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Protections Périodiques

PROTECTIONS PÉRIODIQUES

La société de consommation a su répondre aux besoins des femmes modernes en leur offrant des solutions très pratiques pour gérer les menstruations (serviettes hygiéniques, tampons…), et bien que leur bilan environnemental soit désastreux, ces multiples accessoires leur ont bien simplifié la vie ! Pour autant, n'est-il pas opportun de s'intéresser à quelques alternatives ?

Tous les mois, c’est la même rengaine… Les femmes sont incommodées, indisposées, eh oui elles ont leurs règles, leurs menstruations, leurs ragnagnas, leurs trucs. Autant de formulations abracadabrantes pour désigner à demi-mot la période mensuelle pendant laquelle les femmes perdent du sang. La période des règles s’accompagne souvent d’une instabilité d’humeurs caractérisée par de l’émotivité, de la nervosité et de l’irritabilité. Pour autant, la vie active continue : école, boulot, sport, etc… Ces dernières années, les progrès en matière de protections hygiéniques ont largement facilité la gestion de cette période avec son lot d’offres commerciales et de publicités. Un commerce fécond qui cache toutefois une réalité moins profitable à l’environnement et à la santé. Un petit guide qui ne vous fera plus considérer les menstruations comme avant…

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Le saviez-vous ?

Selon Newsweek, le marché juteux des protections féminines représente 30 milliards de dollars dans le monde, soit 26,5 milliards d’euros. La croissance du marché est faible. Pour cause, les récents changements démographiques : vieillissement de la population et hausse de la natalité freinent la consommation tandis que les nouvelles méthodes de contraception régulent et réduisent les flux menstruels.

Selon Planetoscope, une femme utilise au cours de sa vie 10 000 à 15 000 produits menstruels (serviettes, tampons, applicateurs, emballages individuels). Alors que les procédés de fabrication des protections périodiques jetables sont polluants et nécessitent de nombreux produits chimiques pour le blanchiment et la stérilisation ; leur valorisation reste aujourd’hui impossible du fait de la multitude de matières contenues dans ces protections (plastique, coton, colle). Il faut 500 ans à ces produits hygiéniques pour se dégrader c’est-à-dire autant qu’une bouteille en plastique. Ce qui fait de l’industrie des protections périodiques l’un des plus polluantes au monde, selon Greenpeace.

Selon Natracare, chaque seconde 1447 serviettes hygiéniques sont jetées dans le monde entier, représentant ainsi près de 45 milliards chaque année! Cependant, la diminution des ventes oblige les fabricants à redoubler de stratégie et d’ingéniosité pour attirer les utilisatrices, et parmi elles les plus jeunes, car les femmes en matière de protections hygiéniques restent souvent fidèles à leur première marque.

La course à la matière la plus absorbante a amené les fabricants à sophistiquer leurs produits ces dernières années. Les serviettes contiennent ainsi des gels dits « super-absorbants ». Il s’agit en fait de cristaux de polyacrylate de sodium (ceux là mêmes présents dans les couches pour bébés), un polymère absorbant qui devient gel une fois humide et peut absorber jusqu'à huit cent fois son poids en eau – on le trouve généralement dans les petits sachets blancs qui absorbent l’humidité. Un tampon est composé, quant à lui, d’un mélange de coton et de rayonne, une matière artificielle très absorbante, obtenue à partir de la pâte de cellulose des arbres. Les protections périodiques contiennent un certain nombre des produits toxiques qui peuvent provoquer des allergies : aluminium, alcool, additifs de parfum, hydrocarbures, fongicides, bactéricides. Résultat ? Selon France Nature Environnement, 8 millions de femmes souffrent d’irritations intimes.

