Le rapport "Deeper luxury" de la branche anglaise du WWF (qui épinglait l’an dernier le monde du luxe pour ses pratiques environnementales et sociales très contestables) a semble-t-il créé des vocations. Pas évident, pourtant, de créer des bijoux de luxe "responsables", sur un marché où entre l’or, l’argent et les accessoires fantaisie, les impacts sociaux et écologiques (de l’extraction à la production) ternissent souvent l’éclat des bijoux. C’est pourtant le challenge auquel s’est attaqué Baptiste Bataille, styliste de formation et à l’origine de la marque de bijoux éthique Ikken (un nom emprunté à un dialecte africain et qui signifie "qui peut le faire").
Inspirée de l’art africain, la démarche d’Ikken est fondée sur une volonté forte de valorisation et de perfectionnement du travail artisanal pour l’adapter au exigences du marché international de l’accessoire de luxe : la production est concentrée au Sahel, l’une des régions les plus pauvres d’Afrique, et l’objectif est de favoriser l’indépendance des artisans-bijoutiers touaregs à travers la création d’une coopérative de travail et d’apprentissage des techniques locales, renforcées par une formation continue assurée par un artisan-joailler professionnel de la place Vendôme. Concrètement, le projet a pour ambition de stabiliser et développer les revenus professionnels des artisans-bijoutiers, de sécuriser leurs commandes et leurs débouchés, d’assurer la pérennité et la régularité de leur activité.
Le résultat est une gamme de bijoux au design épuré inspiré de l’art africain, avec des lignes minimalistes et des matières locales comme l’argent, l’ébène, l’os, le galuchat (de l’authentique peau de poisson) ou l’os. Pour les découvrir, allez faire un tour du côté du site Internet d’Ikken ou encore, pour ceux qui le peuvent, aux Galeries Lafayette qui commercialiseront les bijoux Ikken courant mai.