Vocabulaire
Dissipons d'entrée un malentendu sémantique: ce que l'on nomme abusivement « ampoule » n'est que la partie en verre de la lampe. Ce que l'on place sous l'abat-jour, en la dressant dans sa douille, est une lampe. La lampe désigne l’objet dans son intégralité. Toutefois, pour éviter les répétitions, nous emploierons les termes d'ampoules incandescentes ou à filament par opposition aux ampoules basse conso, fluocompactes ou à économies d'énergie.
- Quatre types d’ampoules existent dans le commerce :
- Les ampoules à incandescence ou à filament, c’est-à-dire nos ampoules classiques, ont été inventées en 1878 par Thomas Edison. Elles fonctionnent grâce à un filament de tungstène, qui, porté à haute température par le passage d’un courant électrique, émet de la lumière. Un gaz inerte comme l'argon ou le krypton peut également être présent dans l’ampoule pour éviter la détérioration du filament et améliorer sa durée de vie.
- Pour pallier au faible rendement lumineux de l’ampoule à incandescence et à sa faible durée de vie, les chercheurs ont inventé l’ampoule halogène qui est 20 à 30% plus efficace : mais là encore, une grande partie de l’énergie consommée est transformée en chaleur. Pour augmenter leur durée de vie, un gaz de la famille des halogènes (fluor, brome ou iode) est vaporisé sur les filaments de tungstène.
- Les lampes fluo-compactes ont été produites après la crise du pétrole dans les années 70 sur le même principe que les tubes fluorescents (néon) mais en plus « compact ». Tubes fluorescents et lampes fluo-compactes fonctionnent grâce une décharge électrique entre deux électrodes qui provoque la vaporisation du mercure à l’intérieur de l’ampoule : ces vapeurs émettent une lumière ultra-violette, elle-même convertie en lumière visible par la couche fluorescente appliquée sur la paroi de la lampe ou du tube.
- Enfin, les diodes électroluminescentes (LED) avec leur durée de vie d’une dizaine d’années, voire une vingtaine d’années, leur consommation électrique dérisoire et un allumage instantané, pourraient bien supplanter les lampes fluo-compactes. Seuls points faibles et non des moindres : leur coût (40€ pour l’équivalent d’une 60 Watts) et leur faible efficacité sur le rendu des couleurs. Ces lampes restent toutefois difficiles à trouver. Certaines grandes surfaces de bricolage les proposent.
Production
Qu'elles soient à filament ou à économies d'énergie, les ampoules se consomment comme des petits pains. Près de 11,5 milliards d'ampoules à incandescence sont produites chaque année tandis que 2 milliards d'ampoules fluocompactes sortent des usines. Le marché de ces dernières est amené à exploser dans les années qui viennent. En 2005, 57,8% des Français déclaraient posséder au moins une lampe basse consommation contre 51% en 2004 (Ademe). Mais en 2007, les LBC ne représentaient que 11% des ventes d'ampoules en France.
L'éclairage gourmand en électricité
Grands amateurs de maisons douillettes, les Français sont plutôt friands d'éclairage. La consommation d'électricité liée à l'éclairage est en moyenne de 500 kWh par logement et par an. Selon le
Centre d'études et de recherches économiques sur l'énergie, cela représente environ 15 % de la facture d'électricité (hors chauffage, eau chaude et cuisson). Le choix de la lampe détermine donc le montant de la facture... Et les lampes à économie d'énergie peuvent l'alléger dès la première année d'utilisation. Démonstration: le remplacement d’une lampe classique de 100W par une lampe basse conso de 20W permet, tout au long de la durée de vie de la lampe (10 ans), une économie d’énergie de 800 kWh, ce qui correspond à environ 88 € (au prix moyen de l’électricité de 0,11 € du kWh) et à un an et demi d’éclairage ! Rien que pour une lampe... Visiter ce site
http://www.led-fr.net/lampe_fluocompacte_cout.htm
L'éclairage participe à l'effet de serre
La lampe basse conso peut aider à combattre l'effet de serre! C'est l’Agence Internationale de l’Energie qui le dit. En effet, le passage mondial à l’utilisation de la lampe à économie d'énergie pourrait éviter l’émission de 470 millions de tonnes de CO2 en 2010, soit près de la moitié des objectifs de réduction fixés par le Protocole de Kyoto.
Longue vie à la basse conso
Les LBC sont résistantes : elles rayonnent 10 fois plus longtemps que les ampoules à filament, soit 8 à 10 ans en moyenne et consomment 5 fois moins d’énergie que les ampoules à incandescence. 90% de l’énergie utilisée par une ampoule à incandescence disparaît en chaleur. De plus, le poids moyen d’une lampe à économie d'énergie ne cesse de diminuer à niveau d’éclairement égal : il est passé de 155 g en 2004 à 118 g en 2006.
