1- LE PAPIER RECYCLE
Voici une opportunité remarquable pour réduire l’impact environnemental de la rentrée. En effet, aujourd’hui, 42% du bois exploité commercialement dans le monde sert déjà à fabriquer du papier. Il faut 4 tonnes de bois vert (ou 2 tonnes de bois sec) pour fabriquer 1 tonne de pâte à papier classique, mais seulement 1,1 tonne de papier récupéré pour fabriquer 1 tonne de papier recyclé. La France est l'un des pays européens qui importe le plus de papier issu de forêts anciennes, avec par exemple 9,5% de papier en provenance des forêts finlandaises en 2009. A ne pas oublier non plus : le papier engendre des problèmes au niveau de l’eau utilisée pour sa fabrication, cette dernière étant évidemment polluée par les procédés industriels.
Cependant, bonne nouvelle ! La part du recyclé est de plus en plus importante dans
l’industrie du papier-carton. Pour encourager cette tendance, on préfère donc le papier recyclé, dont la fabrication nécessite 20 fois moins d’arbres, 100 fois moins d’eau et 3 fois moins d’
énergie que celle du papier blanc ; de surcroît, une tonne de papier blanc requiert l’exploitation de l’équivalent de 50 à 100 m2 de forêt, alors qu’une tonne de vieux papier permet de fabriquer
900 kg de produits recyclés neufs. Et contrairement à ce que l’on a l’habitude de croire, un papier recyclé peut être tout aussi blanc et doux que son homologue non-recyclé. Idéalement, on privilégie le papier recyclé post-consommation contenant des fibres issues d’un papier déjà utilisé, comme par exemple les invendus de journaux ou de magazines (un papier recyclé doit contenir au moins 50% de fibres de récupération), au papier recyclé pré-consommation ou post-industriel (fabriqué à partir de chutes de papier propres d’usines ou des rebuts d’imprimeries).
Sur la plupart des produits en papier, une offre écologique existe désormais. Le top du top : toute une gamme de produits (cahiers, blocs, carnets, feuillets mobiles et copies doubles) portant l’écolabel « NF Environnement » ou l'écolabel européen (voir notre
Guide des labels) sont désormais disponibles, notamment proposés par des marques ayant pignon sur rue comme Conquérant, Clairefontaine ou Rhodia/Calligraphe, Oxford. Ces écolabels officiels établis sous le contrôle de l’ADEME ou de l'Union Européenne garantissent à la fois la qualité d'usage et les caractéristiques écologiques du produit.
2- LES AUTRES PAPIERS
Une alternative consiste à acheter des fournitures en papier certifié issu de forêts gérées dans les conditions du développement durable : le label le plus répandu est le
FSC (Forest Stewardship Council), créé et géré par la première association mondiale de protection de l’environnement, le WWF. Il signifie que le papier provient de forêts exploitées dans le respect de l’environnement et des populations locales. Ce papier a ainsi été choisi pour les impressions des nouvelles aventures de Harry Potter.
La dernière option consiste à utiliser du papier à base de fibres végétales telles que le chanvre, le kenaf ou même des déchets agricoles issus des cultures de la banane, du café ou du tabac (ainsi, les très beaux produits de
Costa Rica Natural Paper).
Enfin, il est aussi possible de donner une dimension « éthique » au papier de la rentrée. Ainsi, Aide et Action, la première association française de parrainage propose depuis plusieurs années au moment de la rentrée, un cahier de textes solidaire "Ecoliers du monde" vendu chez Carrefour, illustré de photos présentant le mode de vie des écoliers à travers le monde et dont un pourcentage des ventes est reversé à l'association pour permettre à des enfants du Sud d'aller à l'école. Dans le même esprit, Clairefontaine propose depuis 2004 une gamme de produits-partage : différents cahiers illustrés de photos d’enfants sont ainsi vendus en magasins et via Internet au profit de l’Unicef, et dans d’autres cas, chaque cahier acheté a pour contrepartie un cahier donné à l’Unicef pour des enfants défavorisés (2 millions de cahiers sont donnés au minimum par le papetier à l’organisation).
3- LES CRAYONS
Il est aujourd’hui possible de trouver des crayons en bois naturel qui sont exempts de vernis et teintures. Mieux encore : des crayons (y compris des crayons de couleur) fabriqués à partir de bois issu de forêts gérées durablement et portant le label FSC sont désormais disponibles, parfois dans les grandes surfaces qui se sont engagées à soutenir ce label (comme Carrefour ou Champion) et dans tous les cas par correspondance sur les sites Internet marchands spécialisés dans les fournitures de bureau écologiques et responsables (voir
unbureausurlaterre.com). Et désormais, un écolabel officiel
NF Environnement – Instruments d’écriture existe pour les stylos mais aussi les crayons ou les feutres... Il a été adopté début 2008 et peu de produits le portent encore, mais on peut le demander aux commerçants pour inciter producteurs et distributeurs à s’engager dans la démarche.
Pour les crayons à papier noir, ils existent aussi sans bois - fabriqués en graphite à partir de matière recyclée mais on peut aussi leur préférer le porte-mines qui est durable et rechargeable, ce qui limite les atteintes à l'environnement tout au long de la vie du produit.
