1. Un chauffage adapté à son logement…
En neuf ou en rénovation, il est fondamental de bien connaître ses besoins pour choisir au mieux son mode de chauffage.
Vous pouvez réaliser vous-même un premier diagnostic thermique de votre habitation avec des outils de simulation sur Internet, comme le site
Ursa, par exemple.
Si vous vendez ou achetez un logement, vous êtes tenus de réaliser un Diagnostic de Performance Energétique : ce diagnostic estime la consommation d’énergie du logement (en kWh/m2.an), son coût et les émissions de gaz à effet de serre associées (en kg Eq CO2/m2.an), et recommande les travaux les plus efficaces pour y économiser l’énergie. Votre logement est ainsi noté de A à G avec deux étiquettes, une pour la performance énergétique (comme pour les appareils électroménagers), et une pour les émissions de gaz à effet de serre. La consommation énergétique moyenne du parc immobilier français se situe autour de 240 kWh/m2.an (classe E, plutôt énergivore).
Enfin, vous pouvez obtenir un bilan thermique plus complet en faisant appel à un bureau d’études spécialisé. Moyennant 300 à 1000 €, vous pourrez cibler précisément vos choix de chauffage et de travaux d’isolation.
2. .. et à son mode de vie
Un chauffage à 19°C dans les pièces à vivre (salon, salle à manger cuisine), 16°C dans les chambres, et 20 à 22 ° C dans une salle de bains le temps de son utilisation, c’est amplement suffisant ! Chaque degré en moins diminue la consommation énergétique de 7 %, il suffit souvent de mettre un pull pour garder le même confort. On peut aussi baisser la température de 3 ou 4 °C lors d’une absence de plus de deux heures.
Le choix d’un chauffage dépend aussi de la façon dont l’habitation sera occupée : présence ponctuelle ou continue dans la journée, résidence principale ou secondaire, …
3. Le chauffage central
Le chauffage central à eau chaude, actuellement le plus répandu, est basé sur un système de production de chaleur relié à des émetteurs de chaleur par un réseau de distribution dans lequel circule l'eau chaude. Il est régulé par des thermostats d'ambiance ou des régulateurs à sonde extérieure. L’investissement de départ est plus onéreux qu’un chauffage pièce par pièce (par poêle ou radiateurs électriques par exemple), mais il assure un chauffage plus performant, plus flexible et mieux réparti à l’intérieur d’une même pièce ou d’une pièce à l’autre.
Plusieurs équipements de chauffage central peuvent réaliser la production de chaleur de façon écologique.
4. Système Solaire Combiné (SSC)
Il transforme l'énergie solaire en chaleur, c'est le système de production le plus écologique. Couvrant de 20 % à 40 % des besoins selon la région et le type d’installation, il nécessite donc un chauffage d'appoint (chaudière, poêle à bois, radiateurs électriques, ...). Fonctionnant à basse température, il se combine à un plancher chauffant ou à des radiateurs basse température, et intègre généralement la production d’eau chaude sanitaire.
Les équipements bénéficient d’un crédit d’impôts de 50 % (voir critères d’attribution sur le site de l’
ADEME) et de l’aide des collectivités territoriales (se renseigner auprès de votre Région, de votre Département, voire de votre commune).
5. Chaudières
Les plus écologiques sont les chaudières à bois, qui utilisent des bûches, des granulés (petits cylindres de bois compressés), ou des plaquettes (bois déchiqueté). Selon l’ADEME, en comptabilisant l’ensemble de l’énergie consommée pour produire de la chaleur, les émissions des chaudières par ordre décroissant sont les suivantes : les chaufferies au fioul (466kg CO2/MWh), au gaz (234kg CO2/MWh), à l’électricité (200kg CO2/MWh) et au bois (40kg CO2/MWh). Le bois permet donc de diviser les émissions de CO2 par 12 par rapport au fioul et par 6 par rapport au gaz. Le bilan du chauffage à bois est presque neutre pour l’environnement car pendant leur croissance, les arbres absorbent et stockent du CO2 qu’ils libèrent lorsqu’ils meurent, au fur et à mesure de leur décomposition. Et lors de la combustion, le bois libère la même quantité de CO2 que lors de son cycle naturel C’est aussi une énergie renouvelable, d’autant que les forêts françaises s’accroissent chaque année de 103 millions de m3. Voir conseils pour le bois ci-dessous.
