Fin octobre, l’Institut National de la Recherche Agronomique de Toulouse avait présenté une étude tendant à prouver la capacité du bisphénol A (BPA), désormais interdit dans le plastique des biberons, à pénétrer dans le corps humain par la peau. Alors que ce perturbateur endocrinien reste critiqué pour son utilisation dans les vernis qui tapissent l’intérieur des boîtes de conserve, où il présente comme dans les biberons le risque d’être ingéré, l’INRA mettait également en cause le risque qu’il puisse atteindre nos organismes par simple contact avec la peau : le BPA étant particulièrement présent, sous forme de pellicule, sur le papier thermique qui sert à imprimer les tickets de caisse des grandes enseignes, du petit commerce et des distributeurs de billets. Une autre étude menée par les ONG américaines Safer Chemicals, Safer Families et Washington Toxic Coalition, rendue publique début décembre, concluait d’ailleurs de son côté au fait que la moitié des 22 tickets de caisse étudiés étaient recouverts d'une couche importante de bisphénol A. Selon eux, le seul fait de tenir en main un ticket de caisse pendant 10 secondes permet à près de 2, 5 microgrammes de bisphénol A de passer du ticket vers les doigts – autant dire que les caissières y seraient particulièrement exposées., Compte-tenu des incertitudes sanitaires autour de ce composant chimique, l’enseigne U (1400 magasins en France) vient donc d’annoncer sa décision de substituer à partir du 1er février 2011 les rouleaux de caisse thermique par "un type de support dépourvu de cette substance potentiellement nocive". Une action préventive, à destination des hôtesses de caisse, saluée par le Réseau Environnement Santé (RES) qui mène campagne sur le sujet.