Du nouveau dans l'assiette : dans le rapport "Sustainability Diets and Biodiversity", les Nations-Unies préconisent à tous les pays de promouvoir une alimentation soutenable et la biodiversité alimentaire, afin d’améliorer la santé des hommes et de la planète. L’ouvrage, publié avec l’ONG Biodiversity International, constate le caractère non-durable du système agroalimentaire actuel, qui génère un énorme gaspillage alimentaire et ne fait pas que du bien à la santé des hommes : 900 millions de personnes dans le monde souffrent de la famine, 1,5 milliard sont en surpoids ou obèses, et environ 2 milliards souffrent de malnutrition. De plus en plus de carences et maladies sont engendrées par des régimes alimentaires faibles en vitamines et en nutriments nécessaires à la bonne santé : diabète et maladies cardiovasculaires en découlent directement, tandis que les carences en vitamine A, en fer et en iode sont légion. Selon la FAO, aujourd’hui seulement trois types de récoltes – maïs, blé et riz – fournissent à elles seules 60% des valeurs nutritives issues des cultures à l'échelle mondiale. Les choix alimentaires sont aussi conditionnés par les revenus, rappelle l’étude. En effet, plus les salaires des habitants des pays en voie de développement augmentent, plus ils sont enclins à délaisser les plats traditionnels à base de protéines végétales au profit d’une alimentation plus grasse et riche en viande, produits laitiers, et sucre. Résultat : l’uniformisation des cultures et des élevages conduit à l’usage massif des OGM, pour booster la productivité, au détriment de la qualité. Et l’industrie agroalimentaire génère des produits à fort impact carbone : transport sur des milliers de kilomètres, composants riches en sucre et en graisses. Cependant, tout n’est pas perdu ! Au Kenya par exemple, Biodiversity International a participé à la réintroduction de plusieurs espèces végétales dans les régimes alimentaires et sur les marchés locaux. Autrefois considérées comme « plats du pauvre », ces plantes sont aujourd’hui de plus en plus demandées. Et le livre termine avec l’exemple du fameux régime méditerranéen, riche en légumes gorgés de soleil !