Alors qu’en France un tiers des déchets ménagers sont des emballages, difficile de s’en passer pour ceux qui le voudraient : en dehors des actions coup-de-poing "dégage l’emballage" menées ponctuellement par des associations écologistes et de consommateurs (invitant à entasser au sol, à la sortie des caisses, tous les emballages des courses effectuées par les militants !), seuls certains magasins bio vendent de manière régulière des produits en vrac, essentiellement alimentaires (céréales, riz, café, biscuits, etc.). Même les fruits et légumes se retrouvent désormais emballés en supermarchés, au motif qu’ils se conservent mieux ou qu’ils ont été préparés, coupés, etc. Certes, la crise a donné un coup de pouce à certaines initiatives vertueuses (voir par exemple le rayon "self discount" chez Auchan, qui propose produits en vrac vendus en self-service et des produits de tous les jours - entretien, épicerie, boissons, etc. - sans conditionnements superflus) ou encore poussé certains fabricants à dégager l’emballage pour proposer des produits plus économiques (voir les yaourts Ecopack de Danone, vendus sans suremballage carton).
Mais personne n’est allé jusqu’à ce qu’a fait Catherine Conway en Angleterre : la jeune femme a créé en 2006 Unpackaged, une boutique où les produits sont vendus sans aucun emballage autre que ceux que les clients amènent eux-mêmes pour les remplir… ou, à défaut, les boîtes réutilisables vendues par l’enseigne elle-même. Concrètement, Unpackaged propose des produits alimentaires (céréales, légumineuses, riz, fruits et légumes, fromages, épices, thés, cafés ou cacao, vins et bières au tonneau ou encore chewing-gums naturels) mais aussi des produits ménagers et des produits d’hygiène-beauté (savons, gels-douche, couches, coton bio, dentifrice…) – le tout en version biologique et équitable naturellement, cohérence oblige, et sans transport aérien. Et tous les types d'emballages réutilisables (boîte, bouteille, etc.) sont acceptés, pour quasiment tous les produits, affirme Conway. "Une petite partie seulement des emballages jetables est aujourd’hui recyclée", dit-elle, "la plupart finit encore dans les décharges, et en pratique le recyclage ne marchera que si nous commençons par réduire nos emballages et si nous prenons la discipline quotidienne de privilégier ceux qui sont réutilisables." Autre avantage : la formule permet aux clients de n’acheter que ce dont ils ont besoin… et ainsi d’éviter le gaspillage ! Aux dernières nouvelles, Catherine travaillerait sur le développement en franchise de son concept…