1. LES OUTILS
Première question à se poser au moment de choisir un outil : ai-je vraiment besoin de l’acheter ? Dans un ménage français, une perceuse est utilisée en moyenne … 1 heure par an ! Louer ou emprunter un outil à un proche sera souvent plus économique, et évitera les dépenses de matières et d’énergie pour sa fabrication et son transport.
Autre alternative à l’achat ou la location, les sites de vente en ligne tels que
Ebay proposent une variété phénoménale de matériels d’occasion. Le seul hic, pas toujours simple de trouver un vendeur près de chez soi. Pour remédier à cela et aller plus loin dans la démarche de récupération, le site
Freecycle met en relation des personnes dans une même région qui sont prêtes à … donner des objets ou des services : ces « communautés du don » sont en plein essor, vous y trouverez peut-être la scie sauteuse de vos rêves !
Si vous décidez d’acheter du matériel, choisissez-le de très bonne qualité : il sera plus fiable, plus sûr, et durera plus longtemps. Renseignez-vous sur son utilisation, et entretenez-le régulièrement (nettoyage, dérouillage, graissage,…). En cas de panne, essayez de le (faire) réparer avant de vous en débarrasser. En bricolage aussi, il est temps de passer « du jetable au durable » !
2. LES PEINTURES
Le pinceau bien en main, le bricoleur se doute-t-il qu’il risque d’étaler sur ses murs un mélange de solvants, de colorants, de pesticides,… qui se diffuseront dans la pièce longtemps après le séchage ? Les peintures sont la principale source d’émission dans la maison de COV (Composés Organiques Volatils) nuisibles pour la santé et l’environnement, dont le redoutable formaldéhyde, reconnu comme cancérigène.
Au hit-parade des polluants intérieurs, les peintures glycérophtaliques (« peintures à l’huile ») contiennent jusqu’à 50 % de solvants organiques, toxiques pour la peau, le foie, les reins.
Certaines peintures contiennent en outre des additifs tels que des anti-moisissures à base de fongicides… comme si l’agriculture industrielle ne nous en faisait pas assez cadeau !
Dans les peintures acryliques (« peintures à l’eau »), les solvants sont remplacés par de l’eau, mais il subsiste de 5 à 20 % de co-solvants nocifs tels que des hydrocarbures, des alcools ou des éthers de glycol (dont certains sont toxiques pour la reproduction).
En revanche, les peintures « alkydes en émulsion », proposées depuis peu par de grandes marques (gamme H2O chez Astral, par exemple), contiennent très peu de solvants (de 0,01 à 0,3 %).
Pour repérer en magasin les peintures émettant le moins de COV, fiez-vous aux écolabels officiels : NF Environnement (gamme Couleurs du Temps chez Ripolin par exemple) ; Eco-label européen, plus exigeant (gamme Everywhere de Castorama,…) ; Ange Bleu, encore plus strict.
Mais le plus sûr est de se tourner vers les peintures naturelles, à base de produits de substitution tels que chaux, caséine (extraite du lait), essences d’agrumes ou de térébenthine, huile de lin, cire de caroube ou d’abeille, propolis, résine de mélèze,… Désormais même les grandes marques s'y mettent : ainsi Bondex a obtenu la licence Ushuaïa et lancé sous ce nom, en avril 2009 et en exclusivité chez Castorama dans un premier temps, une gamme de peintures 100% naturelles et biodégradables à base de pigments naturels, d’huile de tournesol, de cellulose, de chanvre, de craie, de caséine et d'eau - avec en prime un pouvoir couvrant supérieur au marché. La peinture « Air Frais » d’Auro a même la propriété de dégrader les agents polluants, les odeurs et les germes, et d’assainir ainsi l’air ambiant !
