Plus de batterie sur notre téléphone et c’est la fin du monde ! Les appareils électriques et électroniques portables personnels se sont énormément développés au cours de ces dernières années – téléphones, ordinateurs, lecteurs MP3, GPS… La liste ne fait que s’allonger – et avec elle, notre consommation électrique passant par les piles et accumulateurs. Pourtant ces produits ne sont pas sans danger pour l’environnement d’autant que leur recyclage, qui serait indispensable pour limiter la casse, est loin d’être assuré sur la totalité des déchets. Renoncer à ce confort technologique moderne n’est pas envisageable pour la plupart d’entre nous. Seule solution : s’adapter en cherchant des alternatives pour réduire notre consommation énergétique. Comment sont fabriqués ces piles et accus ? Comment les faire recycler ? Quelles sont les alternatives pour s’en passer ?
• Depuis septembre 2009, la réglementation européenne a remplacé la réglementation française en matière de piles et accumulateurs. Cette nouvelle réglementation précise les conditions de mise sur le marché, de collecte et de traitement pour trois types de piles ou accumulateurs :
✓ Les piles ou accumulateurs portables s’utilisent quotidiennement ;il s’agit des piles les plus communes scellées - piles, piles boutons, batteries ménagères…
✓ Les piles ou accumulateurs automobiles sont destinés à alimenter les systèmes de démarrage, d’éclairage et d’allumage des voitures.
✓ Les piles ou accumulateurs industriels sont conçus à des fins exclusivement industrielles ou professionnelles.
• La pile est une aberration technique car sa fabrication nécessite 50 fois plus d’énergie que ce qu’elle produira au cours de sa courte vie. Les composants traditionnels des piles et accumulateurs font pour la plupart partie des produits toxiques - nickel, plomb, cadmium, fluor et solvants. Ces matières sont extrêmement polluantes et ne doivent surtout pas être abandonnées dans la nature. Le mercure et le cadmium sont très strictement limités par la directive européenne (moins de 0,0005 % de mercure et moins de 0,002 % de cadmium) mais les piles bouton peuvent encore contenir jusqu’à 2 % de mercure.
• 1 126 millions de piles et accumulateurs tous types confondus ont été vendus en 2008 soit une baisse de 4% par rapport à l’année 2007. Mais la bonne nouvelle est relative car l’évolution en poids, lui, est en hausse - 239 620 tonnes de piles et accumulateurs ont été produits en 2008 soit une hausse de 8% par rapport à 2007.
• Si elles sont abandonnées dans la nature, le boîtier des piles s'oxyde, les métaux toxiques s'en échappent, sont emportés par l’eau de ruissellement et rejoignent les nappes phréatiques, les rivières et la mer…
• Le principe « pollueur-payeur » est appliqué sur le marché des piles et accumulateurs : ainsi, en France, les distributeurs de ces produits aux particuliers sont tenus par la réglementation d’en organiser la collecte. La France compte 40 000 points de collecte répartis parmi les enseignes de distribution, les déchetteries et les entreprises. Malgré ce déploiement, la collecte organisée en France est en baisse de 12% entre 2007 et 2008. La collecte est organisée par deux éco-organismes conventionnés et subventionnés par les pouvoirs publics : SCREJEC et COREPILE auxquels doivent adhérer les producteurs.
• Le recyclage des piles et accumulateurs se fait en France métropolitaine - faute d’installation de traitement dans les DOM, les organismes sont donc obligés d’envoyer en métropole leurs piles et accumulateurs récoltés pour qu’ils soient traités. En 2010, la France comptait 4 centres de tri et 6 centres de traitement des piles ou des accumulateurs, certains étant spécialisés, par exemple, dans le traitement des piles boutons ou des accumulateurs. La France traite aussi des piles et accumulateurs venus de l’étranger – ils représentent 21% des piles et accumulateurs traités en France. La France recycle et traite 30% des piles et accumulateurs mis sur le marché mais ce chiffre stagne depuis plusieurs années.
