Alors même que certains d’entre nous rêvent de voyages lointains, l’Europe et tout particulièrement la France caracolent en tête des destinations les plus visitées par les touristes du monde entier. Mer, montagne, climats variés, gastronomie, patrimoine… Sans parcourir de longues distances, de nombreuses distractions sont à portée de main. Cela dit, passer ses vacances dans son propre pays n’est pas toujours plus écologique. Transports, bétonnage des côtes et loisirs motorisés provoquent des nuisances, tout comme certains sports de plein air, qui transforment les sites sauvages en dépotoirs. En vacances, privilégions les transports en commun, les gîtes habités hors saison, les activités douces et pourquoi pas l’écovolontariat ?
1. La mobilité douce
Train, voies vertes, cyclables ou piétonnes, villages sans voiture, usage de calèches, navettes bon marché pour rejoindre la gare SNCF la plus proche, systèmes de co-voiturage... Les communes qui accueillent les touristes mettent en place de plus en plus d’équipements pour se déplacer avec le moins de répercussions possibles. Encourageons ce type d’initiatives. Informons-nous, par exemple en utilisant l’écocomparateur de la SNCF pour évaluer le coût et l’impact écologique de notre trajet selon le mode de transport choisi. Et si nous optons pour un mode de transport polluant (avion ou voiture), n’oublions pas que la compensation carbone n’est pas réservée aux vols longs courriers, ni même à l’avion. Rien n’empêche de compenser des trajets nationaux en avion, tout comme en voiture, quelle que soit leur distance. Rappelons que cette formule consiste, à financer des projets économes en GES, à hauteur des émissions que l’on produit, afin de les compenser.
2. Un séjour naturaliste
Observer la nature en compagnie d’un spécialiste ou d’un professionnel qui connaît bien son environnement - forestier, géologue, glaciologue, botaniste - nous mène au-delà du commentaire de surface et fait découvrir au visiteur les enjeux d’un écosystème ou d’un terroir. Mieux comprendre les interdépendances qui caractérisent la biodiversité, ainsi que la place de l’homme nous incite naturellement à des comportements plus écologiques. Autre atout, le fait de payer les services de ce type de prestataire (proposés par les voyagistes spécialisés), ou d’un guide local, contribue aussi à alimenter l’activité économique de régions parfois isolées.
3. L’écovolontariat
Les « écovolontaires » consacrent une partie de leurs congés à protéger la nature. Ils aident par exemple les scientifiques, qui ont besoin de bonnes volontés pour faciliter leur travail sur le terrain, notamment le recueil des données ou la vie quotidienne. Une contribution salutaire quand les recherches menées favorisent la protection de l’environnement. De même, l’intervention des bénévoles aide les bergers à protéger leurs troupeaux, lorsque ceux-ci sont menacés par un prédateur tel que le loup. Bien d’autres initiatives existent, mais les candidats doivent savoir que nombre de ces missions impliquent la prise en charge du transport, du logement ou encore du couvert.
4. Le WWOOFing
Ce nom, qui pourrait être une marque de sono, désigne en réalité les Willing Worker on Organic Farms, travailleurs bénévoles dans les fermes biologiques. On parle aussi de World-Wide Opportunities on Organic Farms, réseau mondial d'opportunités dans les fermes biologiques. L’organisation est déjà connue des voyageurs indépendants, qui cherchent un petit boulot en Nouvelle Zélande notamment : dans ce pays, les routards échangent leur force de travail contre le gîte, le couvert et surtout de bons souvenirs. On oublie souvent que cet échange de bons procédés existe également dans d’autres pays et en France. Une occasion idéale de découvrir le travail de ceux qui produisent notre alimentation.
5. Tourisme rural, agritourisme et écologie pratique
Sans empoigner forcément le râteau ou la binette, de simples visites d’exploitations bio existent aussi, voir même des séjours entiers, dans l’ambiance d’une ferme. Des stages, comme ceux proposés par Savoir-Faire & découvertes (www.lesavoirfaire.fr) permettent également aux amateurs d’écologie pratique de découvrir, le temps des vacances, de nouvelles manières de jardiner, cuisiner, bricoler bio ou même fabriquer ses cosmétiques à partir d’ingrédients naturels.
6. Randonner avec des animaux
Quel meilleur moyen, pour se mettre vraiment au rythme de la nature, que de vivre aux côtés d’animaux pendant plusieurs jours ? Observer leurs comportements, les nourrir, les soigner constitue en soi une découverte de la nature, mais valorise en plus l’usage de transports non-polluants. Selon la saison, les amateurs d’espaces sauvages peuvent traverser le Jura sur un traîneau tracté par un attelage de chiens polaires, ou marcher sur les chemins de transhumance, dans les traces des bergers des Hautes Corbières avec un âne de bâts.