Pour les chaudières bois à chargement manuel, les meilleurs rendements sont obtenus avec les combustions inversées et surtout les tirages forcés (chaudières « turbos »), combinées avec un ballon d’hydro-accumulation. Les chaudières automatiques (granulés et plaquettes) apportent quant à elles un confort d'utilisation et des rendements excellents, jusqu’à 90%. Le label «
Flamme Verte », créé en 2000 par l’ADEME et les fabricants d’équipements, apporte un gage de qualité à ces appareils, et remplit les critères d’obtention du crédit d’impôts.
Les chaudières gaz à condensation, avec leur excellent rendement, offrent également une alternative intéressante, et bénéficient d'un crédit d'impôts, de 25 à 40 %.
Si votre chaudière est ancienne, la remplacer par ce type de chaudière performante diminuera d’environ 40 % votre consommation, et réduira considérablement les émissions de polluants et de gaz à effet de serre : si on remplaçait le parc français des chaudières de plus de 20 ans, on réduirait de 7 millions de tonnes les rejets de CO2 !
6. Pompes à chaleur (PAC)
Elles récupèrent la chaleur de l'air (pompes aérothermiques), du sol ou de l’eau (pompes géothermiques), et augmentent ensuite sa température grâce à un compresseur électrique, puis la restituent au logement. Plus leur coefficient de performance (COP, qui mesure le ratio entre l'énergie thermique récupérée et l'électricité consommée) sera élevé, plus le système sera économique et écologique. Attention, ce coefficient varie fortement selon les modèles et les techniques utilisés, et on constate souvent de forts écarts entre la performance affichée par le fabricant et la performance réelle !
Les PAC aérothermiques sont les plus simples à mettre en œuvre, mais elles ont de faibles performances par temps froid et nécessitent un chauffage complémentaire. Les PAC air/air (qui chauffent directement l’air intérieur à partir de la chaleur de l’air extérieur) ne bénéficient plus du crédit d’impôts depuis 2009. Les PAC air/eau (qui injectent dans l’eau d’un circuit de chauffage la chaleur récupérée sur l’air extérieur) bénéficient quant à elles d’un crédit d’impôts récemment revu à la baisse (40 % pour 2009).
Les PAC géothermiques sont plus performantes, car leur circuit enterré n’est pas affecté par les variations climatiques. La chaleur du sol est récupérée par des capteurs horizontaux ou verticaux :
• les capteurs horizontaux sont enterrés sur le terrain qui jouxte l’habitation, sur une surface correspondant à 1,5 à 2 fois la surface habitable à chauffer.
• Les capteurs verticaux sont des sondes qui plongent à 70 m de profondeur. L’investissement est plus important, et nécessite des forages et des démarches administratives.
La chaleur peut aussi être récupérée à partir de l’eau des nappes phréatiques (et parfois des rivières). Là aussi, prévoir des investissements et des démarches conséquents.
7. Emettre la chaleur d’un chauffage central
Avec un chauffage central, la chaleur récupérée ou produite est émise dans l’habitation de plusieurs façons possibles :
-Radiateurs classiques dont le matériau dépend de l’usage attendu :
-Fonte : la chaleur s'accumule et se redistribue lentement : à réserver aux pièces souvent occupées
-Acier : la température monte rapidement, mais baisse tout aussi vite : pour les locaux à occupation intermittente
-Aluminium : il combine les avantages des deux précédents : il chauffe vite et se refroidit lentement.
- Radiateur basse température (fonctionnant avec une eau à 50°C), plancher chauffant (tubes noyés dans une dalle dans lesquels circulent l'eau ou le fluide caloporteur), mur chauffant : ils apportent un grand confort et des économies d'énergie, ils sont bien adaptés au chauffage solaire, aux chaudières basse température et aux pompes à chaleur.
8. Chauffage au bois : inserts, poêles et cuisinières
Hormis les chaudières, réservées au chauffage central, le bois est un excellent moyen de chauffage, bien adapté pour l’appoint et le chauffage ponctuel ou pièce par pièce. La bonne vieille cheminée, au rendement poussif (autour de 10 %) est aujourd’hui avantageusement remplacée par des équipements plus modernes : inserts à foyers fermés, poêles, voire cuisinières au bois, qui reviennent sur le devant de la scène et permettent de chauffer cuisine, séjour voire plus si la disposition des pièces s’y prête. Pour l’approvisionnement, afin de diminuer sa consommation et réduire les émissions de polluants, il est important d’utiliser du bois bien sec (moins de 20 % d’humidité), issu d’essences locales ayant un bon rendement : frêne, hêtre, chêne,… Une certification
NF s’applique depuis peu pour le bois de chauffage, qui garantit la qualité du bois, et donne tous les conseils pour trouver des fournisseurs de bois près de chez soi )
Les poêles à bûches les plus performants sont ceux qui intègrent des briques réfractaires. Les poêles de masse, pour leur part, sont fabriqués à partir de pierres solaires qui retiennent la chaleur et la diffusent très lentement dans le logement.
