10 ans. C’est le temps qu’il a fallu à Brian Chesky et Joe Gebbia pour transformer leur formule airbed & breakfast en licorne ! Les bénéfices de cette start-up professionnelle de la location de logements entre particuliers sont aujourd’hui estimés à 3 milliards de dollars.
Le problème avec la plupart des start-ups célèbres de la Silicon Valley (comme Uber), c’est que leur entrée sur le marché est brutale pour tout le monde : la législation est lente à s’adapter et laisse libre voie aux abus, les acteurs traditionnels se retrouvent face à une compétitivité déloyale et les collectivités territoriales n’ont pas leur mot à dire. Qu’on ne se méprenne pas : leur offre transformant le BtoC en CtoC leur attribue sans doute le qualificatif de « diruptif », mais le modèle économique de ces start-ups suit toujours le principe selon lequel seule une minorité d’invisibles investisseurs s’enrichissent. Voilà pourquoi dans plusieurs villes européennes, des collectifs de codeurs, chercheurs, activistes et designers ont décidé d’une alternative, plus fair play, plus transparente et plus distributive des richesses : FairBnB.
Cette dernière est une coopérative qui met en avant l’humain avant le profit avec une plateforme de location de logements entre particuliers plus participative qui contribue au développement durable des villes touristiques. Détenue et cogérée par ses membres, cette coopérative se positionne sur deux enjeux forts sur lesquels son concurrent, bien connu de tous, est fortement critiqué.
D’abord, FairBnB entend lutter contre la fraude fiscale. Ses membres, qui détiennent et cogèrent la plateforme, ont un visage « local » : qu’ils soient hôtes, voyageurs, commerçants ou propriétaires, ils sont tous citoyens, motivés par le dynamisme et la gestion de leur territoire. La plateforme FairBnB sera ainsi transparente sur ses revenus générés. Elle a aussi l’ambition de travailler avec les autorités pour éviter la fraude fiscale et limiter la location à un ou deux biens par personne. Pour favoriser son ancrage local, FairBnB souhaite également réinvestir la moitié de ses bénéfices dans des projets locaux, soumis au vote des habitants, des voyageurs et des municipalités. Alors, partant pour passer au tourisme vert ? Au printemps, ce sont Amsterdam, Barcelone, Bologne, Valence et Venise qui pourront vous accueillir grâce à FairBnB.