocollant Stop Pub :
• dans votre mairie : plus d’un Français sur deux habite dans une commune qui dispose d’autocollants Stop Pub.
• à l‘accueil ou à la caisse centrale de votre grande surface habituelle : certaines enseignes (comme les jardineries Botanic) proposent leur propre autocollant
• auprès d’une association de défense de l’environnement ou des consommateurs ayant créé son autocollant
• en imprimant le modèle téléchargeable sur :
www.ecologie.gouv.fr/IMG/pdf/StopPub_autocollant.pdf
• si vous préférez créer votre propre étiquette, pensez à préciser si vous souhaitez continuer à recevoir les informations de la commune.
A noter : après des années de discussion, les émetteurs de prospectus vont devoir payer une partie de la facture de gestion des prospectus grâce à la naissance d’EcoFolio, un organisme chargé de collecter une taxe auprès de ses adhérents et de reverser cette contribution aux collectivités locales.
2. Limiter les prospectus : aller plus loin
Les principaux opérateurs de la distribution directe se sont engagés à respecter les autocollants Stop Pub, mais selon une étude ADEME, un utilisateur sur deux estimait en 2005 que l'autocollant avait permis de ne stopper que partiellement la réception de prospectus.
Etude sur
www2.ademe.fr/servlet/list
Si c'est votre cas, il est possible de signaler votre refus par courrier, pour tout prospectus et publicités non nominatifs, auprès des 2 sociétés françaises suivantes qui sont à l'origine des 3/4 du marché de la distribution :
• La Poste - auprès de votre bureau distributeur avec copie à : La Poste – 4, quai du Point du jour – 92100 BOULOGNE – BILLANCOURT Cedex
• Adrexo – Domaine de Collongue Saint-Marc Jaumegarde – 13627 AIX EN PROVENCE Cedex 1
Pour les prospectus et publicités nominatifs, il est possible de demander votre inscription gratuite sur la liste ROBINSON – STOP PUBLICITE en écrivant à l'Union Française du Marketing direct – Liste stop publicité, 60 rue de la Boétie – 75008 PARIS.
3. Greenwashing : c'est quoi ?
Depuis quelques années, de plus en plus de produits et de services, voire même des entreprises, sont présentés dans des publicités comme "écologiques", "protégeant la nature" ou "protégeant l'environnement", alors que l'intérêt pour la nature du produit, du service ou de l'entreprise est minime, voire inexistant (voitures, produits chimiques, sociétés pétrolières... ).
Les associations de protection de l’environnement appellent cela faire du blanchiment écologique ou de la "désinformation verte", mais le terme le plus utilisé aujourd'hui est le terme anglais "greenwashing".
Dans un rapport publié en juin 2007 , le BVP et l’ADEME indiquaient que, si encore peu de publicités utilisent cet argument, les principales campagnes d’affichage de 2006 ont investi ce créneau , et 4 publicités sur 10 ne respectaient pas de manière satisfaisante la déontologie publicitaire sur le sujet. Depuis début 2007, le BVP note une augmentation considérable de ces publicités et une utilisation de l’argument écologique de plus en plus abusive (68 % des publicités sur cette thématique présentées "en amont" au BVP depuis le début de l’année ont fait l’objet d'un retour avec demande de modification).
Plusieurs méthodes critiquables sont utilisées :
• Des termes peu clairs : l'usage du terme "écologique", ainsi que des variantes lexicales (« vert », « bon pour l’environnement », etc), trop vagues pour bien éclairer le consommateur sur la réalité des avantages écologiques vantés par la publicité ;
• Une imagerie "nature" : la présentation du produit dans un cadre naturel et sain (c'est le cas généralement des 4x4 ).
• Un message non objectif par rapport à la réalité avec des promesses excessives.
• La dissimulation, qui a pour conséquence de détourner le regard du consommateur du véritable impact du produit. Par exemple :
• Pour des produits certes moins consommateurs d'énergie mais composés de matériaux/ingrédients dangereux.
• En indiquant l'absence d'un composant dangereux (sans phosphate, par exemple), alors que, soit ledit composant est interdit par la loi (comme le CFC), soit le produit contient d'autres composants aussi, parfois plus toxiques.
• L'absence de preuves, ou de certification officielle.
• La confusion, notamment du fait de l'utilisation du mot "naturel", certains produits "naturels" étant toxiques.
