Certains fabricants ne savent plus quoi inviter pour nous pousser à la consommation. Après la télé dans toutes les pièces, voici le frigo dans la salle de bain, la chambre à coucher et le salon. Ces mini-réfrigérateurs qui, selon leurs fabricants, permettent de stocker à côté de son lit produits de beauté et boissons pour la nuit (sic !) échappent à la réglementation européenne qui impose un étiquetage de la consommation électrique et un classement énergétique de A à G. Or ces réfrigérateurs font à la fois office d'appareils rafraîchissants et ... chauffants pour "garder à température un repas chaud". Vu les dimensions de l'objet en question et son design (alimentation par prise USB ou sous 12 volts avec transformateur, et porte en verre dans certains cas), il risque d'être très énergivore pour une efficacité bien décevante. Un des ces appareils made in China se branche sur la prise USB de votre ordinateur et permet de rafraîchir une canette à la fois. Comme si marcher jusqu'au réfrigérateur de la cuisine exigeait un effort surhumain. Certes, ces frigos miniatures sont adaptés par leurs dimensions aux flacons de petite taille et mettent à l'abri des effluves de camembert nos précieux élixirs de beauté. Certes, en séparant la bière de Monsieur et les masques à l'huile de rosier musquat de Madame, on fait un (petit) pas de plus vers l'harmonie conjugale. Mais soyons terre à terre : aucune valeur de consommation électrique n'est mentionnée dans les fiches techniques de ces produits vendus sur de nombreux sites commerciaux en ligne. Branchés en permanence, en plus de tous les autres équipements déjà en veille à la maison, les mini-frigos font monter insidieusement notre compte carbone. Il s'en vendrait plus de 20 000 par an en France. A l'heure du changement climatique, on peut sans doute affirmer que ce sont 20 000 appareils de trop. Les consommateurs seraient bien inspirés de ne pas en acheter un de plus ... pour arrêter les dégâts.