1. PREPARER SON VOYAGE
Un voyage responsable l’est très en amont, dès sa préparation. On veillera en particulier à :
- Délaisser les destinations surfréquentées, en particulier les zones naturelles fragiles et s’orienter vers les tour-opérateurs qui restreignent la taille de leurs groupes.
- Choisir un voyagiste qui affiche une charte mentionnant ses engagements en matière de protection de l’environnement et de pratiques sociales.
- Se méfier tout particulièrement des voyages à bas prix. La réduction consentie se fait souvent aux dépens des conditions sociales du personnel (sur place ou même à bord) et du respect de l’environnement dans le pays hôte.
- Privilégier, lorsque l’on prend l’avion, les voyages au long cours, plutôt que les séjours rapides et les sauts de puce : le moment où un avion émet le plus de GES est le décollage.
- Choisir la classe économique qui permet, pour le même appareil, de transporter un nombre plus important de voyageurs.
- Avant de partir, prévoir d’emmener le moins de déchets potentiels possibles en privilégiant par exemple un savon et un shampoing biodégradables.
- S’informer suffisamment, avant le départ, sur les coutumes locales, afin d’éviter de choquer vos hôtes et leurs coutumes.
2. BIEN SE COMPORTER SUR PLACE
Quelques règles simples suffisent à donner au pas du touriste une empreinte écologique aussi légère que possible :
- Favoriser les produits, hébergements, restaurants, prestations et transports locaux.
- Perturber le moins possible les écosystèmes fragiles : ne pas cueillir les végétaux protégés et respecter la tranquillité de la faune sauvage.
- Se soumettre aux règlements des parcs naturels et autres sanctuaires, sans oublier d’en payer l’entrée, quand cela est nécessaire.
- Utiliser l’eau avec parcimonie, particulièrement dans les régions où les habitants eux-mêmes ont difficilement accès à l’eau potable.
3. REDUIRE ET COMPENSER LES EMISSIONS DE GAZ A EFFET DE SERRE LIEES A VOTRE VOYAGE
L’achat d’un certificat auprès d’un organisme de compensation permet de « réabsorber » le carbone émis par son voyage. Que devient cet argent ? Il participe au financement d’un projet permettant de réaliser des « économies » d’émissions de gaz à effet de serre (développement des énergies renouvelables dans les pays du sud, programmes de reforestation,…) équivalentes à celles générées par votre déplacement qui se trouve ainsi « compensé». Exemple de projet de compensation : des fours à économies d’énergie au Cambodge, réalisés en terre cuite, permettent, avec beaucoup moins de combustible, de fournir une même énergie calorifique que les fours traditionnels.
En France, les acteurs qui proposent cette offre de compensation aux particuliers sont l'association d'aide au développement GERES, qui a lancé en 2005 le site
co2solidaire.org,
Climat Mundi ou encore Action Carbone (une initiative lancée par l'association Good Planet de Yann Arthus-Bertrand).
Dans ces trois cas, le principe est le même : le site Internet estimera les émissions de CO2 liées à votre voyage en avion par exemple et calculera le coût de compensation des quantités de CO2 émises. Attention, le coût varie selon le site Internet et le mode de calcul - de 69 à 78,86 euros pour les émissions de CO2 d'un Paris – San Francisco par exemple.
4. ET SI VOUS VOUS LANCIEZ DANS UN GRAND VOYAGE SANS AVION ?
L’essentiel d’un périple n’est souvent pas le but à atteindre, mais les moyens d’y parvenir. Telle est la philosophie de voyageurs qui empruntent des moyens de transports plus lents et moins énergivores : train, vélo, marche, cargos etc. Après tout, un voyage de quelques jours en train, dans des paysages exotiques impossibles à découvrir autrement, peut vous laisser un souvenir bien plus marquant et dépaysant que le même trajet effectué en quelques heures en avion…
5. L’ECHANGE DE LOGEMENTS
Échangez votre 3 pièces cuisine contre un appartement à New York ou une maisonnette en Toscane : cette formule évite la construction de grands ensemble touristiques et constitue une manière originale de découvrir un pays, sans débourser de loyer. Plusieurs organismes mettent en contact les candidats à ce type d’échanges, veillant au respect de règles de courtoisies minimum. Les participants ont en général à cœur de bien recevoir afin d’être eux aussi bien accueillis.
Dernière tendance à la mode : le "couchsurfing" ou en français "surf sur canapé". L'idée est née aux Etats-Unis : il s'agit de mettre en contact des internautes du monde entier qui cherchent et proposent un hébergement absolument gratuit chez l'habitant. Dans le monde entier, les voyageurs de passage peuvent donc désormais "squatter", aussi longtemps qu'ils le désirent, chez des inconnus volontaires qui mettent à disposition une chambre, un studio ou même un coin de jardin pour planter une tente … Une façon originale de découvrir le pays de l'intérieur ! Ce mouvement compte aujourd'hui plus de 90 000 couchsurfers venant de plus de 15 000 villes dans le monde et pour en faire partie, il suffit de s'inscrire sur le site internet
couchsurfing.com.
