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Festival

FESTIVAL

Pour la réussite d’un festival, quelques ingrédients doivent être réunis : des artistes de qualité et engagés, une organisation pratique et responsable et un grand espace de fête. A cela s’ajoutent des festivaliers qui savent s’amuser sans oublier les valeurs de partage et de respect !

Outre le projet culturel et artistique, l’organisation d’un festival se confronte aujourd’hui à toutes sortes de problématiques : sécurité, transports, gestion des déchets, santé, emploi et formation, pollution et dégradation des terrains et espaces végétaux etc.
Rendre l’écologie festive ou le festival écologique n’est pas simple mais les organisateurs de festivals sont désormais nombreux à adopter des pratiques respectueuses de l’environnement qui rendent la musique et la culture porteuses de sens civique et de responsabilité !

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Le saviez-vous ?

•    La période des festivals s’étend de mi-avril à fin septembre.  Ces événements accueillent de plus en plus de festivaliers : environ 80 000 aux Eurockéennes et aux Francofolies, 100 000 à Rock en Seine, 170 000 aux Solidays, 240 000 aux Vieilles Charrues…et jusqu'à 1 million de personnes au Summerfest aux Etats-Unis ! Les festivaliers profitent de cette période pour découvrir de nouveaux artistes, pas uniquement dans le domaine de la musique puisque les festivals peuvent aussi concerner le cinéma, le cirque,  la gastronomie ou les sports.
•    Les festivals contribuent  à l’économie locale et solidaire : en 2009, selon une étude publiée par UK Music, 18,6 millions de personnes ont assisté à des concerts ou des festivals en Angleterre, dont 7,4 millions en provenance d'autres régions, et 357 000 depuis l'étranger. La manne générée par les dépenses indirectes, estimée à plus de 860 millions de livres sterling, permet de financer quelque 19 700 emplois à temps plein au Royaume Uni.

•    De gros budgets entrent en jeu - environ 4 millions d’euros pour Rock en Seine, 10 millions pour les Vieilles Charrues, 6 millions pour le Printemps de Bourges… Les sommes en jeu sont élevées et atteindre l’équilibre économique est parfois délicat. Pourtant ,de plus en plus de festivals se posent des contraintes supplémentaires avec des objectifs de performance écologique.

•    Le festival des Vieilles Charrues, l’un des plus gros festival français, a mis en place une politique de gestion avancée des déchets dès 2007  : cette année-là  134 tonnes de déchets ont été produits, contre 180 les années précédentes. La consommation d’eau a elle aussi été réduite grâce à l’implantation de toilettes sèches et de boutons poussoirs sur les robinets. En ce qui concerne la consommation d’énergie, elle a été réduite surtout en changeant le parc de projecteurs (offrant un éclairage plus économique)  et en diminuant l’utilisation des groupes électrogènes consommant du carburant et rejetant du CO2, réservant leur usage à un rôle de relais du réseau électrique en cas de panne. Le festival suit ses consommations d’énergie et de ressources avec l’aide de l’ALECOB de Carhaix (agence locale de l’énergie) et des services techniques du festival : grâce à ses relevés sur le terrain, un bilan des consommations d’eau et d’énergie permet de valider les actions mises en œuvre.
•    Autre exemple avec les Rencontres Transmusicales de Rennes qui ont joué les cobayes lors de leur édition de 2009 en équipant intégralement deux de leurs scènes de projecteurs à LED, ou « diodes électroluminescentes », très économes et ne chauffant pas. Si ces projecteurs sont couramment utilisés dans le monde du spectacle, ils le sont généralement seulement en complément de projecteurs halogènes, beaucoup plus énergivores. Même démarche lors du dernier Edinburgh Fringe, l’un des plus grands festivals de musique du monde qui a lieu en Ecosse au début de l’été.
•    Au Eurockéennes, différentes animations ont permis de sensibiliser les festivaliers et de réduire l’impact environnemental de l’événement : par exemple, sachant que seulement 50% des bouteilles plastiques et 60% des canettes sont recyclées en France, Coca-Cola Entreprise a mis en place sur le site de Belfort un dispositif de récupération des emballages et une boutique du recyclage où, en contrepartie de bouteilles plastiques rapportées, les festivaliers recevaient un objet en plastique recyclé (t-shirt, casquettes, ponchos). Enfin, dans le Jardin Recyclé de Coca-Cola Entreprise, des meubles et objets de décoration étaient fabriqués à partir des bouteilles et canettes ramenées par les festivaliers.