Il existe des poêles et maintenant des cuisinières qui s’approvisionnent en granulés de bois, ce qui permet une combustion plus continue et une moindre manutention que les bûches.
Soyez vigilent tout de même car la fumée dégagée par la combustion du bois peut contenir des polluants, en particulier des particules fines, qui peuvent avoir des effets sur la qualité de l’air et être néfastes sur la santé. Nos conseils : opter pour un combustible de bonne qualité, veiller au bon fonctionnement et à l’entretien de l’installation, et remplacer les appareils anciens. Sachez également que plus le rendement est élevé, moins l’appareil émet de particules et il existe des filtres qui permettent de capter 60 à 90% des particules (voir l’entreprise
Ruegg).
Comme pour les chaudières, privilégiez les appareils dont le rendement dépasse les 70 % et qui portent le label Flamme Verte : vous pourrez ainsi bénéficiez jusqu’au 31 décembre 2009 d’un crédit d’impôts égal à 50 % du montant TTC des équipements (dans les limites des plafonds par foyer fiscal).
9. Chauffage électrique
Le chauffage électrique, dont le rendement énergétique est faible, est à réserver en appoint ou pour les habitations occupées ponctuellement. Il doit se faire avec un matériel performant, en évitant les convecteurs « grille-pains » trop énergivores :
• panneau radiant ou rayonnant : contrairement aux convecteurs qui chauffent l’air de façon inégale, ce type de panneau chauffe directement par rayonnement les personnes et les objets, ce qui assure un meilleur confort, une température plus homogène et un meilleur rendement énergétique.
• radiateur à inertie : il apporte une chaleur douce comparable à un chauffage central, grâce à un fluide caloporteur intégré à l’intérieur du radiateur. Pour tirer parti au mieux de son inertie, utiliser un programmateur. Sa consommation est inférieure de 20 % à celle d’un convecteur, pour un prix situé entre 400 et 800 €.
• radiateur à accumulation : il stocke dans un noyau de briques réfractaires la chaleur pendant les heures creuses et la restitue par rayonnement pendant la journée. Son coût est plus élevé, entre 800 et 2.000 €.
• radiateur plasma : fonctionnant par rayonnement infra-rouge, cette nouvelle technologie brevetée CNRS consomme 40% de moins d'électricité qu'un convecteur classique. (voir
Verelec)
• pour les salles de bains, les radiateurs et les sèche-serviettes bi-énergie (électriques et reliés au chauffage central) assurent une température de base (même quand la chaudière est éteinte) qui peut être augmentée rapidement à la demande.
La grande polémique autour du chauffage électrique est que bien qu’étant le moins performant, il est aujourd’hui le plus utilisé (près d’un ménage sur trois et 70% des logements neufs) et que ses défenseurs mettent en avant le fait qu’il limite les émissions de gaz à effet de serre étant donné qu’en France l’électricité est produite majoritairement par ds centrales nucléaires (80% environ). Mais les ONG environnementales ne sont pas de cet avis car les centrales nucléaires ne suffisent pas à couvrir l’ensemble des besoins en période de fortes demandes et ce sont les centrales thermiques (au fuel, charbon ou gaz) qui doivent assurer le complément. Or leur rendement est très mauvais puisqu’il faut 3,5 fois plus de fuel, de gaz ou de charbon pour alimenter une centrale qui produira de l’électricité que si le logement était directement équipé d’une chaudière alimentée par ce même fuel ou gaz. Ainsi, selon l’ADEME, chaque kwh électrique consommé en période de chauffage produit 180 g de CO2 et jusqu’à 260 g de CO2 lors des hivers froid. Par comparaison, une chaudière gaz émet 200g de CO2 / kwh et une chaudière fuel 280 g.
10. A l’usage
Les systèmes de régulation (thermostat, horloge programmable, robinets thermostatiques, … ) permettent de réduire jusqu’à 10 % les besoins de chauffage.
Veillez à bien entretenir vos équipements : la révision régulière d’une chaudière, obligatoire une fois par an, rallonge la durée de vie du materiel, garantit la sécurité de son usage, et réduit les émissions de polluants et les consommations (de 8 à 12 %). Idem pour le ramonage des conduits de cheminée, à effectuer aussi régulièrement.