On dénombre douze céréales différentes : blé, seigle, avoine, orge, épeautre, millet, riz, sarrasin, maïs, amarante, quinoa et riz sauvage. Mais les plats composés de céréales, eux, ne peuvent être tous recensés. Certains intègrent des graines à peine transformées, comme le muesli ou le maïs en salade, et d’autres, tels le pain, la pizza ou la bière se composent de céréales écrasées ou fermentées. Ces végétaux se cachent aussi dans des sauces et autres plats préparés, où ils sont plus difficiles à détecter. Indirectement, l’homme consomme aussi de grandes quantités de céréales à travers les produits issus de l’élevage. Ces divers débouchés souffrent tous de l’augmentation des prix des céréales, liée au coût croissant du pétrole et à la concurrence que représentent les agrocarburants. Cette situation révèle les faiblesses de l’agriculture intensive. Heureusement, d’autres alternatives existent, plus durables du point de vue de l’environnement et de l’homme.
- Préférez les céréales complètes : elles ont une valeur nutritive plus importante que les céréales raffinées, et de nombreuses études épidémiologiques montrent, dans le cas du blé par exemple, qu’elles sont meilleures pour la santé.
- Attention : les céréales complètes contiennent davantage de résidus de pesticides que les céréales affinées. Achetez les bio de préférence : leur culture n’emploie aucun produit chimique, ni engrais de synthèse.
- Optez pour des produits en vrac (muesli, riz et pâtes sèches notamment), que l’on trouve en particulier dans les magasins bio type biocoop ou Satoriz. Cela évite l’usage d’emballages superflus. Points de vente sur www.biocoop.fr et www.satoriz.fr.
- Préférez la farine à la meule de pierre qui maintient l’emploi rural et conserve toutes les qualités nutritives du grain. Certes, les cylindres métalliques qui écrasent aujourd’hui les céréales fournissent, à quantité équivalente de céréales, plus de farine, plus vite et avec moins d’entretien que les fameuses pierres taillées des moulins d’antan. Mais la farine de meule contiendrait deux fois plus de fibres que celle de cylindre. Cette dernière éradique en effet toute trace de son, tandis que la meule en conserve une petite quantité.
- Achetez le pain chez un vrai artisan boulanger et les gâteaux chez un pâtissier. Leurs produits se passent de tout logo écologique ou équitable bien qu’ils suivent une filière aux nombreux atouts. Évitant les emballages plastique imprimés (dont la fabrication puis l’élimination constituent deux pollutions successives), les biscuits et pains artisanaux se présentent tels quels. Et plutôt que d’employer un long réseau de transports, ils contiennent souvent la farine – bio de préférence– de la minoterie la plus proche et favorisent le petit commerce.
- Donnez à vos enfants un goûter à base de pain et de chocolat, pour éviter les friandises industrielles, parfois conçues comme de véritables drogues douces (junk food), très grasses, sucrées et caloriques. Les additifs alimentaires du type colorants, conservateurs et autres exhausteurs de goût forment un cocktail pour le moins sujet à caution (obésité, allergies, hyperactivité…). Préparer soi-même un goûter permet de mieux en contrôler le contenu.
- Le réseau des magasins bio, et même certaines grandes surfaces, proposent aussi des barres de céréales issues de l’agriculture biologique qui conviennent très bien à un goûter.
- Les enfants adorent aussi le pain perdu ou le pudding: prenez le temps de le préparer, cela évite parfois de jeter le pain.
- Une manière efficace de lutter contre la culture intensive des céréales : limiter notre consommation de viande. De même, l’achat de viande bio garantit que l’élevage s’est fait sans nourriture OGM.
- Ne croyez pas que les céréales soient meilleures que les tartines de pain : c’est pareil ! On peut tout à fait préparer un petit déjeuner équilibré sans céréales. Si vous tenez absolument aux céréales au petit déjeuner, choisissez-les bio. Préférez les mélanges floconneux aux céréales croustillantes bourrées de graisses saturées. Les mueslis avec des fruits secs et un mélange de céréales sont particulièrement rassasiantes mais souvent trop gras.
- Essayez, pour changer un peu du blé-riz-maïs, les céréales bio de commerce équitable à base de quinoa ou de riz qui conviennent aux intolérants au gluten.
- Choisissez des produits simples comme les flocons de maïs, de riz ou d’avoine ou les mélanges. Oubliez les extrudés, les fourrés, les enrichis, les allégés… ces produits techniques sont plus chers, enrichis de vitamines superflues et bourrés d’additifs que l’on ne trouve pas dans les produits de base. La saveur chocolat va souvent de pair avec une forte teneur en graisses.
- Prenez les céréales avec du lait. Consommé sec, de type de produit n’a vraiment aucun intérêt nutritionnel puisqu’il n’apporte que des sucres lents et des fibres et pas de protéines ni de calcium.
- N’achetez pas de petites boîtes de céréales. Comme toujours, les mini-doses constituent un véritable gaspillage d’emballage.
- Essayez de faire votre propre muesli à la maison : vous trouverez de nombreuses recettes sur internet, à base de flocons d’avoine, de quinoa ou autres céréales biologiques, auxquelles on rajoutera du sucre ou du miel et des fruits frais.
« PRENEZ VOTRE CULTURE EN MAIN »
- À lire : Pesticides, révélations sur un scandale français, Fabrice Nicolino et François Veillerette, Éditions Fayard, 20 €.
- À lire : Faut-il être végétarien ? Pour la santé et la planète, Claude Aubert et Nicolas Leberre, Éditions Terre Vivante, 15 euros.
- À lire : La nouvelle assiette, les céréales au menu, Claude Aubert, Éditions Terre Vivante, 14 euros.