•    Au-delà des dommages pour la planète, il ne faut pas oublier les autres conséquences potentielles de ces festivals : expositions sonores (10 % des jeunes de moins de 25 ans présente une perte auditive pathologique), consommation d’alcool et de drogues, violences, maladies sexuellement transmissibles… risques vis-à-vis desquels la plupart des festivals organisent des actions de prévention.
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Les trucs verts à connaître

L’ACCES AU LIEU
Le lieu est généralement choisi pour être facilement accessible. Le transport est responsable de 60 à 80% des émissions de gaz à effet de serre (GES) selon les festivals.  Afin de diminuer les émissions de GES liées aux déplacements des festivaliers, les transports collectifs seront favorisés : les transports communs ferroviaires ou routiers, ou bien le covoiturage.
Les producteurs de festival proposent en général une plateforme d’inscription au covoiturage mais on peut aussi passer par des sites comme Objectif festival ou EasyCovoiturage, spécialisés dans ce service pour l’évènementiel, ou via le célèbre site covoiturage.fr. Grâce à une offre élargie de trains et de bus spéciaux pour les festivaliers, le Paléo Festival Nyon en Suisse a réussi à progresser, entre 2005 à 2009, de 27 % à 35 % le pourcentage des Festivaliers empruntant les transports en commun.

LE LOGEMENT ET LES SERVICES
Des campings et des hôtels sont souvent situés aux abords du lieu du festival. Indépendants ou gérés par le festival, ils permettent de minimiser les déplacements sur place et d’éviter les risques liés à l’alcool au volant.  Le prix des emplacements de camping prévus par le festival varient généralement entre 20 et 30 euros (pour toute la durée de l’évènement). Sur place, un comportement éco responsable est encouragé chez les festivaliers qui utiliseront les sacs poubelle et cendriers mis à disposition (ou en apportant les leurs) et en disposant leurs équipements (tentes, autos, tables…) de sorte à ne pas détériorer la nature environnante. Le prix inclut ordinairement l’accès aux sanitaires.

L’ALIMENTATION
De nombreux stands sont disposés pour nourrir les festivaliers. Au gré de l’engagement éco-responsable des organisateurs, les aliments proposés seront issus de l’agriculture biologique, du commerce équitable et les fruits et légumes de saison seront favorisés.
Dans tous les cas, des stands de produits locaux sont très souvent mis en place, une bonne occasion de découvrir les traditions du terroir, de favoriser le développement économique local et de limiter le transport. De même, des gourdes peuvent être remplies auprès des fontaines à eau mises à disposition. Dans tous les cas, des suggestions peuvent être faites aux organisateurs si l’alimentation proposée ne semble pas en phase avec les problématiques environnementales actuelles !

LES DECHETS
Parmi toutes les mesures innovantes des festivals, la réduction et le tri des déchets sont probablement les plus généralisées. On proposera souvent de la vaisselle compostable, des gobelets consignés ou encore l’achat de grands conditionnements ou produits en vrac - ces démarches ayant pour but la réduction des emballages et consommables. La disposition de poubelles de tri sélectif facilite également le recyclage et tri des déchets par les festivaliers. Pour que chacun participe à son échelle, il est possible de limiter la prise d’objets promotionnels et de « flyers ».
LES TOILETTES
Les toilettes sèches ou toilettes à compost permettent d’éviter le gaspillage de 3 à 12 litres d’eau potable par utilisation. L’utilisation de ces toilettes permet de produire du compost.

LES ARTISTES
En aval de la dimension responsable de l’organisation du festival, les artistes invités aux festivals engagés se déclarent également sensibles à ces thématiques : Sting au service de la « Rainforest Association » qui défend la forêt amazonienne,  Bono pour son engagement de longue date pour l’Afrique (pauvreté et sida), Yannick Noah parrain de  l’initiative du WWF , "l'Appel pour les enfants à l'environnement", et de son association ‘Les Enfants de la Terre » pour les enfants sans foyer,  Jack Johnson et ses concerts à faible impact environnemental et ses textes engagés, Tryo et ses textes militants, sa compensation carbone et son encouragement au covoiturage, Mickey 3D avec leurs textes engagés, Chris Martin et son engagement pour le commerce équitable auprès d’OXFAM, et tant d’autres…

