1 – Réduire sa consommation
Le premier réflexe, c’est évidemment de ne pas gaspiller l’énergie. Petit rappel, en vrac :
- Eteindre la lumière quand on quitte une pièce (évident, non ?)
- Faire la chasse aux veilles qui l’air de rien consomment un max : sur les télévisions, les magnétoscopes, les ordinateurs, les machines à laver, etc. Le truc pour y parvenir sans trop se fatiguer, c’est d’installer des multiprise (une pour l’ensemble ordinateur-imprimante-scanner, une autre pour l’ensemble télé-magnétoscope-console de jeu).
- Débrancher les chargeurs (de téléphone, appareil photo, etc.), car même s’il n’y a aucun appareil au bout, le compteur tourne.
- Mettre des ampoules basse conso dans la maison.
- On choisit des appareils ménagers classés A sur l’étiquette énergie.
- Pour se motiver, on peut brancher sur son compteur un petit appareil pour surveiller en temps réel sa consommation (lire
l’article dans nos actu)
2- Isoler
Côté travaux, on isole : du plancher au plafond, en passant par les murs, les combles, les doubles vitrages… On peut ainsi économiser entre 10 et 30% d’énergie. Pensez que ces travaux sont largement aidés par des crédits d’impôts et autres. Voir la fiche de
l’Ademe.
Voir la fiche Isolation …
3 – Les alternatives
- Le chauffage au bois
La combustion du bois dégage du CO2. Oui mais cela est compensé par l’oxygène fabriqué par l’arbre pendant sa croissance. Et si les jeunes pousses luttent efficacement contre l’effet de serre, les vieilles branches font l’inverse en produisant plus de gaz carbonique qu’elles n’en absorbent. Donc, mieux vaut les couper avant l’âge canonique. Et comme les forêts européennes se portent très bien (plus 13 millions d’hectares depuis 15 ans), autant ne pas se priver de bois local.
On choisira du chêne, du hêtre, du frêne, du charme ou des arbres fruitiers qui brûlent doucement. Sous forme de bûche, de bois déchiqueté ou de sciures compressées qui forment des granulés. Et pour être sûr de ne pas se tromper, on traque la marque « NF Bois de chauffage », créée par l’Ademe, garantissant la qualité et la performance du bois.
Pour une bonne efficacité énergétique, il est préférable de renoncer à la cheminée ouverte (seulement 10% de rentabilité) et lui préférer un insert, ou mieux un poêle dernière génération, archi-performant. Selon votre configuration, vous choisirez une version chauffage d’appoint ou central, voire en chaudière pour l’eau. En tous les cas, vous suivrez le label créé par l’Ademe, Flamme Verte qui certifie une cinquantaine de fabricants de foyers fermés, inserts, poêles, cuisinières et chaudières.
Et au fait, le dernier avantage du bois, et non le moindre, c’est son prix, bien plus avantageux que le gaz naturel, le fioul ou l’électricité.
L’association
Flamme Verte a fait le calcul suivant : pour une maison de 120 m2 plain-pied avec des besoins de chauffage estimés à 15 kWh/an, le temps de retour sur investissement est inférieur à 4 ans et l’économie annuelle comparée à un chauffage tout électrique est de 400 €.
Pour en savoir plus, lisez le guide pratique de
l’Ademe sur le chauffage au bois :
- Le solaire thermique
Vous êtes de plus en plus nombreux à faire le choix du chauffe-eau branché sur le soleil, la plus renouvelable de toutes les énergies. Des capteurs solaires placés sur le toit, un circuit de tuyaux remplis d’eau mélangée à de l’antigel qui absorbe la chaleur des capteurs, puis vient serpenter dans un ballon de stockage pour transmettre sa chaleur à votre eau chaude sanitaire. On prévoit aussi une chaudière d’appoint pour les jours de grisaille, et voilà. On utilise cette eau pour la douche, mais aussi les radiateurs.
Pour choisir l’appareil et son installateur, se fier à la charte
Qualisol est un minimum. Elle regroupe des professionnels s’engageant sur des bonnes pratiques et un service de qualité.
Côté démarches administratives, il faudra penser à faire une déclaration de travaux pour une maison déjà existante et dans le cas d’un projet de maison, à inclure le chauffe-eau solaire dans la demande de permis de construire.