Les plus dégourdis pourront même se fabriquer eux-mêmes leur propre peinture à base de lait et de chaux ! (
www.espritcabane.com/faire-peinture/lait-de-chaux.php)
3. LES PIGMENTS ET LES TEINTURES
Les peintures contiennent souvent des pigments minéraux potentiellement toxiques et polluants à produire, le plus connu étant le plomb, aujourd’hui interdit (mais encore présent dans les peintures des vieilles maisons).
Les distributeurs bio proposent des gammes très variées de pigments et de teintures fabriqués par des passionnés, à base de terre, de plantes, voire d’insectes, aux noms plus poétiques les uns que les autres : ocre de Toscane, bleu de Lectoure, terre rouge de Falun, violet de cochenille, sang-de-dragon,… Ils se présentent sous forme sèche, en poudres colorées plus ou moins fines, pour teinter vous-même votre peinture ou vos enduits : faites jouer votre imagination en puisant dans cette grande « boîte de coloriage » écologique !
4. LES LASURES
Les lasures assurent une finition satinée qui protège et valorise les boiseries intérieures (lambris, portes, …) ou extérieures (fenêtres, bardage, …). Pour ces dernières, elles jouent aussi un rôle de protection contre les intempéries et les ultra-violets, retardant le vieillissement et le grisaillement du bois.
Elle comportent les mêmes risques que les peintures, en raison des solvants organiques qu’elles contiennent généralement. Là aussi, il existe des produits en phase aqueuse, moins chargés en solvants, ou mieux, des alternatives écologiques sans solvants, à base d’huile de lin, d’alkyde d’huile de soja, de cire, de siccatif sans plomb,… Voir notamment les produits Nature et Harmonie, Leinos ou Natura, disponibles chez les distributeurs spécialisés.
5. LES SOLVANTS, DILUANTS ET DECAPANTS
Les solvants d’origine végétale, à base de terpène d’agrumes ou d’essence de térébenthine (voir par exemple le diluant Leinos au citrus, chez Quint’essence) sont une alternative aux « traditionnels » solvants pétroliers (White Spirit, éthylbenzène, sylène,…) ou organochlorés (trichloroéthylène, dit « triclo »). Rejetés dans les rivières après nettoyage des pinceaux au lavabo, ces solvants industriels sont source de pollution.
Attention aux produits de décapage à froid qui sont souvent à base de solvants chlorés. Une alternative intéressante est proposée dans les stations EcoDécap Station, qui utilisent du BFA® Liquide ne contenant ni solvant chlorée, ni acide, ni soude (adresses sur
www.prodirox.com )
6. LES RÊVETEMENTS DE MUR
Outre les peintures, de nombreuses solutions écologiques existent pour habiller les murs intérieurs :
- les lambris en bois ou les plaques de liège sont simples à poser, ils apportent une isolation supplémentaire et un aspect chaleureux. S’ils sont choisis correctement, d’origine locale et sans traitements chimiques, ils sont parfaitement sains et écologiques. En outre, leur conductivité thermique étant faible (ce sont des matériaux dits « à faible effusivité »), ils peuvent contribuer à diminuer les apports en chauffage.
- les enduits intérieurs s’adaptent à tous types de support : ils peuvent être à base d’argile (enduits Tierrafino par exemple, chez Akterre), de chaux (chaux Pozzo Nuovo produite dans la Drôme, par exemple), ou de terre crue : les plus chanceux pourront même utiliser la terre prélevée sur leur terrain ou aux alentours, si elle comporte suffisamment d’argile (le guide « Manuel de construction écologique » décrit en détail les façons d’analyser simplement sa terre).
- les papiers peints, en revanche, sont à éviter : ils stockent et libèrent les polluants, notamment la fumée de cigarette. Les papiers peints vinyliques sont plastifiés avec du PVC, ils sont imperméables à la vapeur d’eau et émettent des COV.
7. LES REVÊTEMENTS DE SOL
Pour couvrir ses sols, privilégiez les matériaux « bruts » tels que les carrelages en terre cuite, les parquets en bois massif (local de préférence, ou certifié FSC) ou en liège, et le linoléum véritable (à base d’huile de lin, de liège et de bois).