4- LES STYLOS A PLUME
Le stylo à plume reste la meilleure alternative, même si un inconvénient majeur demeure : les cartouches. Pour y remédier, on essaye plutôt les stylos à plume avec réservoir. On remplit ce dernier avec un encrier et on peut ainsi réutiliser ce stylo des milliers de fois ! Ce type de stylo ne convient cependant pas aux plus jeunes car le remplissage du réservoir peut être un peu délicat.
En ce qui concerne les encres, la bleue est généralement à base d'eau mais ce n'est pas toujours le cas des encres rouges, vertes, violettes, etc. Mieux vaut lire les étiquettes ! Et on privilégie les encres végétales ou avec de composants naturels – eau, extraits de plantes, terre de mica, huiles essentielles, glue naturelle – plutôt que de synthèse.
5- LES STYLOS A BILLE
Là aussi, la version rechargeable est conseillée ! Une marque comme Bic propose désormais des versions rechargeables de ses modèles de base. Il faut simplement que l'enfant renonce à avoir le dernier stylo à la mode… D’autant plus que plus les objets sont à la mode, plus ils se démodent et passent rapidement à la poubelle quel que soit leur état de fonctionnement ! Certains stylos sont même fabriqués en matière première environnementalement responsable, comme par exemple du bois portant le label écologique FSC ou du plastique recyclé, issu dans certains cas de gobelets en plastique ! Preuve que cette démarche gagne du terrain : la célèbre marque de stylos Pilot a lancé en 2006 une gamme de 17 produits Begreen (stylos billes, marqueurs, …) fabriqués intégralement en plastique recyclé .
6- LES FEUTRES
Les feutres traditionnels étant toxiques, il faut leur préférer les feutres à base d’eau ou d’alcool, moins dangereux pour la santé et facilement lavables sur les tissus. On en trouve désormais aussi à base de colorants alimentaires. L'idéal est de trouver des feutres rechargeables, qui permettent d'économiser du plastique et de limiter la prolifération des déchets. Et on garde à l’esprit qu’une alternative aux feutres consiste à utiliser des marqueurs gras (crayons de cire ou pastels, qui n’ont pas de coque en plastique et génèrent donc peu de déchets) ou des crayons de couleur (voir plus haut).
7- LES CORRECTEURS
Qu'on se le dise, les correcteurs liquides ne sont pas adaptés aux enfants ! Il existe cependant désormais des correcteurs liquides sans solvant, à base d'eau ou d'alcool, qui ne sont pas toxiques pour les enfants. Une alternative est d’employer du ruban correcteur couvrant. Et, cela dit, la solution la plus écologique est encore d’apprendre à barrer proprement !
8- LES SURLIGNEURS
Les surligneurs fluo contiennent des ingrédients tous plus toxiques les uns que les autres. Mieux vaut privilégier des surligneurs-crayons en bois non coloré et non verni, avec une mine sans plomb. Si vraiment c’est un marqueur qu’il faut, on le choisit avec une encre à base d'eau (marquage non permanent) ou d'alcool (marquage permanent) et sans métaux lourds, de préférence en polypropylène (symbole PP - moins dangereux pour l’environnement que le PVC, dont l’incinération est très polluante pour l’atmosphère). Attention, seul un quart des marqueurs commercialisés ne contient pas de solvants organiques toxiques : là encore, on lit bien les étiquettes ! Et au moment de les jeter, on oublie pas que les marqueurs et autres correcteurs sont de petits déchets chimiques qu’il vaudra toujours mieux déposer dans la déchetterie, autant que faire se peut…
9- LA COLLE ET LE RUBAN ADHESIF
Bon à savoir : dans certaines colles, le solvant toxique est remplacé par de l’eau. Il s’agit généralement de colle en bâton ou de colle blanche universelle. Encore mieux : il existe des colles naturelles fabriquées avec une base végétale. Certains pots ou sticks proposés sont même rechargeables, ce qui permet de diminuer les déchets (surtout pour la colle en bâton, qui génère plus de déchets d’emballage). Enfin, si l’on doit acheter du ruban adhésif, on essaye de voir quel est l’usage prévu et s’il est possible d’employer plutôt des trombones, des agrafes ou de la colle non toxique, toutes ces solutions étant plus écologiques…
10- LES REGLES
A privilégier : les règles en bois, si possible certifié par un label écologique, ou en métal, non colorées et non vernies. Les règles en plastique ne sont pas conseillées car peu solides et parfois utilisées à d’autres fins -catapultes, sabres…- qui ne contribuent pas à augmenter leur durée de vie ! Néanmoins, il en existe désormais en plastique recyclé.
11- LES TAILLE-CRAYONS
Là aussi la version bois ou métal est à privilégier même si on risque de se heurter à la maîtresse de son bambin qui préfère, elle (et on peut la comprendre !) les taille-crayons avec réservoir. Alors on essaye de lui expliquer les vertus écologiques et pédagogiques des bons vieux taille-crayons d’antan !
