Emmené par son leader Guizmo, un musicien qui place le respect de l’environnement au cœur de ses convictions et de certaines de ses compositions, Tryo s’est construit depuis le milieu des années 90 une image de groupe engagé pour la planète. Comme pour l’artiste américain Jack Johnson, cela passe par ses chansons mais aussi par des actions concrètes : la pochette de leur dernier album, Ce que l’on sème (sorti en septembre 2008) est en papier certifié FSC, un bulletin d’adhésion à Greenpeace est glissé dans la pochette, les tee-shirts du groupe sont en coton biologique,… - et Tryo vient de réaliser le bilan carbone de sa tournée de 45 concerts, lequel bilan sera disponible en ligne sur le site du quatuor le 27 avril. "On s’est rendu compte qu’il y avait des choses à faire par rapport aux émissions des bus de tournée et aux kilowatts/h émis par les lumières de scène", souligne Guizmo, membre de Greenpeace depuis 15 ans. "Mais on s’est aussi rendu compte de l’impact du public. Nous allons donc voir comment on pourrait inciter les gens à venir à nos concerts et à ceux d’autres artistes en covoiturage."
Principale conclusion du bilan carbone, en effet : la tournée a généré l’émission de 134 tonnes équivalent carbone (autant qu’une voiture sur 3,3 millions de kilomètres, selon Terra Eco) et le transport du public compte pour 120 tonnes, en sachant que les déplacements en voiture du public sont, à l'heure actuelle
le plus gros poste de dépense de CO2 lors d'une tournée. Du coup, le groupe s’est associé à une société spécialisée, Ecolutis, pour monter une plate-forme dédiée au covoiturage sur laquelle ses fans pourront très bientôt s’organiser à plusieurs pour venir à ses concerts. Objectif : réduire de 5 à 10% les émissions de CO2 pour la prochaine tournée qui débute en mai. Mais le quatuor altermondialiste voudrait aussi étendre son influence au-delà de ses fans : il travaille aussi avec Greenpeace pour voir comment amener d’autres artistes, les responsables des salles de concert et le milieu de la musique en général à réfléchir sur l’impact écologique que peuvent avoir leurs métiers.