La production de matières textiles naturelles ou synthétiques est très coûteuse pour l’environnement. Très gourmande en eau et en pesticides, la culture du coton a un impact désastreux sur la nature et les populations. Fabriquées à partir de pétrole, les fibres synthétiques – le polyester ou le nylon - sont quant à elles consommatrices en eau et en énergie. Les impacts sociaux et sanitaires de la production de ces matières synthétiques sur les producteurs, en contact direct avec ces produits toxiques, sont alarmants. Heureusement, des alternatives textiles durables et innovantes émergent peu à peu pour lutter contre ces fléaux et ainsi permettre aux populations de s’habiller en toute sécurité avec leur conscience apaisée ! On connaissait déjà la fibre d’ananas ou encore la fibre de chanvre ou de lotus, voici désormais la fibre d’ortie. Facilement cultivable et peu consommatrice d’eau, l’ortie urticante est une solution viable : elle pousse facilement en Europe et ne requiert pas l’utilisation de pesticides. En plus d’être biodégradable et aussi résistante que le lin, la fibre d’ortie est thermorégulatrice. Grâce à sa fibre creuse, elle isole de la chaleur en été et protège du froid en hiver. Pour ceux qui ne sont pas encore convaincus, sachez qu’une fois la plante coupée et déshydratée, son effet urticant disparaît totalement. La marque française Natural Ethics propose à la vente des vêtements composés à 100% d’ortie. Toutefois, les prix restent très élevés car la fabrication de ce type de textile reste encore trop peu développée … Il faut donc compter 68€ pour un top bretelle 100% en fibre d’ortie et tricoté main. Même si la marque vestimentaire collabore avec une association népalaise dans le respect d’un artisanat éthique et durable, le transport de la marchandise représente toujours un coût environnemental… Très récemment, la Région Lorraine a décidé de soutenir le projet New Fibre, dont l’objectif est de redynamiser la filière « fibres naturelles » pour l’industrie textile de la région. Porté par École nationale supérieure d'agronomie et des industries alimentaires (ENSAIA), ce projet a pour ambition de cultiver l’ortie urticante, en respectant l’environnement, pour produire des fils d’ortie à destination des industriels textiles. Inscrite dans le développement durable, la production de fibres d’ortie urticante semble avoir un avenir prometteur …