Vous habitez chez les Ch’tis et pensez que ça n’est pas pour vous ? Certes, le Midi de la France reçoit 35 à 50% de soleil en plus que le Nord. Mais ça ne veut pas dire que le solaire thermique n’est efficace qu’au Sud d’Avignon. Patrick Piro, dans son Guide des énergies vertes pour la maison (éditions Terre vivante) nous rappelle au bon sens : « L’important n’est pas tant le niveau d’ensoleillement de votre région, que l’apport que peut constituer le soleil en substitution d’une énergie conventionnelle. » Exemple : « Une installation couvrant à Marseille 52% de besoins s’élevant au total à 9300 kWh et faisant économiser 4830 kWh à son propriétaire, couvrira 30% des consommations totales (16300 kWh) d’une maison identique à Strasbourg (l’Alsace est bien ensoleillée), mais permettra pourtant l’économie de 4890 kWh. »
A savoir aussi : le « retour sur investissement plutôt long (de 10 à 15 ans). La durée de vie des panneaux est quant à elle limitée à 20 ans environ. » (Novethic.fr)
On peut télécharger un guide pratique sur le sujet sur le site de
l’Ademe.
- Le photovoltaïque
« Le gouvernement a littéralement décrété le décollage de cette filière en accordant à l’électricité d’origine photovoltaïque des tarifs d’achat très incitatifs allant jusqu’à 0,55 euros le kilowattheure ! » prévient Patrick Piro (Guide des énergies vertes pour la maison, éditions Terre Vivante). C’est le moment de s’y mettre et de rattraper le retard pris par la France dans ce domaine. Comment s’y prendre ? D’abord, se tourner vers l’association Qualit’EnR. Elle délivre l’appellation
QualiPv à des professionnels engagés dans une démarche de qualité pour l’installation de systèmes solaires photovoltaïques.
Les capteurs sont posés le plus souvent sur le toit mais peuvent aussi s’intégrer dans une verrière ou être contigus à un vitrage, remplacer un garde-corps de balcon… Il vous faudra peut-être déployer des trésors de créativité architecturale pour convaincre votre mairie du projet. Il faut en effet une simple déclaration de travaux pour un bâtiment existant et un permis de construire pour un bâtiment neuf et si vous habitez par exemple près d’un monument historique ou d’un site protégé, l’avis des Bâtiments de France. Il vous faudra par ailleurs obtenir l’autorisation de votre raccordement au réseau. Soyez patients. « Autant l’installation d’une centrale photovoltaïque est aisée, autant les démarches à effectuer pour pouvoir la raccorder au réseau et la mettre en service sont nombreuses et longues (au moins six mois) », prévient Patrick Piro (Guide des énergies vertes pour la maison, éditions Terre Vivante). Allez, courage !
Sachez que les panneaux photovoltaïque contiennent des produits dangereux, plomb, cadmium, qui devront être recyclés en fin de vie. La filière s’organise. Les professionnels du photovoltaïque au niveau européen planchent sur un programme de collecte, avec un objectif de 90% de recyclage d’ici 5 ans.
-
Les pompes à chaleur
Et si, au lieu de produire de la chaleur, on la puisait tout simplement là où elle se trouve ? Dans le sol, les nappes phréatiques, l’air... Cette solution s’impose tout doucement pour les constructions neuves. Les pompes à chaleur (PAC pour les intimes) géothermiques captent la chaleur via un circuit en sous-sol (horizontal ou vertical) rempli de fluide frigorigène (Nota bene : en fin de vie, il faudra faire recycler ce fluide par un spécialiste, car c’est un puissant gaz à effet de serre). Un compresseur à l’entrée de la maison se charge d’augmenter la pression du fluide et donc de faire monter sa température. Le circuit continue son chemin entre vos murs, pour chauffer vos pièces en douceur via le sol, des radiateurs ou encore un système de ventilation. La PAC aérothermique fonctionne sur le même principe, mais en récupérant directement les calories dans l’air extérieur. Le tout permet de diviser en moyenne par trois sa facture pour le chauffage. Certaines PAC peuvent aussi servir pour l’eau chaude sanitaire. D’autres encore, dites « réversibles », jouent aussi le rôle de clim’ écolo : elles sont capables l’été de puiser la chaleur de la maison pour la rejeter à l’extérieur.
Un peu trop technique tout ça ? Lisez la fiche de
l’Ademe pour approfondir le sujet. Et trouvez l’inspiration une fois de plus chez nos voisins européens : « Alors que 5% seulement, nous raconte Patrick Piro (Guide des énergies vertes pour la maison, éditions Terre Vivante), des quelque 180 000 maisons individuelles construites chaque année en France sont vendues équipées d’une pompe à chaleur, c’est le cas pour la moitié des logements neufs individuels en Suisse, et… pour 95% d’entre eux en Suède ! »
- Une éolienne dans mon jardin ?
