Le bâtiment H du centre de détention de Muret, en Haute-Garonne, abrite 86 détenus condamnés à de longues peines, sur les 600 que compte la prison. C’est un quartier dit "de confiance", et pour l’intégrer les détenus doivent présenter un dossier exemplaire, vierge de tout antécédent disciplinaire, et travailler dans l'un des ateliers de la prison, rapporte La Dépêche. Depuis plus d’un an, ce bâtiment compte une autre particularité : un petit potager de 10 parcelles, dont chacune « appartient » à un détenu. Sur 20 m2 environ, il peut faire pousser tout ce qu'il veut, dans la limite de la légalité, évidemment. "M'occuper de mon potager, ça me calme", raconte un détenu. "Tous les soirs, je prends mon arrosoir et je fais le tour." Pour avoir son bout de potager, à Muret, il y a désormais une liste d'attente. Les lopins de terre permettent aussi aux détenus de faire des économies. Et de manger sain, puisqu'ils cuisinent tartes et soupes, selon la saison. Exposé idéalement, plein sud, le potager de Muret est intégralement cultivé en bio et ne reçoit aucun engrais. Parmi les autres activités "vertes" proposées à Muret, on note aussi des ateliers consacrés à l’horticulture ou à la culture de bonsaïs.
Mais ce centre n’est pas le seul à proposer ces activités : au centre de détention de Toul, près de Nancy, en Meurthe-et-Moselle, une dizaine de détenus, âgés de 60 à plus de 70 ans, évoluent quotidiennement dans un îlot de verdure où salades, carottes et fraisiers font l'objet de tous les soins avant d'être consommés. Et dans l’Yonne, les détenues du centre de détention pour femmes de Joux-la-Ville trouvent dans le jardinage un moyen de concilier leur préparation à la sortie et l'amélioration du cadre de la détention : une formation avec à la clé un CAP production florale et légumière leur est proposée, qui concerne 12 femmes détenues par an.