Pour la première fois, une étude du Commissariat général au développement durable (CGDD) sur "Le contenu carbone du panier de consommation courante" (dans "Le point sur", n° 121, avril 2012) analyse la consommation courante de 20 000 ménages du point de vue de son impact sur le climat. Selon l'étude, chaque Français a acheté, en 2009, 700 kg d'aliments, de boissons, de produits ménagers, de parfumerie et d'hygiène - ce "caddie moyen" correspondant à 16% des dépenses de consommation des ménages. Au total, sur l'ensemble du cycle de vie de ces produits, l'impact climatique de ces achats représente 1,4 tonne d'émissions de CO2, soit autant qu'un aller-retour Paris-Pékin en avion, même si le poids carbone du panier varie dans des proportions importantes (de 1 à 25) selon les produits qui le composent.
Ainsi, la viande (y compris les produits transformés à base de viande) représente 8 % du poids du panier en moyenne, mais 23 % des dépenses et environ un tiers de son contenu carbone (du fait notamment de l'importation de produits pour l'alimentation du bétail mais aussi du transport). La contribution carbone des articles de ménages à courte durée de vie (lingettes, éponges…) et celle des produits destinés aux animaux de compagnie (dont beaucoup sont à base de viande) est également supérieure à leur part dans le poids et le coût global du panier de courses (au total, ces deux catégories, avec la viande, représentent plus de 50% du poids carbone du caddie moyen). A l'inverse, les fruits et légumes représentent 20 % du poids du panier mais ne contribuent qu'à hauteur de 7 % au contenu carbone. Toujours sur le volet alimentaire, l'impact carbone varie logiquement selon que le produit est cru ou cuit, surgelé ou frais, en vrac ou emballé : ainsi, la moyenne de l'impact carbone d'un légume frais est inférieure de 35 % à celle des conserves, et cette différence d’impact environnemental est en partie imputable à l’emballage qui représente, en moyenne, le quart de la contribution carbone des légumes en conserves, contre environ 5 % pour les légumes frais.
En cohérence avec des études déjà menées, il ressort également que l'impact carbone diffère selon la composition des foyers et naturellement la catégorie sociale : ainsi, pour les ménages ouvriers, le contenu carbone par kilogramme d'achat des ménages ouvriers est supérieur de 8% à la moyenne (alors que les dépenses par kilo de produits sont inférieures de 10% à la moyenne) et celui par euro dépensé est supérieur de 20% à la moyenne. Chez les cadres, qui achètent des produits plus chers, c'est logiquement l'inverse : le contenu carbone par euro est inférieur de 15%. La période de vie influe également sur le contenu carbone du panier de consommation courante - celui d’un retraité est ainsi supérieur de près d’un quart à la moyenne.