12- LES AGRAFEUSES
L’option écologique du moment est l’agrafeuse sans agrafe, qui évitera aussi aux enfants de se blesser les doigts en attachant ou en détachant les feuilles : ce système ingénieux et facile à trouver découpe une languette dans les feuilles de papier et la replie, un peu comme lorsque l’on corne soi-même le coin d’une série de feuilles.
13- LES GOMMES
Celles en PVC et colorées sont à éviter. Pas besoin non plus d’étuis, qu’ils soient en carton plastifié ou dans des étuis en plastique. Les mieux sont celles en caoutchouc naturel, non colorées et sans étui. Le caoutchouc est en effet une matière première naturelle et renouvelable. En outre, la culture de l’hévéa est principalement assurée par de petits producteurs des pays du Sud et le caoutchouc fait ainsi vivre de très nombreuses familles dans ces pays. Qui sait, nous pourrons même peut-être, un jour prochain, acheter des gommes en caoutchouc issu du commerce équitable !
14- LES COUVERTURES DE LIVRES
Pour réjouir ses bambins, autant faire preuve de créativité en réutilisant des posters représentant les idoles de ses enfants ou tout autre papier dont on dispose, recyclé si possible, de préférence au plastique. Ce sera l’occasion de passer du temps en famille pour un atelier manuel où chacun laissera exprimer sa créativité tout en étant réunis, et en les sensibilisant au papier recyclé, et au charme du fait-maison. Sinon, on pense au Kit Plio développé par Handicap International dans la lignée de son Sac à Sapin.
Il s’agit d’un kit pratique pour couvrir les livres scolaires, comprenant des feuilles plastiques prédécoupées qui s’adaptent à tous les formats, des pastilles et bandes adhésives, avec en prime, des étiquettes représentant des personnages de bande dessinée pour égayer et personnaliser l’ensemble. Le Kit Plio est vendu 5 euros dans les librairies-papeteries et dans les supermarchés, un euro par kit vendu étant consacré à l’action en faveur des enfants handicapés.
15- LES CARTABLES
Pour les sacs à dos ou cartables, une option tant pratique qu’environnementalement responsable est d’opter pour une marque proposant une garantie de plusieurs décennies ou à vie sur ses produits (avec le plus souvent une réparation gratuite pendant ce temps), comme Jansport ou Eastpak. Les produits en élastomère thermoplastique (TPE) sont également une bonne solution : ce procédé, utilisé entre autres sur certains produits Lafuma, permet de fabriquer des cartables sans polychlorure de vinyle (PVC), un matériau encore trop souvent utilisé qui dégage des substances toxiques lors de son incinération. Une partie des collections enfant de
Tann’s (la marque scolaire du maroquinier Le Tanneur) utilise une matière écologie - le PolyEco Tann’s - fabriquée à base de bouteilles recyclées. Et depuis 2011, le papier utilisé pour transférer les motifs sur les collections Fun Boy et Fun Girl est recyclé.
Viquel, entreprise familiale d’articles de bureau et de fournitures scolaires, se met également au vert en proposant dès 2014 une nouvelle ligne de produits en Kalatera, une matière issue du recyclage des briques alimentaires, dont le matériau est souple et solide comme le cuir. En plus d’être écologique, Viquel est une marque Made in France puisque ses usines pour les trieurs, classeurs et chemises se trouvent dans l’Aisne. Les cartables et trousses sont certes fabriqués en Chine, mais il s’agit d’un sous-traitant qui fournit par ailleurs le japonais Muji, aux articles de qualité. Face à la tendance du vintage et de la récup’, on peut aussi opter pour des sacoches en toile recyclée, des sacs issus de matériaux de récupération, comme Freitag ou Bilum, ou encore des beaux cartables en cuir dans les boutiques de fripes et seconde main ; très en vogue avec la tendance “preppy”. Du côté des tissus végétaux, Savebag propose une gamme en coton et ramie (la fameuse ortie blanche de Chine, une plante textile assez robuste) qu’on peut trouver en boutiques (voir la liste sur
www.savebag.com). L’adolescent pourra également apprécier le sac en chanvre (!) sur la boutique en ligne Terre de chanvre. En moyenne, il faudra débourser 60 euros pour ce genre de cartable. Les produits de type « cuir végétal » n’étant pas disponibles en France, une dernière alternative écologique est d’opter pour des produits en toile conçus de manière à limiter leur impact sur l'environnement, comme ceux développés en France par la marque Lafuma avec l’association écologiste WWF : toute une gamme de sacs et trousses scolaires est ainsi disponible pour les 4-6 ans et les 7-10 ans, dont une partie du prix de vente est en outre reversée au WWF. La marque de sacs et accessoires eco-conçus
Les Mouettes Vertes propose également d’adorables cartables pour efants, des sacs famille, des portes-monnaie aux imprimés et motifs originaux, le tout fabriqué dans un ESAT Breton, à partir de coton bio, matières recyclées et naturelles.
Pour toutes ces fournitures évoquées, de nombreux sites de vente en ligne existent sur internet, en plus des gammes vertes des grandes marques en magasin.
Ecoburo ou
toutallanvert ont des fournitures d’école et de bureau écologiques ou labellisées.