L'UFC-Que Choisir a choisi la période de la Toussaint pour dénoncer les "pratiques funestes" dans le domaine des services funéraires, avec notamment une hausse de 34% du prix des obsèques en dix ans (soit "plus du double de l'augmentation du coût de la vie en général") et des écarts de prix "faramineux" (de 1 à 10) entre les devis des magasins funéraires. Et de dénoncer l'absence de concurrence, cependant que les opérateurs avancent de leur côté une évolution dans les prestations demandées par les familles… A noter : l'UFC-Que Choisir a émis les mêmes réserves concernant les contrats d'assurance obsèques, jugés peu avantageux pour le consommateur par rapport à une épargne classique. Autre "produit-phare" de cette période : le chrysanthème, une des rares fleurs à éclore en automne, est devenu "la" star des cimetières. Environ 95% des ventes annuelles de chrysanthème en pot (23 millions de pots vendus en 2007, ce qui en fait l’une des cinq fleurs en pot ou en massif les plus vendues) se font entre octobre et novembre, et 93,4% des achats sont destinés au cimetière. Problème : la culture du chrysanthème se passe difficilement de lumière artificielle et de pesticides, et de surcroît la production locale, dans les départements du Nord et du Maine-et-Loir, est de plus en plus concurrencée par les fleurs venues des plantations quasi-industrielles (serres chauffées et éclairées 24h/24) des Pays-Bas.
Autant dire que les principes de la consommation responsable gagneraient à s'appliquer à ce "marché" particulier, car les expériences étrangères montrent que les obsèques écologiques sont aussi plus économiques… mais peu d'options sont aujourd'hui disponibles dans l'hexagone (voir notre "truc vert" sur l'adieu). Mais les choses pourraient changer à l'avenir : Ca Cartonne, une association de réinsertion du Pas-de-Calais, vient de présenter un prototype de cercueil fabriqué en cylindres de carton de récupération, qui peut être peint de couleurs différentes et possède des poignées amovibles. Essentiellement destiné à la crémation, ce cercueil pourrait représenter une solution au problème de l'augmentation du coût des obsèques puisqu'il serait proposé au prix de 180 euros, soit plus de deux fois moins que l'entrée de gamme des cercueils en chêne. Pour être commercialisés, ces cercueils écologiques devront encore passer des des tests sur les normes mécaniques, les composants des matériaux et la biodégradabilité, qui leur permettront ensuite d'obtenir trois agréments Afnor. Espérons que les sociétés de pompes funèbres françaises, dont le marché annuel pèse 1,5 milliard d’euros, ne fassent pas trop de lobbying contraire, de peur de voir leurs recettes fondre comme neige au soleil...