En février 2016, la marque de produits d’hygiène bio Organyc a rappelé, par précaution, près de 3 100 boîtes de protège-slip suite à une enquête publiée par le magazine 60 millions de consommateurs, qui y a détecté une présence de glyphosate, une des substances du Roundup, l’herbicide vendu par la firme multinationale spécialisée dans la vente d’OGM, Monsanto. Cette étude a aussi mis en exergue deux autres marques bien connues des consommatrices, Always et Tampax, du fabricant américain Procter and Gamble. En réponse, l’entreprise a affirmé que ses produits étaient bénins et a assuré plus de transparence sur la composition des produits.

Diffusé sur France 5 en avril 2017, le documentaire Tampon, notre ennemi intime, a levé le voile sur la composition du tampon, produit qui pourrait provoquer le Syndrome du Choc Toxique, infection extrêmement rare, qui survient pendant les règles lors du port prolongé du tampon. Comment arrive ce syndrome ? Au cours de sa vie, tout être humain est porteur de staphylocoques dorés de façon passagère ou permanente. Présentes sur 1% des femmes, les bactéries S.aureus, une variété de ces staphylocoques sont productrices de toxines TSST -1 au niveau du vagin. La majorité des femmes développent des anti-corps contre ces bactéries mais certaines d’entre elles, non immunisées, peuvent réagir agressivement lorsque cette toxine parcours son sang, c’est ce qu’on appelle le Syndrome du Choc Toxique. Quel rapport avec le tampon ? Le porter de manière prolongée peut 'bloquer' ces bactéries au niveau du vagin, c’est là qu’elles deviennent dangereuses puisqu’elles se reproduisent et libèrent des toxines dans le sang.
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Bonnes nouvelles

Les protections jetables, mais écologiques

Le marché des protections périodiques alternatives jetables reste encore trop peu développé. Toutefois, plusieurs marques sont disponibles, Natracare, sur des sites de vente en ligne comme www.toutallantvert.com ou encore www.mademoiselle-bio.com. Créée en 1989, la firme anglaise Natracare s’est spécialisée dans les protections hygiéniques respectueuses de l’environnement. Elle commercialise partout dans le monde une large gamme de produits allant des serviettes hygiéniques aux lingettes rafraîchissantes. Elle fait preuve d’un engagement fort en faveur du respect de l’environnement et de la santé. Les serviettes périodiques Natracare sont fabriquées à partir de cellulose naturelle qui est blanchie sans chlore, évitant ainsi les résidus de dioxines sur les protections, et proviennent de forêts gérées écologiquement. Les serviettes sont à plus de 95% biodégradables et se décomposent rapidement grâce à l’utilisation de plastiques biodégradables. Les tampons Natracare sont quant à eux fait à base de coton certifié 100% biologique et qui diminue le risque d’une exposition directe aux résidus de pesticides chimiques et aux OGM (certification Soil Association). Ils ne contiennent pas d’ingrédients synthétiques comme la rayonne ou des additifs chimiques comme les liants et les surfactants. L’applicateur, enfin, est fait à base de carton biodégradable. Toutefois, soulignons que ces alternatives bien qu’écologiques et biodégradables restent jetables. A l’instar de Natracare, Unyque propose des protections périodiques jetables et alternatives, 100% coton sans colorant, ni additif, chlore ou parfum, disponibles sur des sites comme Newpharma.fr. La marque Naty s’est aussi lancée sur ce marché et propose des serviettes jetables conçues à partir de matériaux 100% naturels et renouvelables, composés d’amidon de maïs sans OGM et de cellulose de bois dépourvu de chlore.