Pour les moquettes, préférez-les en laine : elles seront moins polluantes que les moquettes synthétiques.
Les fibres végétales (coco, jonc de mer, sisal, chanvre…) , même si elles sont souvent importées, peuvent constituer une bonne alternative écologiques si elles sont doublées de jute et non de matières synthétiques.
8. LES COLLES
Pour la pose des revêtements de murs et de sol, attention aux solvants et autres produits toxiques contenus dans les colles : pour éviter les émanations de COV, tournez-vous vers les colles sans solvant d’origine animale ou végétale proposées dans les magasins bio (marques Mira ou Nature et Harmonie par exemple).
Vous pouvez aussi confectionner votre propre colle de riz ou farine : recette sur
www.espritcabane.com/bricolage-bio/colle-riz.php
9. LES VERNIS ET LES VITRIFICATEURS
Les vitrificateurs de parquets contiennent généralement de nombreux solvants émetteurs de COV. Les magasins écologiques proposent des alternatives écologiques à base d’eau, de cire ou d’huiles dures fabriquées à partir de produits naturels : ils sèchent rapidement, dégagent peu d’odeurs et permettent de laver les pinceaux à l’eau.
Pour vernir, tournez-vous aussi vers les alternatives naturelles comme la gomme-laque, à base de coquillages concassés.
Certains fabriquants comme Blanchon proposent aussi des vitrificateurs et des vernis en phase aqueuse à très faibles taux de COV, comme le vitrificateur à haute résistance « S.D. Aqua » certifié par l’Eco-label européen.
10. LES TRAITEMENTS DU BOIS
Les produits de traitements du bois, préventifs ou curatifs contre les insectes xylophages (capricornes, termites) et les champignons, sont, de l’avis même des magasins de bricolage, de plus en plus toxiques : les produits Xylophène, par exemple sont garantis jusqu’à 30 ans, preuve de leur efficacité contre les bébètes … et la santé humaine !
Pour éviter d’avoir à employer ces « armes de destruction massive », la première alternative est de choisir des essences naturellement résistantes, notamment châtaigner, mélèze, ou pin Douglas pour les essences locales.
Vous les choisirez « purgés d’aubier », la partie périphérique du tronc la plus sensible aux attaques. Et vous écouterez le conseil des Anciens, qui dit qu’un bois coupé à la « lune vieille » (nouvelle lune en fin de cycle) de Noël, sera naturellement résistant à toutes les attaques d’insectes ou de moisissures ! Une essence bien choisie et bien coupée pourra ainsi se passer complètement de traitement.
Pour du bois neuf en extérieur (bardage, terrasse,…), vous pouvez aussi faire appel aux bois traités par rétification (procédé qui consiste à traiter le bois sans produits chimiques en le chauffant à haute température en plusieurs phases), ou mieux, par oléothermie (nouveau procédé qui imprégne le bois en profondeur avec des huiles entièrement végétales, à basse température.
Pour les traitements préventifs sur des bois neufs ou anciens, les magasins bio proposent de nombreuses solutions à base d’huiles essentielles, d’huile de lin, de résine de coumarone,… Le sel de bore (en poudre ou dilué prêt à l’emploi) est la solution la plus souvent retenue pour les boiseries intérieures, en raison de son efficacité et de son faible coût.
Pour les traitements curatifs, l’insecticide Cellubio enrobe l’insecte ou ses larves dans un mélange à base d’huile de coco, de glycérine, et d’huiles essentielles, entraînant leur mort. Le Woodbliss ou la patine de l’indien sont d’autres possibilités. L’ASAM, un traitement non-toxique à base d’huile de colza qui transforme la cellulose en ester de cellulose non consommable par les insectes (y compris les termites), fait actuellement l’objet de recherche au sein de l’INRA, pour une commercialisation prochaine.