Alors que près 60% de l’humanité se concentre aujourd’hui dans les zones urbaines, cette proportion devrait atteindre 80 % d'ici 2050, et l'on sait déjà que même en anticipant certaines évolutions technologiques, l’agriculture traditionnelle ne pourra pas répondre à la demande alimentaire : 80 % des surfaces arables du globe sont déjà en exploitation, et 15 % de ces sols ont même été épuisés (agriculture intensive, pollution, désertification…).
Pour faire face à ces défis, les grandes enseignes de distribution se lancent peu à peu dans l’aventure originale et innovante des voies agricoles alternatives - des paniers de petits producteurs à l'agriculture de proximité en passant par un travail avec architectes, designers et ingénieurs agronomes pour inventer la ferme de demain, au cœur des villes.
Même si les étalages ne sont pas prêts d'être remplacés par des vaches à lait, l’heure de l’agriculture urbaine semble bien avoir enfin sonné. C’est le cas, par exemple, avec le nouveau supermarché de la chaîne américaine et pionnière du bio Whole Foods Market, qui a ouvert le 17 décembre 2013 à Brooklyn non seulement ses portes mais aussi sa serre, vingt fois plus économe en eau qu’une serre classique grâce à un système d’irrigation ingénieux, et sous laquelle poussent sagement les fruits et légumes qui seront plus tard vendus aux clients du magasin. Réalisée en partenariat avec Gothams Greens, spécialiste New-Yorkais des fermes urbaines, cette serre commerciale est la première intégrée à un espace de distribution et pourra à terme fournir d’autres supermarchés de la marque à New-York ! "Ce projet est une énorme avancée pour la promotion de la production locale, très appréciée par les consommateurs. Grâce à notre serre, ils auront accès toute l’année à des herbes, des légumes verts et des tomates de très grande qualité, ultra frais et organiques. Ils seront produits juste au-dessus du magasin, sur son toit. Nous sommes très fiers de participer au développement d’un mouvement national pour une nourriture durable", commente Viraj Puri, co-fondateur de Gotham Greens, dans un article publié par Influencia.
Mais n’est pas green épicerie qui veut, et pour affirmer sa vocation d'enseigne responsable, Whole Foods Market n’a pas misé que sur un seul point. En effet, en plus de l’économie d’eau et de la réduction de l’empreinte carbone de ses produits (qui nécessitent peu de transports puisque cultivés localement, et même mieux encore à l’étage supérieur), le magasin s’est doté d’un système photovoltaïque qui produit 20% de son électricité, et, grâce à ces panneaux solaires couplés à des ampoules LED et à des chargeurs à énergie solaire pour voitures électriques, il fonctionne au total avec 60% d’énergie en moins qu’une enseigne conventionnelle. Enfin, un restaurant, un bar à bière, un four à pizza et un stand de jus de fruits ont été aménagés pour fidéliser les plus militants. Whole Foods Market, un must pour le consommateur responsable New-Yorkais ?