Considérée comme une épidémie par l'OMS, la lutte contre l'obésité est au cœur de toutes les politiques sanitaires occidentales. Bien que n’étant pas l’outil préféré des entreprises agroalimentaires, les taxes se multiplient pour inciter les consommateurs à favoriser une alimentation saine et équilibrée. La France a récemment adopté une taxe sur les sodas et autres boissons sucrées afin de lutter contre l'obésité, tandis que le Danemark s'est attaqué de son côté aux graisses saturées. Cette nouvelle taxe correspond à 16 couronnes, soit 2,15 euros par kilogramme. Concrètement, tous les produits qui contiennent plus de 2,3% d'acides gras saturés y sont soumis (viandes, beurre, huiles, fromages, crèmes et produits transformés). Cette taxe est bien évidemment critiquée par l'industrie agroalimentaire qui dénonce la lenteur administrative qu'elle engendre. Quant aux économistes, dont plusieurs militent malgré tout pour le « signal-prix » (consistant à intégrer au prix le coût des externalités négatives), certains la trouvent néanmoins injuste au motif qu’elle grèverait prioritairement le budget des populations les plus défavorisées et ne serait pas efficace sur le long terme. Une étude anglaise recommande au Royaume-Uni, pays européen le plus touché par l’épidémie (24,5% de la population), d’instaurer une taxe de 20% sur les produits alimentaires (nourriture et boissons) jugés trop gras et trop sucrés. Selon l’étude, une telle mesure permettrait de sauver 2 700 personnes décédant chaque année suite à un accident cardio-vasculaire.