• La dédramatisation, qui consiste à rassurer sur la non-toxicité d'un produit reconnu comme dangereux.
• La tromperie, qui consiste à mentir tout bonnement (assez rare heureusement).
Voir l'enquête réalisée aux USA par TerraChoice Environmental Marketing sur plus de 1 000 produits de consommation courante sélectionnés au hasard.
Pour télécharger l'étude :
www.terrachoice.com/files/6_sins.pdf
Les conséquences pour le consommateur sont nombreuses : instauration du doute et de la confusion sur ce qui est vraiment écologique et sur ce qui ne l'est pas, atténuation de la prise de conscience écologique. Ces messages, même illégitimes, n'ont-ils pas pour effet (collatéral) de faire parler du sujet et de contribuer à la sensibilisation des gens, à leur prise de conscience ? En effet, au regard de la surface médiatique de la publicité, personne n'échappe plus à la question environnementale ou au Développement Durable. Mais c'est oublier qu'aujourd'hui nous sommes confrontés à un trop plein d'informations sur ces questions, informations souvent déversées sans mode d'emploi, hors contexte, de manière incomplète, voire contradictoire. Le « greenwashing », qui par essence est une information non seulement déviée, mais parfois mensongère, ne fait qu'ajouter à la confusion générale des esprits.
4. Distinguer les faux et les vrais labels ou logos
Une des premières règles à connaître pour s'y retrouver dans les allégations écologiques est déjà de se fier aux labels et autres indications obligatoires qui certifient que tel produit a les vertus écologiques qu'il annonce. Pourtant, pas si simple, car ces "signes" se multiplient et sont souvent mal connus. De plus, pour ajouter à la confusion, des marques privées mettent en place leurs propres labels, soit de manière sérieuse, soit de manière tout à fait fantaisiste et trompeuse. Comment s'y retrouver ?
- Connaître les marquages règlementaires obligatoires :
Ce sont les informations que la loi oblige à donner au consommateur, comme par exemple l'étiquette énergie qui informe sur la consommation énergétique des appareils électroménagers et désormais des voitures.
Voir le guide de l'ADEME
"Acheter et consommer mieux"
Et le site
Consodurable
- Connaître les labels et certifications officiels
Ce sont les labels mis en place par les pouvoirs publics (ministères ou union européenne) afin de distinguer le ou les avantages écologiques du produit et/ou de son emballage, pendant tout ou partie de son cycle de vie. Pour obtenir le label, le produit doit être conforme à un cahier des charges. En France, l'écolabel français NF environnement et l'écolabel européen sont délivrés par l'AFNOR certification.
Pour en savoir plus et vous y retrouver dans la jungle des labels, logos et autres pictogrammes, consultez
le guide des labels de la consommation responsable, élaboré par Mescoursespourlaplanete.com avec l'ADEME.
- Décrypter les labels privés
Des marques privées, et en particulier les grandes surfaces, développent désormais des labels écologiques. Certains labels répondent à des standards internationaux, comme Max Havelaar et Oxfam.
Consultez les sites
www.maxhavelaarfrance.org et
www.commercequitable.org pour en savoir plus.
Pour d'autres, c'est l'entreprise qui fixe les critères environnementaux à respecter par le produit et qui contrôle que ces critères sont bien respectés. Il n'y a pas de contrôle indépendant comme pour les labels officiels. Alors, vérifiez bien quels sont ces critères et quelles garanties l'entreprise peut offrir concernant le contrôle de leur application effective (par exemple l'entreprise collabore avec une association indépendante qui effectue des audits). Sinon, ne vous fiez à ces produits que s'ils disposent en plus d'un label officiel, qui peut seul garantir la fiabilité de l'allégation environnementale.
Par exemple, la marque
Monoprix Vert est apposée par Monoprix sur ses produits les plus respectueux de l'environnement, dont certains sont titulaires d'un écolabel officiel. Par ailleurs, la marque s'engage à respecter la norme ISO 14021 sur la sincérité et la fiabilité des allégations environnementales.
Autre exemple : la marque développement durable de
Cora met aussi en avant des produits dont certains bénéficient de labels officiels.
