En pleine crise de la traçabilité suite à l'affaire de la viande de cheval roumaine et alors que la question de l'origine des ingrédients des plats préparés bat son plein, l'association de consommateurs CLCV a réalisé un sondage pour connaître les attentes des consommateurs en matière d'information sur l'origine géographique des produits alimentaires. Conclusion : une majorité écrasante de consommateurs estiment cette information importante (99%). Pour les Français, cet étiquetage spécifique est non seulement un moyen de contribuer au développement économique d'une région ou d'un pays (critère cité par 71% des interrogés), mais c'est aussi une façon de garantir la sécurité de produits (62%). L'affichage d'informations sur l'origine des produits représente un enjeu d'ordre environnemental pour 66% des Français, et un enjeu social pour 63% d'entre eux. Mais quel type d'information souhaite-t-on ? 79% des sondés voudraient que la viande intègre les lieux de naissance, d'élevage et d'abattage, et sont favorables à une information sur l'origine des principaux ingrédients pour les plats préparés et transformés (appelés "composites"), ce qui n'est pas le cas actuellement. Car aujourd'hui, l'information sur la provenance des aliments n'est obligatoire que pour certaines catégories de produits : les fruits et légumes frais, la viande bovine, le poisson lorsqu’il n’est pas conditionné ou préparé, le vin, l’huile d’olive, la volaille lorsqu’elle ne vient pas de l’Union européenne, le miel et les œufs. La CLCV a d'ailleurs pris en exemple certaines marques affichant des messages parfois trompeurs sur l'origine de ses produits: "France Champignons" vend des pleurotes d'Espagne… et à l'inverse, la marque Aoste ne fabrique pas son jambon à Aoste, en Italie (c'est pourquoi il ne bénéficie pas de l'appellation contrôlée), mais en France, en Isère. Il ne faut donc pas confondre lieu de production, lieu de transformation et lieu de fabrication. Mais les Français ont l'air de s'y connaître : par exemple pour une confiture, 92% souhaiteraient avoir des informations sur le lieu de production des fruits ET sur le lieu de fabrication de la confiture. Cette enquête fait écho à l'évolution de l'étiquetage voulu par la réglementation européenne, et la CLCV espère bien que son enquête fera accélérer les choses...