• Le rapport qualité/prix des piles par rapport aux accumulateurs est sans équivoque. Pour un baladeur fonctionnant avec deux piles AA, utilisé pendant deux heures chaque jour, on estime le coût des piles à 190€ par an (s’il s’agit de piles alcalines). Dans les mêmes conditions d’utilisation, des piles rechargeables (ou accumulateurs) Ni-Mh, reviennent à 2,30€ par an, en tenant compte de l’amortissement du chargeur sur 10 ans.
• Ne l’oublions pas, les piles sont un véritable danger pour les enfants qui ont tendance à tout mettre à la bouche. En plus des risques d’étouffement, les petits s’exposent à de risques d’empoisonnement à cause des produits toxiques contenus dans les piles et accumulateurs.
• La nouvelle réglementation européenne qui a remplacé la réglementation française en septembre 2009, apporte des améliorations dans ce secteur :
✓ La responsabilité des producteurs de piles est étendue aux fournisseurs des professionnels ;
✓ La segmentation du marché a été amélioré pour mieux s’adapter aux usages : portable / industriel / automobile ;
✓ L’étiquette devra désormais indiquer la capacité réelle de la pile et préciser la présence de métaux lourds toxiques, plomb, cadmium ou mercure ;
✓ La vente des piles et accumulateurs contenant du cadmium ou du mercure est soumise à restriction ;
✓ Des objectifs pour la collecte des piles portables ont été définis : 25% de récupérées en 2012 et 45% en 2016 - ces objectifs s’accompagnent d’un amélioration des systèmes de recyclage et valorisation et de la création d’un registre européen des producteurs qui permettra de mettre en place une traçabilité plus efficace.
• Les achats de piles sont en baisse au profit des accumulateurs. On a noté une baisse de 6% du volume de piles mises sur le marché entre 2008 et 2007 (soit 996 millions de piles) et en parallèle, une hausse de 6% des achats d’accumulateurs sur la même période (118 millions d’accumulateurs). Ces évolutions peuvent être dues à la baisse du pouvoir d’achat qui incite à mieux penser ses achats ainsi qu’à la croissance exponentielle des produits nomades fonctionnant sur batterie (téléphone, ordinateur, caméra, GPS…).
• On voit se développer depuis quelque temps des alternatives à la pile et à l’accumulateur, les piles à l’eau par exemple ou bien les batteries solaires. Mais les lampes de poche à manivelle alimentant des ampoules LED sans pile ni batterie et offrant une autonomie pouvant aller jusqu’à une heure sont en passe de supplanter, par leur côté pratique et économique, les ventes de lampes de poche classiques à pile jetable.
• Il vaut mieux commencer par réduire le problème à la source. Donc pour éviter les piles et accumulateurs, privilégiez les produits sans pile, réveils, lampes de poche, postes de radio, pèse-personne, moulin à poivre … qui se remontent ou sont alimentés par des énergies propres.
• Si vous tenez trop aux nouvelles technologies, essayez de limiter le nombre de vos objets en choisissant des appareils combinant plusieurs fonctions.
• Pour les produits qui ne peuvent pas être remplacés, préférez les accumulateurs aux piles. Ils vous coûteront bien moins chers à l’usage et feront beaucoup moins de déchets.
• Ne jetez jamais les piles et accumulateurs dans les ordures ménagères car ils ne seront pas traités. Apportez-les dans des points de collectes (dans les grandes surfaces alimentaires ou de bricolage) afin qu’ils soient recyclés et valorisés.
• S’il n’y a pas de bacs de collecte dans votre magasin, n’hésitez pas à en réclamer un – c’est obligatoire, vous serez forcément entendu ! Tout commerçant qui vend des piles, ou des appareils contenant des piles ou des accumulateurs intégrés est obligé de reprendre gratuitement les piles usagées.
• Pensez toujours à tenir les enfants éloignés des piles et accumulateurs.