Il faut 2 secondes en moyenne à une lampe fluo-compacte standard pour atteindre 40% de son intensité lumineuse et deux minutes pour atteindre 80%.
Lampes basse consommation VS LED
Les lampes à faible consommation ont une régulation électronique et sont susceptibles d'émettre un champ électromagnétique d'intensité non négligeable. Comme ce champ diminue très vite avec la distance, on considère généralement qu'il est sans risque à partir de 30 cm de distance de l'ampoule. On peut donc utiliser ces lampes sans risques pour la plupart des usages sauf les lampes de bureau et les lampes de chevet (pour lesquelles on peut utiliser des lampes halogènes de nouvelle génération qui remplacent les anciennes ampoules à incandescence avec le même format et les mêmes puissances d'éclairage tout en offrant une consommation d'énergie réduite de 30 % environ). Même solution de substitution préconisée pour les postes où l'on éteint/allume souvent : minuterie de couloir, toilettes ...
Certaines LED de forte puissance sont effectivement considérées comme présentant des risques potentiels pour les yeux qui ont été portés à la connaissance du public par un rapport de l'ANSES. Pour rappel, les LED peuvent être classées selon la norme NF EN 62 471 (Sécurité photobiologique des lampes et des appareils utilisant des lampes). La norme définit 4 groupes de risques :
• groupe de risque 0 (exempt de risque), le produit ne présente aucun risque photobiologique ;
• groupe de risque 1 (risque faible), le produit ne présente pas un risque lié aux limites d'exposition en condition d'utilisation normale ;
• groupe de risque 2 (risque modéré), le produit ne présente pas un risque lié à la réponse d'aversion pour les sources à lumière très brillante ou en raison de l'inconfort thermique ;
• groupe de risque 3 (risque élevé), le produit peut présenter un risque même pour une exposition momentanée ou courte.
Le rapport ANSES dans ses conclusions indique retenir les risques liés aux groupes 2 et 3 : "les risques sanitaires liés à la lumière bleue émise par des éclairages à LED appartenant à des groupes de risques supérieurs à 1 (selon la norme NF EN 62 471)" (cf les "considérant" page 9 sur 310)
Autrement dit, lors de l'achat de LED, il faut s'assurer qu'elles sont bien de groupes 0 ou 1, information parfois indiquée par les fabricants. A défaut d'information, il faut éviter de les utiliser en éclairage direct.
Recyclage
Tubes fluorescents, lampes fluo-compactes et lampes à décharge sont des déchets spéciaux, regroupés sous l’appellation DEEE (Déchets d’Equipement Electriques et Electronique). En fin de vie, ils doivent être récupérés et recyclés dans une filière de traitement spécifique, et surtout ne pas être brisés avant d’y arriver pour éviter la dispersion de mercure par exemple. En France, c’est l’éco-organisme
Recylum qui est en charge du recyclage des ampoules.
Seules les lampes à économie d’énergie sont recyclables (pas les ampoules à filament qui se jettent dans la poubelle traditionnelle) ; elles sont identifiables grâce au logo de la poubelle barrée sur le culot de la lampe. Il existe deux process de recyclage des lampes basse consommation, par broyage ou par découpage.
Une lampe basse conso (LBC) est composée de verre (88%), de métaux (5%) comme le fer, l'aluminium, le cuivre, de plastiques (4%), de poudres fluorescentes (3%) qui recouvrent l'intérieur des tubes et pour finir, de mercure (0,005%). Un cocktail pas très propre. Mais heureusement, 93% du poids des lampes sont recyclables. Lorsque l'on recycle des lampes, on récupère du verre -le calcin- pour fabriquer de nouveaux tubes. De fait, on économise environ 70% de l'énergie nécessaire à la fabrication de verre à partir du sable. On émet aussi moins de CO2: 1 tonne de calcin utilisée permet d'éviter le rejet de 500 kilos de CO2 en moyenne. L'usage du calcin permet aussi d'économiser 700 kilos de sable par tonne de verre fabriqué. On économise également 150 kg de soude ou potasse et 100 kg de calcaire. Par ailleurs, les composants recyclés sont autant de déchets en moins à mettre en décharge ou à incinérer. Attention, pour être recyclé, le verre des tubes fluorescents doit être collecté intact. Charge aux différents acteurs de la chaîne de ne pas briser les débris pendant leur transport.
Les LBC contiennent du mercure en très petite quantité (0,005%). Sauf qu'à l'échelle de millions de lampes, ce métal lourd devient particulièrement polluant et nocif pour la santé. Le recyclage permet de récupérer, purifier et réutiliser ce mercure tout en évitant son rejet dans l'atmosphère ou les sols.