Alors que l’industrie du textile continue d’être la deuxième industrie la plus polluante au monde juste derrière le pétrole, de nombreuses solutions existent déjà afin de faire vivre une seconde vie aux vêtements ou adopter des modes de consommation textile plus responsables.
Mais durant la production, qu’en est-il ? Il faut savoir que la fabrication d’une pièce vestimentaire entraine environ 20% de perte de tissus dans le meilleur des cas. D’après le site fashionrevolution.org, il est estimé que nous produisons 400 milliards de m2 de textile par an, dont 60 milliards seraient directement jetés après découpe. Ces pièces non utilisées, très peu exploitées, sont pour la plupart incinérées ou revalorisées énergétiquement. Existe-t-il des moyens pour éviter ces gâchis de matières ? C’est la question que se sont posés certains entrepreneurs du textile.
Parmi ces marques innovantes, Skunkfunk affirme régulièrement son engagement dans des collections capsules Zero Waste faisant la part belle à des matières comme le coton biologique, le polyester recyclé (plus de 90% de fibre recyclée), les fibres de cellulose (eucalyptus), de chanvre ou de rami. Tous les emballages de la marque sont biodégradables. Même le transport n’échappe pas à la règle, se faisant par voie maritime ou avec des transports terrestres neutres sur le plan des émissions de CO2. Du côté social, la marque a fait certifier GOTS (environnement et social) ou commerce équitable une grande partie de sa production.
Certains marques vont plus loin et s’assurent que les chutes soient entièrement associées aux processus de fabrication. C’est le cas de tonlé : chez cette marque cambodgienne, 90 % des tissus utilisés dans la confection de ses sacs, accessoires et vêtements stylés faits à la main au Cambodge sont des chutes issues d’usines textiles. Les 10 % sont fabriqués localement. Grâce à une collaboration rapprochée entre ses designeurs et son équipe de production, ainsi qu’une réutilisation minutieuse de chaque chute de tissu, jusqu’au moindre fil, tonlé ne « gâche » que 2 à 3% de tissus lors de la confection de ses articles.
Cette idée de design zéro déchet est au cœur de la démarche de Mylène l’Orguilloux, une modéliste française qui a notamment choisi de partager ses patrons en open source. Pour elle, partager ses bonnes pratiques est aussi un excellent moyen de lutter contre le gâchis de matières. Et la créatrice de rappeler que cette quête du zéro déchet dans la mode « stimule la création » et la créativité.
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