7. Choisir un hébergement léger et naturel
Est-il vraiment besoin de partir en Mongolie pour apprécier le charme d’une yourte en peau de bête ? Non, avec un peu d’imagination, les « steppes » du Cantal se prêtent elles aussi à un beau voyage auquel les yourtes mongoles apportent une touche d’exotisme. D’autres habitats légers offrent la symbiose que recherchent les amoureux de nature : tipis, cabanes en bois perchées dans les arbres et autres roulottes nomades que vous pouvez louer pour un séjour dépaysant. Leur légèreté permet de les installer en pleine nature, mais leur présence éphémère laisse le paysage intact, d’autant que ces constructions usent de matériaux naturels.
8. Partir en camping sous la tente
La construction de grandes barres d’immeubles, au bord de côtes baignées de soleil, défie parfois le bon sens. Ces lieux infligent aux populations locales la vue de quartiers voire de villes fantômes hors saison. Il existe un moyen de partir en vacances sans laisser de telles traces derrière soi : le camping sous tente, une pratique ancienne qui revient à la mode. Nombre de sites aménagés proposent à un tarif modique les équipements nécessaires pour que chacun mène la vie insouciante que l’on attend de bonnes vacances. Les mêmes installations : sanitaires, mais aussi piscines et équipements de cuisine ou de sport servent à l’ensemble du camping, dans une ambiance qui n’est pas forcément celle des Bidochons en vacances, pour peu que l’on choisisse soigneusement son camping. Justement, parmi les critères de choix, pensez au label Clef Vert, un modèle de gestion environnementale pour l'hébergement touristique né au Danemark 1998. Dédiée à l'origine pour les hébergements de plein air (comme les campings) cette certification est désormais applicable aux hôtels, gîtes, chambres d'hôtes, etc qui souhaitent valoriser leurs actions en faveur de l'environnement. Aujourd'hui, 199 campings, sont labellisés en France (http://www.laclefverte.org/). Une démarche exemplaire en la matière est celle d'Huttopia (www.huttopia.com) , une entreprise spécialisée dans la conception et l'exploitation de campings-nature situés dans des espaces naturels privilégiés qui gère à ce jour un réseau de huit campings en France dont l’un, à Rambouillet, doté d'une piscine écologique, sans chlore, dont l'épuration de l'eau se fait par les plantes.
9. Un gîte bio, une alimentation et des services locaux.
Une maison qui s’intègre dans le patrimoine local, faite à partir de matériaux 100% naturels, équipée d’appareils économes et tournée vers le sud, pour profiter de la chaleur et de la lumière, tel pourrait être la définition d’un gîte bio. Mais les propriétaires de tels hébergements ne s’arrêtent pas en si bon chemin et concoctent à leurs hôtes des repas faits d’ingrédients issus de l’agriculture biologique ou mieux, de leur propre potager. Une démarche à favoriser, surtout si les prestations proposées font appel à des produits locaux, qu’il s’agisse de biens (alimentation, artisanat...) ou de services (guides, écomusées...) qui permettent à la population locale de travailler au pays, y compris hors saison. Autre alternative : le réseau des Gîtes Panda propose des hébergements Gîtes de France, dans un Parc naturel régional ou national auxquels le WWF (organisation internationale pour la protection de la nature) accorde son label lorsqu'ils sont situés dans un environnement naturel de qualité, comportent un équipement d'observation de la nature et des documents d'information spécifiques et sont gérés par des propriétaires soucieux de la préservation de leur environnement.
Ne rien faire EN VACANCES, Est-ce une perte de temps ?
Certains touristes ont tendance à rechercher la même productivité en vacances qu’au travail. Et pourtant, le terme de vacances, étymologiquement, renvoie bien au fait d’avoir du temps libre, inoccupé, en étant vacant (si l’on parle d’une place ou d’une maison...) et oisif. Certes, des vacances actives peuvent changer les idées tout aussi bien que l’oisiveté, mais le rythme tambour battant d’un séjour surchargé aboutit à des situations de stress qui transforment les vacances en calvaire. Un écueil d’autant plus redoutable que les petits séjours courts et « intenses » obligent à des déplacements rapides (voiture, avion…) et à de multiples sauts de puce, alors qu’un programme plus léger, qui laisse place à la flânerie, s’avère souvent plus économe, mais aussi plus reposant.
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