Les coupes menstruelles

Solution idéale pour éviter les déchets, justement, la coupe menstruelle, même si elle existe depuis plus de 50 ans, commence tout juste à se démocratiser. Une coupe menstruelle est une petite coupelle en forme de cloche renversée, fabriquée en caoutchouc naturel ou en silicone pour les marques. Une fois insérée dans le vagin, elle recueille le flux menstruel en recouvrant l'entrée du col de l'utérus. La coupe peut contenir jusqu’à 30ml de liquide selon les tailles, soit environ 1/3 du total moyen d'une période de menstruations et peut ainsi être portée une journée complète. Sa durée de vie est de 10 ans maximum, coûte entre 15 et 30 euros, et sera très vite rentabilisée ! Sans colorants, ni neutralisants d'odeurs, ni parfums ou autre produit chimique, le gain est à la fois environnemental et sanitaire. Les déchets hygiéniques sont considérablement réduits et la fabrication beaucoup moins impactante, tant du point de vue de l’utilisation de produits chimiques que de la matière première utilisée : le coton, une des cultures qui utilise le plus de pesticides. Au niveau sanitaire, on évite le contact avec les produits chimiques ainsi que la création d’un environnement favorable à l’apparition de troubles de la muqueuse. Toutefois, la mise en place de la coupe menstruelle peut s’avérer un peu difficile au début et les risques d'allergies au latex ne sont pas totalement exclus même avec du latex naturel.


Les protections périodiques lavables

Il existe aujourd’hui de plus en plus d’alternatives aux protections périodiques jetables : serviettes, tampons, éponges et même culottes ! Plus simples d'utilisation mais plus contraignantes, les serviettes hygiéniques lavables, par exemple, n'ont plus rien à voir avec les serviettes de nos grands-mères et s’apparentent même de quelques fantaisies. L'extérieur est fait d'un tissu doux en fibres naturelles, l'intérieur d'un morceau de ratine (100% laine) ou de molleton (100% coton), très efficace qui permet d'absorber le flux. Un morceau de tissu imperméable vient couvrir le tout pour éviter les fuites. Le maintien de la serviette est assuré par des protège-côtés qui s'attachent avec un bouton-pression ou un morceau de velcro. Côté matière, on trouve le plus souvent du coton (issu de l'agriculture biologique) ou plus rarement du chanvre. Les serviettes lavables se vendent essentiellement par correspondance. Mais la bonne nouvelle est que quelques marques françaises fabriquent et commercialisent aujourd’hui ce type de produit alternatives, comme « Dans ma culotte » ou « Plim ». Pour l’entretien, il est préférable de les faire préalablement tremper dans de l'eau froide pour ensuite les laver à la machine, de préférence à haute température (60°) et avec une lessive écologique, pour bien éliminer les bactéries et autres micro-organismes. Si l'on souhaite utiliser un détachant, on veillera à n'utiliser que des produits respectueux de l'environnement, comme par exemple le bicarbonate de soude. L'investissement dans ce type de protections alternatives reste toutefois élevé. Comptez 13€ pour 4 doublures de remplacement. La durée de vie des serviettes lavables est estimée entre 3 et 5 ans. Petite astuce: il est également possible de les confectionner soi-même en utilisant le patron fourni par une internaute sur Internet (mikalus.free.fr/doc/serviettes-lavables.pdf).

Vous pouvez également vous tourner vers … les tampons lavables et réutilisables ! Encore moins connus que les serviettes lavables, ils sont vendus en ligne, la plupart du temps sur des boutiques en ligne américaines (voir sur Etsy par exemple).

L’innovation se met aussi au service des protections périodiques : la marque américaine Thinx a mis au point une culotte périodique au rembourrage discret, constitué de plusieurs couches permettant d’absorber le flux, de combattre les bactéries et d’empêcher les fuites. Le style en prime car Thinx propose plusieurs modèles de culottes, du modèle taille haute pour flux abondant au modèle sport ou shorty pour des flux plus légers. Ces culottes peuvent servir de protection classique (elles absorbent jusqu’à l’équivalent de 2 tampons) ou venir en complément d’autres protections. Après utilisation, il suffit simplement de les laver d’abord à la main puis en machine à 30°C avec le reste de vos vêtements. L’achat d’une culotte Thinx représente un petit investissement : comptez entre 24 et 38$ pour une culotte Thinx à l’unité. A noter : la boutique en ligne de la marque pratique des prix dégressifs.


