L’architecture écologique est encore plus belle si elle est accessible à tous… et accessoirement, cette démocratisation a du sens, puisque l’éco-construction permet aussi de construire des logements économes et que c’est le montant des charges (et non celui du loyer) qui place le plus souvent les familles pauvres en situation économique difficile. Les entreprises de logement social ne s’y trompent pas, qui s’engagent de manière croissante dans des programmes pilotes de construction "verte", avec très récemment un accent particulier sur la végétalisation des bâtiments pour optimiser la qualité de vie et la performance énergétique.
Ainsi, l’architecte (et fils d’agriculteur) Patrick Nadeau a conçu pour l'Effort Rémois (le principal bailleur social de Champagne-Ardenne) une maison entièrement végétalisée, dans le cadre d’un concours sur le thème "Dans quels types de logements habiterons-nous en 2020, et quel y sera notre mode de vie ?". Les travaux seront lancés fin 2009, pour une livraison prévue pour fin 2010.
De son côté, Edouard François, l’architecte connu pour avoir déjà conçu l’immeuble qui pousse à Montpellier puis Tower Flower près de la porte d’Asnières, a livré il y a quelques mois Eden bio, un ensemble de 98 logements et 11 ateliers d’artistes, commandé par l’Opac parisien et implanté au cœur du pittoresque quartier des Vignoles, dans le 20ième arrondissement de Paris, à 500 mètres du cimetière du Père Lachaise, non loin du quartier que l’on appelle "la campagne à Paris". Erigé sur trois étages, le bâtiment est bordé par deux allées passantes pavées : labellisé "Habitat et Environnement" pour sa performance énergétique (les consommations sont inférieures de 15% à la réglementation en vigueur), il comprend des façades végétales (les escaliers extérieurs sont notamment noyés dans la végétation, qui agira comme une protection contre la chaleur en été), de petits jardins privatifs et des espaces verts qui seront entretenus sans produit chimique. Les eaux de pluie seront récupérées et l’utilisation du bois en façade devrait faire office de "piège à CO2".