6. QUEL TOURISTE RESPONSABLE ETES-VOUS ?
Différentes approches du tourisme responsable co-existent aujourd’hui, avec des pratiques et des principes différents. Petit guide pour trouver celle qui vous correspond le mieux :
- Le tourisme responsable
Le voyageur individuel, pour « partir autrement », peut s’inspirer des suggestions ci-dessus. Il peut aussi choisir un tour-opérateur qui montre un intérêt particulier pour la réduction de son empreinte écologique et la pratique d’un tourisme juste et respectueux. Cette exigence peut se manifester à travers une charte ou, plus officiellement encore à travers un label. Certains pays comme l’Équateur, la Suède ou l’Australie ont les leurs. La France en élabore également un : le label ATR, à l’origine duquel on trouve l’Association pour un Tourisme Responsable, elle-même créée par quelques acteurs du marché comme Atalante. L’initiative regroupe les tour-opérateurs acceptant de se soumettre à une grille de critères précise afin d’obtenir la certification. Les contrôles effectués auprès de la structure, doivent permettre de prouver que l'opérateur respecte les règles contenues dans le référentiel. ATR s'est orienté vers la mise en place d'une certification officielle, reconnue par l'Etat.
- L’écotourisme
Un impact aussi réduit que possible sur les paysages traversés : tel est l’objectif des écotouristes, qui veulent à la fois visiter la nature et la protéger. Ils s’immergent dans un écosystème, mais en ressortent sans laisser de trace. Ce respect doit bien sûr s’étendre aux communautés qui habitent les sites naturels et vivent en harmonie avec leur environnement. Concrètement, on voit progressivement apparaître des agences de voyage dédiées exclusivement au aux offres d'écotourisme, c'est le cas par exemple de Voyages Pour La Planète, la première agence de voyages en ligne exclusivement dédiée aux offres d'écotourisme. Les 70 destinations qui y sont proposées (hôtels, écolodges, gîtes, etc. pour tous les budgets et envies) ont été rigoureusement choisies pour le sérieux de leur démarche par l’Association Française d’Ecotourisme et la plupart bénéficient de labels du tourisme durable ou de récompenses obtenues dans leurs pays respectifs. Ce sont tous des hébergements à taille humaine qui répondent à des critères allant de la qualité de la prestation à la réduction des impacts environnementaux, en passant par la mise en valeur des spécificités locales, la contribution à l’emploi et au développement économique local, ou encore le juste retour et bien-être des populations locales (financement de projets de développement locaux, etc). Pour en savoir plus :
le site de l'Association Française d'Ecotourisme
où vous pourrez aussi télécharger un guide sur les Itinéraires Responsables publié par Lonely Planet.
- Le tourisme équitable
Il consiste à répartir justement les bénéfices du tourisme, afin qu’ils alimentent le développement local. Le tourisme communautaire autogéré reste souvent la meilleure garantie, pour éviter les fuites de capitaux vers les pays du Nord : les autochtones maîtrisent tout ou partie de la filière, depuis le logement jusqu’au transport, en passant par les guides. Certains opérateurs associatifs se font les relais de ces structures, en France notamment.
- Le tourisme solidaire
Les participants partent se mettre au service de populations plus pauvres. L’aide peut se traduire par un accompagnement de projet ou des cours gratuits d’informatique par exemple. Il peut aussi consister à donner des soins ou même participer à une mission humanitaire. L’idéal est de pouvoir faire profiter de ses compétences, afin d’être efficace le plus rapidement possible une fois sur place.
Spécialisée sur ce créneau, une agence de voyage vient d'ailleurs de voir le jour en 2007 : Méli Mundo propose des formules de voyages pédagogiques et solidaires allant de 1 à 4 mois (ou plus) et comprenant apprentissage linguistique, travail bénévole au sein de projets solidaires locaux (protection de l'environnement et action sociale) et expéditions ou circuits de découvertes. Programmes établis ou voyage sur mesure, Méli Mundo propose des formules également adaptées à ceux qui ne peuvent prendre un congé sabbatique mais qui souhaitent mettre a profit leurs temps de vacances pour changer complètement de cadre, améliorer leur niveau de langue tout en se consacrant aux autres...
- L’écovolontariat
Nettoyage de sites de randonnée en Himalaya, réintroduction d’une espèce menacée en Amazonie, installation d’un circuit d’observation des oiseaux au Bénin, étude des loutres géantes en Bolivie, les occasions ne manquent pas pour le voyageur de se mettre au service de la protection de l’environnement. Les organismes qui proposent de tels voyages ne prennent évidemment pas en charge le voyage des participants.
On peut se poser la question de la pertinence de cette formule : l’écovolontariat dans les pays lointains est-il vraiment écologique ? Non répondent certains, compte-tenu des émissions de CO2 qu’il provoque, en particulier lorsque les participants viennent de loin et pour un court séjour. D’autres avancent que cette alternative protège de toute façon mieux l’environnement que le tourisme classique.