Les éponges menstruelles

Plus exotique, l'éponge de mer, naturellement absorbante, peut devenir éponge menstruelle. L'éponge est une ressource naturelle, renouvelable et biodégradable. Elle doit être taillée préalablement pour pouvoir être mise en place dans le vagin où elle s'imbibera des menstruations comme un tampon. Une fois pleine, environ toutes les deux heures, il faut la rincer à l'eau froide, et elle est réutilisable immédiatement. Un protège-slip léger est souvent nécessaire. Pour une manipulation simplifiée, on peut lui ajouter un bout de fil dentaire. Sa durée de vie est d'environ 6 à 8 cycles. Elle doit être stérilisée en fin de cycle pour pouvoir être réutilisée le mois suivant. Pour plus de précaution, on peut la stériliser de nouveau juste avant utilisation en la faisant bouillir quelques minutes. On trouve des éponges spécialement taillées pour cet usage sur certains sites comme Tout Allant Vert ou Ma Féminité Nature.


Gel intime et lingette nettoyante

Evitez d'utiliser des gels intimes (sauf avis médical) et des lingettes nettoyantes. Les lingettes produisent trois fois plus de déchets que les savons et sont emblématiques de notre ère du jetable. Sans compter qu’elles ont tendance, comme les gels intimes, à déséquilibrer l’équilibre de la flore vulvale et à entraîner l’apparition d’infections. Quand au savon intime, il faut savoir que le caractère hypoallergénique affiché sur les emballages n'est pas vraiment une garantie pour le consommateur. Il signifie simplement que le fabricant a limité et non banni l'utilisation de substances allergènes. Substances qui, par ailleurs, sont souvent issues de la pétrochimie.
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Ce que vous pouvez faire

Ne jetez pas vos protections périodiques dans la cuvette des toilettes : elles polluent les eaux usées et posent ensuite de gros problèmes lors de leur arrivée aux stations d'épuration. Mettez-les plutôt dans le bac des déchets non recyclables.

Pour éviter les déchets, vous pouvez même aller jusqu'à utiliser la fameuse coupe menstruelle, soit en caoutchouc naturel de la marque Keeper, soit en silicone des marques MoonCup, DivaCup, LunaCup et FleurCup ou Lamazuna. Ces deux marques sont fabriquées en France. N'oubliez pas que pour éviter tout risque de contamination bactériologique, il est indispensable de stériliser votre coupe menstruelle entre chaque cycle.

Si cette solution vous angoisse, tournez-vous plutôt vers les serviettes périodiques lavables, qui, bien que nécessitant un certain changement d’habitudes, participeront à la diminution de vos déchets. En plus, elles sont bien souvent confectionnées à partir de coton bio ! Elles se vendent essentiellement par correspondance, avec les marques LunapadsGladRags ou encore les marques français Dans Ma Culotte et Plim. Vous pouvez très bien aussi essayer d'en fabriquer vous –même !

Tentez l'éponge de mer, qui s'utilise à la manière d'un tampon classique, mais qui a l'avantage d'être réutilisable. Il suffit simplement de bien la nettoyer durant le cycle, et de la stériliser entre chaque cycle. Vous pourrez notamment trouver des éponges naturelles, déjà taillées pour cet usage, sur le site www.petitsreveurs.com.

Evitez, si vous le pouvez, d'utiliser des lingettes qui multiplient les déchets et qui n'apportent finalement rien de plus qu'un savon classique.

Enfin, si vous ne vous sentez pas encore le courage de tester ces solutions quelque peu alternatives, préférez les tampons et serviettes hygiéniques respectueuses de l'environnement, aux matières moins toxiques, comme les produits proposés par la marque Natracare. Vous les trouverez dans les magasins bio et en ligne sur les sites tels que www.toutallantvert.com ou encore www.mademoiselle-bio.com.
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