- La particularité des labels privés biologiques :
Les produits biologiques ont l'obligation d'être certifiés. On les reconnaît à leur logo AB ou à l'indication "certifié en bio". Mais parallèlement, la loi autorise la filière biologique à développer des marques privées pour les produits et les cosmétiques (même si en 2009 la nouvelle réglementation européenne va changer ce système). Ces marques sont garantes d'une très grande qualité du produit avec des critères plus stricts que les critères officiels exigés actuellement en bio. Sur le produit, ces labels privés s'ajouteront au label bio officiel.
Les labels privés les plus connus :
Le label
Nature et progrès
Le label
Demeter
Le label
Cosmebio
Le label du
BDIH
5. Décrypter les arguments verts des publicités
Comme les labels officiels ne sont pas obligatoires mais volontaires (sauf pour certaines allégations comme "biologique"), que faire en cas d'allégation environnementale ne reposant sur aucun label ? Ces "auto-déclarations environnementales" ne sont soumises à aucun contrôle autre que celui de la DGCCRF (Direction Générale de la Répression des Fraudes) si elle se saisit elle-même ou sur plainte, et à celui du juge, s'il est saisi pour publicité mensongère, ce qui est assez rare.
Quelques règles simples permettent d'aiguiser son sens critique.
L'annonceur a bien sûr une obligation légale de dire la vérité sur les avantages écologiques de son produit. Mais, d'une part, il ne vous est pas toujours possible de vérifier la véracité d'une allégation publicitaire, comme un argument scientifique par exemple, faute de connaissances scientifiques. Et d'autre part, un message peut dire la vérité sur le fond, et être néanmoins trompeur si tout n'est pas dit, ou est mal dit.
C'est pourquoi le message doit aussi répondre à d'autres critères. Il doit être (critères cumulatifs) :
• Suffisamment clair et explicite : cette règle concerne le vocabulaire utilisé par le message. Sont ainsi à éviter "bon pour l'environnement", "vert", "écologique", "naturel", etc. qui veulent dire trop de choses ou rien du tout. Attention aussi aux images "nature", qui font passer le produit pour plus écologique ou plus sain sans fondement. Là le publicitaire joue sur nos représentations psychologiques. Alors lorsque qu'un terme est trop vague, seule la présence sur l'emballage d'un label officiel prouvera la véracité de l'allégation, sinon passez votre chemin.
• Suffisamment étayé : cette règle concerne la qualité et la suffisance de l’information donnée sur le produit et sur son usage. Des données chiffrées, des comparatifs, des définitions, etc. permettent au consommateur de faire la différence et de choisir en connaissance de cause. Si après lecture, vous n'êtes pas clair sur l'avantage écologique, passez votre chemin.
• Objectif/proportionné : cette règle concerne l’ampleur réelle de l'avantage écologique par rapport à la réalité. La promesse disproportionnée est celle qui annonce par exemple un produit "écologique", ou "biodégradable", alors que seuls quelques ingrédients le sont. Ou bien la publicité qui présente une voiture plus écologique, alors qu'elle est dans la moyenne européenne des émissions de GES au km. Le problème est qu'il faut avoir quelques connaissances. Pour cela, il est bon de connaître les sites qui comparent les produits comme Mes courses pour la Planète, ou encore
le site Top Ten du WWF-France et
sa version Suisse encore plus complète. Vous y trouverez la garantie que tel produit a une action vraiment bénéfique pour l'environnement ou que ses impacts sont vraiment réduits.
6. Publicité contreproductive : c'est quoi ?
Certaines publicités, par le message qu’elles véhiculent, peuvent contribuer à banaliser les problèmes écologiques ou inciter à dégrader l’environnement, par la représentation qu’elles font de certains comportements pouvant avoir, dans la réalité, des impacts sur l’environnement. C'est le cas de publicités mettant en scène :
Des actes pouvant causer des dégradations : par exemples, les véhicules 4 x 4 sont généralement présentés au bord d'une rivière ou sur une plage, au détriment de la protection des espaces fragiles. La loi interdit toute forme de publicité représentant un véhicule circulant en dehors des voies autorisées1, car ce serait inciter les gens à des comportements illégaux et néfastes à l’environnement. Jusqu’à présent le juge interprétait restrictivement ce texte en estimant qu'un véhicule qui semble garé le long d'un cours d'eau ne circule pas. Mais le BVP n’accepte plus ces publicités depuis juillet 2007.
