La Fédération nationale de l'agriculture biologique (FNAB) déplore dans un récent communiqué les initiatives récentes de plusieurs enseignes de la grande distribution pour baisser les prix du bio : suite à l'offensive d'Auchan qui annonçait en mai 50 aliments bio à moins d'un euro, Leader Price a répondu par une campagne publicitaire promettant des prix plus bas encore sur un panier de 29 produits, puis Leclerc s'est lancé à son tour dans la bataille via un site Internet comparant les prix des produits bio de marques nationales ou distributeurs. Cette stratégie, qui n’est pas poursuivie par toutes les enseignes, s’appuie sur la croissance continue des achats de produits biologiques, poursuivie en temps de crise - une tendance révélatrice d’une modification des habitudes alimentaires des consommateurs, même si moins de 50% des produits bios sont achetés en GMS. La FNAB regrette que sous prétexte de "démocratisation" et de "lois naturelles du marché" les grandes surfaces mettent en danger l'agriculture biologique. "À un objectif du plus bas prix il faut substituer un objectif du juste prix pour les consommateurs et les producteurs, argumente la fédération. Les enseignes qui lancent la guerre des prix sans autre forme de considération pour les enjeux économiques, environnementaux et sociaux d'une telle stratégie, portent une responsabilité importante dans la fragilisation de la filière dans son ensemble" préviennent enfin les producteurs bio. Ils appellent de leurs vœux la voie alternative engagée par certaines enseignes de distribution spécialisées (comme Biocoop) avec des groupements de producteurs, autour d’outils de planification des cultures et de lissage des prix, ou encore par certaines enseignes de la grande distribution (comme Carrefour), qui pour faire face à leur besoins d’approvisionnement qualitatif contribuent aussi à la structuration de filières durables assurant une juste rémunération des producteurs.