SENSIBILISATION ET PREVENTION
De plus en plus, on observe l’apparition d’éco-villages sur le lieu du festival. Ceux-ci peuvent regrouper des ONG qui viennent présenter leurs actions et à qui une partie des bénéfices du festival est reversée. Des producteurs locaux ou des vendeurs de produits dérivés bio et/ou équitables peuvent également sensibiliser aux pratiques du commerce actuel.
Il est également possible de savoir si le festival compense ou non ses émissions de gaz à effet de serre et le cas échéant,de faire des suggestions aux organisateurs.
En matière de prévention, les festivaliers sont aussi invités à se rendre aux stands d’informations sur l’alcoolisme, les MST (maladies sexuellement transmissibles) ou sur la sécurité routière.
Des structures comme Les Connexions (association de développement durable en milieux festifs) sont dédiées à ce type d’intervention ludique lors des festivals (comme aux Méditerranéennes de Leucate ou au festival Couvre feu de Corsept), venant avec leur signalétique et leurs équipes sur le terrain.

LE KIT DU PARFAIT FESTIVALIER
Quelques astuces permettent de rester un festivalier écologique en bonne condition physique pour profiter au mieux des journées et soirées de fête : s’hydrater régulièrement (avec une gourde ou un gobelet consigné), se protéger du soleil avec un bob et de la crème solaire en complément ainsi qu’un T-shirt en coton équitable pour protéger les épaules exposées. Ces petites affaires pourront être gardées dans un sac à dos au lieu d’un sac plastique. Enfin, il vaut mieux rester éloigné des enceintes,  faire des pauses -30 minutes toutes les deux heures ou 10 minutes toutes les 45 minutes - porter des bouchons d’oreille (pour les retirer, il est nécessaire d’être dans un endroit calme pour ne pas exposer brutalement ses oreilles à un volume sonore élevé). Attention à l’alcool et aux médicaments qui peuvent déformer la perception auditive et atténuer la sensation de douleur en cas d’écoute de musique amplifiée. De même, pour apprécier les joies et la bonne humeur du festival, il vaut mieux boire de l’alcool avec modération  ! Enfin, avec l’alcool, la drogue circule souvent dans les festivals ou aux alentours et des associations distribuent des livrets de prévention permettant aux jeunes de prendre conscience des risques.

CHARTES ET LABELS
•    En Bretagne,  dans le cadre de l’Agenda 21, l’ADEME et le Conseil Régional ont signé la « Charte des Festivals Engagés pour un Développement Durable et Solidaire en Bretagne » qui régit Le Collectif des festivals - Les Vieilles Charrues, Les Transmusicales de Rennes, Astropolis… - et associe organisation de festival et lutte contre le changement climatique, protection de la biodiversité, cohésion sociale et solidarité intergénérationnelle. Les thématiques suivantes sont prises en compte : transports, énergie, déchets, eau,  accessibilité, diversité culturelle…
•    La fédération européenne des festivals, Yourope, a initié le programme Green’n’clean qui accompagne les organisateurs dans les dispositions à prendre pour le transport, les déchets, l’énergie et la communication. Ce système de labellisation – uniquement axé sur l’aspect écologique – a été attribué entre autres à la Fiesta Des Suds, aux Eurockéennes de Belfort, aux Rencontres Transmusicales de Rennes ou encore aux Vieilles Charrues.

QUELQUES INITIATIVES
•    Les Eurockéennes de Belfort, qui ont lieu sur un site protégé, ont mis en place des brigades du tri qui ramassent et informent sur la gestion des déchets.
•    Pour réduire ses dépenses énergétiques, les Transmusicales de Rennes ont embauché un "économe de flux" (spécialiste de la prévention des gaspillages en matière d'énergie)
•    Le Paléo festival, utilise uniquement de "l’électricité verte", produite à partir d’énergies renouvelables, via un partenariat avec des fournisseurs locaux d’énergie.
•    Les Interceltiques de Lorient mettent en avant un village solidaire pendant la durée du festival où des associations s’engagent dans cinq domaines : la solidarité environnementale, la transparence des produits, la durabilité des échanges, la proximité entre producteur et consommateur et le respect des cultures.
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La question qui tue !

La musique peut-elle sauver la planète ?
Cela peut paraître audacieux d’avancer une telle idée mais grâce à leur renommée et leur diffusion parfois planétaire, les artistes porteurs de messages - et plus généralement la musique – ont une forte influence sur les comportements. Pour citer un exemple parmi tant d’autres, le chanteur hawaïen Jack Johnson a écrit les textes de la bande originale du film d’animation pour enfants « Curious George ». The Sharing Song prône les valeurs du partage tandis que le morceau  “The 3 Rs (Reduce, Reuse and Recycle)” vante la bonne gestion des déchets.
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