Dénigrement et risque de confusion dans l'esprit du public : un publicité annonçait en février 2007 "Qui prétend que l'eau du robinet a toujours bon goût, ne doit pas en boire souvent !". La ville de Paris et la société de gestion des eaux parisiennes ont porté plainte pour violation de la loi sur la publicité comparative, cette publicité dénigrant l’eau du robinet, qui serait au contraire de grande qualité et des plus contrôlées, et offrant une meilleure équation environnementale que l’eau en bouteille. Ce type de publicité peut tout à fait inquiéter les gens et les détourner de l'eau du robinet.
Banaliser : une campagne de la marque de vêtement Diesel annonçait "Global warming ready" ("Habillons nous léger, soyons prêt pour le réchauffement climatique"). Même une campagne humoristique qui promeut des vêtements adaptés au changement climatique, ne fait que refléter l'attitude générale d’insouciance vis-à-vis des enjeux environnementaux.
7. Publicité et arguments fallacieux
Argument "santé" pour des aliments peut intéressants d'un point de vu nutritionnel, arguments marketing "jeunesse" et "beauté" très excessifs voir trompeurs pour des produits de beauté, promesse d'une "cosmétique naturelle" à base d'ingrédients chimiques, "produit de l'année"… La publicité a encore bien du chemin à faire pour intégrer les valeurs du développement durable, qui exigent, au minimum, que le consommateur soit informé sur le produit de telle manière qu'il puisse faire jouer son libre arbitre et s'orienter en connaissance de cause vers les produits qui lui conviennent le mieux.
Par exemple, les marques de cosmétiques ont investi le "faux médical", avec des mentions telles que «testé sous contrôle dermatologique», «testé sous contrôle médical», «testé en milieu hospitalier», «testé cliniquement», «testé ophtalmologiquement», recommandé «par des dentistes», etc, sur lesquelles les associations de consommateurs mettent en garde les consommateurs, en précisant que dans la plupart des cas « les dermatologues ou autres experts ne sont pas identifiés », et que les tests « sont effectués sous le contrôle complet du fabricant et non pas des pouvoirs publics ou de laboratoires indépendants ». L'Oréal s'est ainsi par deux fois fait épinglé par l'organisme de contrôle britannique (ASA), notamment pour une crème antirides, vantée comme ayant permis la réduction visible des rides de 76 % d'un échantillon de 50 femmes. Les experts ont estimé que les preuves fournies par l'Oréal étaient insuffisantes pour justifier de telles affirmations et certaines assertions ont été jugées trompeuses dans la mesure où elles ne précisaient pas assez clairement que cet effet n'avait été constaté qu'en laboratoire et pas sur de vrais visages...
En savoir plus : « Guide du consommateur averti – Les produits cosmétiques : mieux les connaître, mieux les choisir », INC, mars 2005 (téléchargeable sur
www.conso.net)
Ensuite, concernant des logos de type « produit de l’année », remis au palmarès des produits innovants, il serait en fait établi par simple sondage auprès des consommateurs, sur des critères comme l’attractivité de l’emballage (qui déclenche l’acte d’achat), plutôt que sur les véritables caractéristiques du produit. Ce type de mise en valeur présente surtout l’intérêt pour les fabricants d’augmenter les ventes. (D’après l’argumentaire des promoteurs du logo, « les produits de l’année multiplient par 7 voire 8 les ventes » - voir à ce sujet la position de l’association de consommateurs
CLCV ).
Enfin, concernant les arguments "santé" pour les aliments, les pouvoirs publics s’efforcent d’encadrer de plus en plus strictement l’action des entreprises avec un projet de directive européenne restreignant l’utilisation d’allégations de type « allégé », « riche en vitamines et en calcium », « facilite le transit intestinal », etc., qui ne seraient pas supportées par un solide dossier scientifique. Car bien que stricte sur cette question, la loi française n'a pas permis de nombreuses dérives. Le groupe Danone a ainsi, entre autre, du retirer une publicité pour son produit Actimel, et mis en place un programme d’amélioration des matières grasses contenues dans les produits et des chartes nutritionnelles, notamment sur les biscuits et les marques dont le positionnement « allégé » peut être sujet à controverse comme Taillefine ou Vitalinea.
