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Parapluie

PARAPLUIE

Quand il pleut, la planète se met à l'abri ! Car nos parapluies ne sont pas sans pépins pour l'environnement...

Avec le réchauffement climatique, les périodes de sécheresse sont plus fréquentes mais les jours de pluie aussi : en France, les précipitations ont augmenté de l'ordre de 10% au vingtième siècle. Du coup, le parapluie est devenu un objet symbolique de notre époque urbaine et climatiquement perturbée, il fait partie de notre paysage quotidien… au point que la plupart d'entre nous le considèrent comme un objet avant tout utilitaire, qui peut donc être acheté sur un coup de tête, dans la rue, pour se protéger d'une averse soudaine et être jeté tout aussi vite dès qu'il présente une faiblesse. Voici donc quelques repères pour passer entre les gouttes sans que le ciel ne nous tombe sur la planète !

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Le saviez-vous ?

  • L'histoire du parapluie remonte en 1400 avant JC, dans la Chine et l'Egypte antique, où il fut inventé initialement pour se protéger du soleil et était destiné aux classes aisées. C'est à partir de 1500 que les femmes chics ont commencé, en Europe, à porter des ombrelles. Puis en 1730, un Français eut l'idée de fabriquer des ombrelles en toile cirée pour se protéger de la pluie. Mais en France et en Angleterre, où il se répandit rapidement, le parapluie resta réservé aux riches, jusqu'à ce qu'un fabricant anglais de tiges métalliques réinvente le produit, tel que nous le connaissons aujourd'hui, à la fin du 19ième siècle. Quant au parapluie téléscopique, il date de la première moitié du vingtième siècle.
  • Aujourd'hui le parapluie est devenu un objet utilitaire et presque un produit jetable, car les versions les moins chères sont vendues pour un ou deux euros seulement dans la rue (et dans des distributeurs automatiques au Japon). Mais les versions les plus chics et chères se vendent encore pour plus de 600 ou 700 euros. Bizarrement, le Japon et la Chine sont aussi des marchés assez prometteurs pour les produits de grande qualité, car dans ces cultures, les ombrelles et autres parapluies sont de véritables accessoires d'habillement traditionnels.
  • En Inde et dans les pays du sud-est asiatique, les parapluies sont très utilisés en période de mousson. Tout un marché de la réparation des parapluies s'est même constitué : des spécialistes réparent à peu de frais un parapluie retourné par le vent, augmentant ainsi la durée de vie d'un objet relativement fragile.
  • 33 millions de parapluies sont vendus chaque année aux Etats-Unis (les ménages américains ont une moyenne de 3,8 parapluies chacun) et 5 à 6 millions en France. Mais 95% des parapluies vendus dans le monde sont désormais d'origine chinoise et la France n'échappe pas à la règle. La production française a chuté de plus de 50% en quelques années…  Certaines usines chinoises, où les conditions sociales de travail ne présentent aucune garantie, produisent jusqu'à 800 000 parapluies par mois, faits à la main, avec des matières premières variées : bois, métal, acier, fil… et toile en nylon, coton ou même soie pour l'abri en toile, généralement monté en 8 panneaux cousus ensemble et fixés sur les baleines.
  • Des millions de parapluies sont jetés chaque année, compte-tenu du bas prix des versions les plus courantes, mais aucune filière de récupération et recyclage n'existe, et les magasins de réparation ont disparu, à quelques exceptions près, comme la société reparapluie qui propose ses services aux professionnels et aux particuliers. Les parapluies rapidement cassés finissent donc le plus souvent dans les incinérateurs ou les décharges, aux côtés des déchets non-biodégradables.
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Bonnes nouvelles

  • Les derniers fabricants français ne misent plus que sur le haut de gamme pour survivre, comme à Aurillac, capitale déclinante du parapluie, où est encore fabriquée une petite moitié de production française (soit 500 000 parapluies par an), assurée par les 2 dernières entreprises de l'hexagone qui se sont regroupées pour créer un GIE et une marque commune, "L'Aurillac".  D'autres marques françaises ont fait le même pari du haut de gamme, comme Ayrens, Guy de Jean, Vaux et Delos.
  • En 2006, le blog écolo Treehugger.com et le magazine de mode I.D. ont organisé en 2006 un concours de design "Umbrella Inside Out" pour trouver des solutions au problème environnemental posé par les parapluies devenus emblématiques de la façon dont la vogue du jetable envahit notre quotidien : d'un côté le concours proposait de créer un parapluie écologique (le modèle vainqueur, Crayella, est tout entier en polypropylène recyclé et recyclable, qu'il s'agisse de la structure, du mât ou de la toile) et de l'autre il récompensait des créations textiles réutilisant la toile de parapluies hors d'usage (les robes étaient assez haut de gamme in fine, car la toile de parapluie a un côté soyeux qui suggère la robe de soirée !). Les créations textiles ont été présentées à Paris, à l'Ethical Fashion Show d'octobre 2006.
  • Dans le même esprit, une styliste new-yorkaise a lancé un projet de mode, The Umbrella Project, par lequel elle crée des robes à partir de toile de parapluies usagés (une vingtaine de parapluies par robe).
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Ce que vous pouvez faire

•    Faute de pouvoir acheter pour le moment le parapluie écologique Crayella (qui n'est pas commercialisé), évitez de multiplier les parapluies. En cas d'averse subite, pressez le pas, mettez votre manteau sur la tête (mieux encore : investissez dans un imperméable avec chapeau !), abritez-vous un moment si besoin, mais évitez de céder à la tentation du parapluie vendu dans la rue pour un ou deux euros… qui sera jeté aussi rapidement qu'il a été acheté, après qu'un coup de vent l'ait retourné par exemple. Investissez une fois dans un beau modèle, durable, que vous garderez longtemps !

•    Et pour ceux qui ont investi dans un parapluie « made in France » mais qui se désespèrent face à l’usure de la toile ou des baleines, pensez à faire réparer votre parapluie plutôt qu’à en acheter un autre. Une petite boutique pleine de charme, Pep’s répare votre parapluie pour 10€ à 20€. Vous ne polluez pas et en plus vous faites des économies !
Passage de l'Ancre - 223 rue St Martin - Paris 3ème
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