Ce lundi 15 décembre, 10 jours avant Noël, les députés européens se réuniront pour réviser la Directive Européenne sur la Sécurité des Jouets vieille de plus de 20 ans. Mais le projet de révision proposé par la DG Entreprise de la Commission européenne continuera d’autoriser l’usage de perturbateurs endocriniens (comme les retardateurs de flamme bromés) ou de parfums allergisants, et de tolérer, en vertu de dérogations (par exemple dans les parties internes du jouet, supposées non accessibles) ou d’une tolérance de certaines concentrations dites "faibles", la présence de substances dites CMR (Cancérogènes, Mutagènes et Reprotoxiques) comme le formaldéhyde. C’est pourquoi le réseau WECF- Women in Europe for a Common Future, qui regroupe des organisations féminines et environnementales d’Europe, anime depuis début décembre, avec le soutien en France de l’ARTAC du Pr. Belpomme et du MDRGF (Mouvement pour le Droit et le Respect des Générations Futures), la campagne "Stop aux mauvais joueurs : finissons-en avec les jouets empoisonnés !" (avec pétition, manifestations et tests de jouets courants) pour attirer l’attention du public sur la présence de substances dangereuses qui seront toujours présentes dans les jouets si la Directive est adoptée en l’état. Concrètement, WECF exige la prise en compte des effets de ces substances sur la santé et sur le développement de l’enfant et appelait chacun à se mobiliser auprès des parlementaires européens pour réclamer une Directive Jouets plus stricte et protectrice pour tous. Et l’association de rappeler que le marquage CE, que les parents prennent souvent pour une garantie de sécurité, est en réalité appliqué sans contrôle par les fabricants. En 2007, souligne le WECF, 18 millions de jouets ont été l'objet de rappels, dont beaucoup signés par des fabricants connus (Matel, Fisher-Price, Toys R Us, Disney,…) ou portant le marquage CE, et certains jouets, comme les fameux “scoubidous” contiennent jusqu’à 40% de phtalates, un perturbateur hormonal notoire. Pour mémoire, 90% des jouets présents sur le marché européen sont importés et 75% viennent de Chine : ils sont contrôlés de manière aléatoire, et à ce jour il n’existe pas de logo européen commun pour permettre aux parents de faire des choix éclairés et d’éviter les jouets néfastes pour la santé des enfants et des bébés, qui forment un groupe particulièrement vulnérable aux substances chimiques dangereuses. C’est pourquoi le WECF demande notamment l’abolition du marquage CE par les fabricants de jouets et la création d’un label commun à l’Union européenne, et contrôlé par des inspecteurs indépendants sur des sujets comme les substances dangereuses interdites, la sécurité du produit mais aussi les conditions de travail et de production.