C’est le week-end et cabas en main, sur le pas de la porte, on s'apprête à aller remplir le garde-manger familial. Une routine dans laquelle peu d’entre nous voient une marche révolutionnaire pour changer le monde… Et pourtant : consommer, c’est aussi voter au quotidien pour le monde qu'on souhaite construire, choisir certains produits de préférence à d’autres c’est bâtir un avenir dans lequel les enfants vivront bien. En préférant un kilo de pommes biologiques, on défend la petite agriculture et le respect de la nature. En ajoutant dans son panier un café issu du commerce équitable, on contribue au développement de communautés défavorisées des pays du Sud. En boudant les poires importées par avion d’Amérique Latine pour leur préférer celles de France, on lutte à son échelle contre le changement climatique en limitant le transport de marchandises. En résistant à une promotion qui propose 12 yaourts pour le prix de 8, on prévient le risque de gaspillage qui consiste souvent à jeter des produits périmés. Bref : en réfléchissant avant de brandir sa carte bleue, on devient consom’acteur. Voici un petit guide pour savoir comment s’y prendre…
Tout le monde l’a compris : le contenu de nos assiettes a un impact sur la planète. Mais quid de l’assiette, de la poêle, de la cocotte et du four ? Leur conception et leur usage déterminent notre impact culinaire sur la planète. Ainsi, le cordon-bleu doit modifier ses pratiques : finies les cuissons interminables à la Robuchon, exit les portions à l’Américaine, vade rétro la vaisselle jetable. Entre chasse au gaspi électrique et gâchis alimentaire, la cuisine fait sa mue et renouvelle ses vieilles recettes. Cuisiner sans alourdir notre empreinte environnementale n’est désormais plus qu’un mélange savoureux de trucs de grand-mère remis au goût du jour, de produits propres, d’ustensiles intelligents, d’outils durables et solides. Et aussi, un peu, de renoncement au tout électrique.
En 2009, les Français consacraient 18% de leur budget alimentaire aux repas hors domicile, contre seulement 11% il y a 30 ans. Et la tendance du marché favorise clairement la restauration rapide, généralement soupçonnée d’être plus néfaste pour l’environnement puisqu’elle privilégie les produits surgelés, industriels, transformés et pré-préparés, au détriment des produits frais, multipliant ainsi le nombre d’emballages et de kilomètres-alimentaires parcourus par un produit du producteur jusqu’au restaurant. A cela s’ajoute, en France, le succès des chaînes franchisées de restauration (pizzerias, restaurants de viande, bistrots et brasseries…) qui ont également introduit dans un secteur plutôt artisanal une logique industrielle, fondée sur une offre standardisée, des portions calibrées, un service rapide et des tarifs compétitifs permettant de garantir un taux de fréquentation élevé et régulier - un contexte idéal pour l'utilisation de surgelés et de plats cuits sous vide à l’empreinte écologique importante. Ce phénomène n’est pas cantonné à l’hexagone, puisque les Américains, par exemple, dépensent plus dans les fast-foods que dans l’éducation supérieure ! Mais il reste que si l’impact environnemental de l'alimentation ne se joue pas que dans les caddies et les cuisines, encore faut-il savoir comment repérer et choisir les restaurants les plus écologiques. Et qu’est-ce que cela signifie, d’abord, que d’être un restaurant écologique ou engagé ? Voici quelques repères sur ce qu’il faut guetter au menu…