Longtemps associé à une restauration rapide de piètre qualité, le secteur américain des “trucks-food” (camions de restauration installés au coin des rues) est aujourd’hui selon Time Magazine au cœur d’un mouvement innovant qui voit arriver de nouveaux acteurs, décidés à toucher de nouvelles cibles (plus jeunes et urbaines) et engagés sur la qualité gustative ou écologique des plats servis. Autre particularité : ces restaurants ambulants sont désormais mobiles et les habitués doivent d’abord aller sur Internet ou Twitter pour savoir où et quand les trouver… Et l’offre est incroyablement variée - de Kogi qui vend à Los Angeles des spécialités mexicano-coréennes préparées à partir d’ingrédients frais à RoliRoti qui fait circuler sa rôtissoire bio en Californie, en passant par Spencer on the Go dont la "French cuisine" ambulante fait un carton à San Francisco, Skillet qui ne fait que du bio et du local à Seattle, Schnitzel & Things qui accumule les prix distinguant sa cuisine à New-York ou enfin Van Leeuwen Artisan Ice Cream dont le camion, à Soho, ne vend que des glaces fabriquées à partir d’ingrédients locaux.
Révélatrice d’un désir de vivre la ville différemment, cette offre résolument "anti-fast-food" est à la fois une alternative à la restauration classique et une réponse à la hausse des prix de l’immobilier. Elle procède aussi d’une volonté de démocratiser la tendance du Slow-Food, fondée sur des ingrédients frais, locaux et bio, qu’ont lancée des chefs comme Alice Waters (dans son restaurant Chez Panisse de Berkeley), et d’inventer de nouveaux modèles économiques en réponse à la crise. L’idée est en effet avant tout de proposer des plats de chefs, à haute qualité écologique et gustative, de manière rapide, pratique et financièrement accessible. Un coup de main inattendu de la street-food à Michelle Obama dans son combat contre le fléau de l'obésité...