8. La publicité influencerait nos modes de vie et de consommation, et notre culture
Associations, sociologues, mais aussi certaines personnes politiques et institutions publiques parfois, reprochent aux messages d’influencer nos modes de consommation et nos modes de vie, la perception que l’on peut avoir des femmes, des minorités, etc., véhiculant des images stéréotypées. Ils influenceraient aussi nos choix alimentaires, contribuant ainsi à l’obésité et aux problèmes de santé d'une alimentation mal équilibrée La preuve par l'exemple :
Tout d'abord, par l’ampleur souvent très grande de sa diffusion, et par sa répétition, le message commercial exerce à moyen et long terme une influence directe sur la « vision du monde » d’une société, sur ses représentations, ses préjugés, contribuant ainsi à forger une culture. Par exemple, une étude menée sur cent cinquante enfants de neuf à douze ans a montré qu'un tiers d'entre eux associe les mots « santé » et « croissance » au Coca-Cola (Magazine "Que Choisir" n° 345 page 29).
Ensuite, le message publicitaire contribuerait à l’uniformisation des cultures. « Dans les pays en développement, l’introduction en force des campagnes publicitaires des firmes multinationales a tendance à accroître la frustration des plus démunis et à susciter l’aspiration de la population à des modes de vie occidentaux, ainsi qu’à de nouvelles habitudes de consommation, au détriment du respect des traditions locales. » (Voir le document de l'UNEP "Modes de consommation et de production durables" – Disponible sur
www.uneptie.org/pc/sustain/10year/SCP_Resource_Kit_F.htm).
Concernant les minorités et la publicité, une étude du BVP concluait certes à l'absence de représentation dénigrante, mais aussi au fait que seul 3,1 % des publicités (majoritairement télévisées) avaient recours à des personnes de couleur. Ces publicités concernent majoritairement le secteur du sport et de la musique, ou cherchent à figurer quelque chose en lien avec les caractéristiques physiques de la personne : chocolat noir, démêlant pour cheveux frisés, etc. Bref, Noir rime le plus souvent avec musique et athlétisme (4 spots sur 10), Asiatique avec arts martiaux, et Arabe avec petit commerce.
Concernant les femmes en publicité, le stéréotype de l'extrême minceur et de la beauté blonde occidentale fait toujours référence dans le textile, le luxe, l'automobile, etc. Et même si des associations comme Les chiennes de Garde ont pu mettre fin à la mode de très mauvais goût du "Porno chic", quelques publicités persistent dans le sexisme : en Espagne, en mars 2007, était retirée, à la demande de l’Observatoire de la Publicité sexiste Espagnole et de Amnesty International, une publicité de Dolce et Gabana. Cette publicité, représentant une femme dominée par cinq hommes dans une posture suggestive, a été considérée comme faisant "l’apologie de la violence envers les femmes », alors que pour les deux stylistes, il s’agissait d’un « jeu de séduction » ,
Enfin, concernant les enfants, une étude de l’UFC-Que Choisir de septembre 2006 a prouvé l'impact de la publicité sur l'obésité infantile :
• les 30 % du panel des enfants qui « consomment » le plus de télévision, et donc de publicité, sont aussi ceux qui consomment le plus de produits gras et sucrés.
• sur les 217 spots destinés aux enfants étudiés sur deux semaines, 89% faisaient la promotion d’aliments trop gras, trop sucrés ou trop salés au regard des recommandations nutritionnelles formulées par le Plan National Nutrition Santé (PNSS).
Un certain nombre d’études sur la publicité et les enfants mettent l’accent sur le caractère trompeur de la publicité, les enfants ne sachant faire la différence entre les messages publicitaires et les autres programmes télévisuels et n’étant donc pas en mesure de comprendre leur finalité commerciale avant 7 ans, 8 ans ou même 11 ans (travaux du Suédois Erling Bjürstrom).
9. Que puis-je faire si je suis choqué par une publicité ?
Qu'il s'agisse d'une publicité faisant du greenwashing ou d'une publicité contre-productive, il existe plusieurs actions possibles et accessibles à chacun (en dehors de la saisie du juge pour publicité trompeuse) :
- Déposer une réclamation auprès du
Bureau de Vérification de la Publicité
- Saisir les associations de protection des consommateurs, tels que l'UFC-Que Choisir ou la CLCV.
- Saisir les associations de protection de l'environnement qui réagissent de manière de plus en plus systématique à ce type de publicité (WWF, Greenpeace, les Amis de la Terre, Réseau Action Climat)
- Saisir la DGCCRF qui a un pouvoir de police et est garant du respect de la loi sur la publicité trompeuse.