Les perturbateurs endocriniens se cachent partout : dans la poêle en téflon utilisée pour faire cuire des aliments, dans les cosmétiques, la nourriture et même dans la peinture utilisée pour repeindre nos murs. De la cuisine à la salle de bain en passant par la chambre, tous les aspects de notre vie quotidienne sont impactés de près ou de loin par ces substances soupçonnées de détraquer le système hormonal. En 2002, l’Organisation Mondiale de la Santé a défini le perturbateur endocrinien comme « une substance […] ou un mélange qui altère la/les fonction(s) du système endocrinien et […] cause un effet délétère sur la santé d’un individu, sa descendance ou des sous-populations », confirmant ainsi sa dangerosité pour l’être humain. Dès les années 90, l’hypothèse du danger des perturbateurs endocriniens pour la faune et l’espèce humaine est formulée puis confirmée par des études épidémiologiques et toxicologiques. Impacts négatifs sur la grossesse (retard de croissance intra-utérin), troubles de la reproduction masculine, altérations des fonctions telles que la croissance, le développement, le comportement et l’humeur, etc … ces substances ont de quoi être accusées de tous les maux. Certains de ces perturbateurs endocriniens sont aujourd’hui bien connus du grand public : phtalates ou bisphénol A, parabènes, PCB mais aussi pesticides et retardateurs de flamme (ceux présents sur nos mobiliers et tissu d’ameublement). Le cas des « enfants distilbènes » représente à lui seul l’exemple le plus documenté des effets de perturbation endocrinienne sur l’espèce humaine.
Face à ce constat alarmant, plusieurs collectifs et ONG se sont déjà mobilisés. C’est maintenant au tour du collectif de 1 600 médecins « Alerte des Médecins sur les Pesticides » de tirer la sonnette d’alarme. Il lance dès maintenant une campagne de prévention en Limousin ciblant la période de la grossesse, une période de vulnérabilité maximale selon les données scientifiques. Une affiche et des brochures de sensibilisation sont mises à disposition des endocrinologues, gynécologues et médecins généralistes pour qu’ils alertent les femmes enceintes des dangers des perturbateurs endocriniens et délivrent des conseils simples pour éloigner autant que possible ces substances de leur environnement quotidien. Voici en substance quelques conseils minute : utiliser des récipients en verre plutôt qu’en plastique et bannir les poêles en téflon, privilégier une alimentation à base de produits bio, ne plus recourir à l’utilisation d’insecticides et herbicides au jardin (ils seront d’ailleurs interdits en France à partir de 2019 pour un usage domestique). Le collectif réclame aussi l’intégration aux programmes de formation continue des médecins des enseignements sur les dangers des perturbateurs endocriniens. Il appelle aussi de ses vœux une implication ministérielle et une réglementation spécifique sur ces substances afin de protéger l’ensemble de la population des risques sanitaires encourus.
Plus d’informations sur http://www.alerte-medecins-pesticides.fr
Vous êtes praticien-ne-s de santé ? N’hésitez pas à contacter le collectif « Alerte des Médecins sur les Pesticides » pour vous procurer des affiches et brochures à disposer dans vos salles d’attente pour sensibiliser votre patientèle.