Pourquoi pas ? Mais apprêtez-vous à franchir bon nombre d’obstacles. D’abord, les contraintes réglementaires pour l’éolien individuel sont très fortes. Voilà ce que nous en dit Patrick Piro (Guide des énergies vertes pour la maison, éditions Terre Vivante) « Si vous l’envisagez de plus de 12 mètres de hauteur (ce qui est une quasi-nécessité pour tout projet « sérieux », notamment si le diamètre du roto dépasse 5 mètres), il est obligatoire de déposer un permis de construire (en deçà, une simple déclaration de travaux auprès de la mairie suffit), et de se conformer aux normes de construction régissant l’érection d’un tel équipement (distance de sécurité, etc.). Et au-delà de 50 mètres (ce qui est heureusement rarement le cas pour un particulier), c’est par une enquête publique qu’il faudra passer ! » Ensuite, il est quasiment impossible de se faire racheter son électricité éolienne par EDF. Sans compter le cortège de réticences liées au bruit, à la préservation du paysage qu’il vous faudra affronter… Et l’installation n’est pas donnée : entre 3000 et 5000 euros par kW de puissance installée. L’entretien aussi a un prix : « 5 à 10% du prix de la machine, et quelque 70 euros par tranche de 1000 kWh produits en consommables et pièces diverses (usure, etc.) », toujours selon Patrick Piro.
La révolution éolienne individuelle n’a pas encore eu lieu, vous l’aurez compris. La dernière invention de Philippe Stark lui donnera peut-être un sérieux coup de pouce. Le designer a créé une
mini-éolienne qui devrait être vendue entre 300 et 400 euros à partir de 2009. Elle est en polycarbonate avec moteur intégré et permettrait de produire entre 10 et 60% des dépenses énergétiques d’un foyer.
4 - Pour les frileux de l’installation
- Les fournisseurs d’électricité verte
Sans entreprendre aucuns travaux chez soi, on peut faire le choix des énergies renouvelables en optant pour un fournisseur d’électricité verte. Depuis Juillet 2007, le marché de l’énergie est concurrentiel. Aujourd’hui, ils sont une douzaine à se le partager même si EDF, reste encore largement majoritaire. Beaucoup d’entre eux proposent des contrats « verts », vous assurant que votre électricité est produite au moins en partie dans le secteur du renouvelable.
Enercoop,
Alterelec,
Planète UI,
Alterna proposent par exemple des contrats 100% renouvelables. Comment choisir ? Pour faire le tri, le WWF et le Comité de Liaison des Energies Renouvelables (CLER), soutenus par l’Ademe, ont lancé le label EVE (
Electricité verte écologique). Mais patience, car aucun opérateur n’est à ce jour certifié. En attendant, on peut consulter le comparatif établi par le portail
Energie Verte Online
- On compense son CO2
Compenser ses émissions carbone est devenu un réflexe pour beaucoup quand il s’agit de prendre l’avion. Mais on peut aussi le faire pour les dépenses énergétiques de la maison. Le principe est toujours le même : 1) On évalue sur un site internet les émissions en CO2 de son nid douillet, en fonction de ses factures. 2) Le site affiche combien de CO2 vous avez émis sur un an. 3) Il vous propose de compenser cela en finançant des actions favorables au développement des énergies renouvelables, à la reforestation, etc.
www.actioncarbone.org
www.climatmundi.fr
www.co2solidaire.org
www.planete-urgence.org
5 - Les aides financières
Chaque fois que vous entreprenez des travaux susceptibles de réduire votre facture d’énergie, que vous soyez locataire, ou propriétaire, il existe une panoplie d’aides financières. Pour un chauffe-eau solaire qui vous coûte près de 4500 euros d’investissement, vous pouvez toucher jusqu’à 2200 euros de subventions. Ca vaut le coup.
- Taux réduit de TVA à 5,5% pour les fournitures et la main d’œuvre.
-
Crédit d’impôt pour l’achat des matériaux entre 15 et 50% :
- Aides de l’
Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat (ANAH) pour les propriétaires, en fonction des revenus et de la composition des ménages : jusqu’à 900 € pour une chaudière à condensation.
- Des écoprêts créés par les banques. Attention, leurs performances sont variables. L’Ademe et le site T
estez pour vous ont créé un comparateur. Les prêts sont notés en fonction de leur coût, du montant maximal et de la durée maximale du prêt, de la souplesse du crédit et de l’étendue des dépenses éligibles.
- Des primes solaires ciblées sont proposées par la plupart des régions et par certains départements et communes, pour des modèles préconisés par l’Ademe. Renseignez-vous localement auprès de l’espace info énergie le plus proche de chez vous. Adresses sur
www.ademe.fr ou au 0 810 060 050. Elles sont aussi recensées sur le site du
CLER.