Lancé au printemps dernier, U.man Cola est le nouveau venu dans le paysage des alter-colas, ces David vaillants qui s'attaquent à force d'arguments identitaires ou éthiques aux Goliath du marché. Celui-ci a choisi la solidarité comme axe de différenciation, pour donner du sens aux bulles. Ainsi, 50% des bénéfices issus de ses ventes sont en effet reversés à deux associations : Action contre la faim et A chacun son Everest (association qui soutient les enfants atteints de cancer en leur proposant de réaliser un parcours en montagne). A l'origine de ce projet, on trouve un jeune entrepreneur, historiquement spécialisé dans le cidre, Dominique Le Brun, qui voulait faire se rejoindre son activité professionnelle et ses valeurs. Déclinée en version light et zéro, sans sucre, la boisson est distribuée dans tous les magasins Franprix de France, dans tous les magasins Cora et dans quelques centres Leclerc en Bretagne, au prix de 1,30€ la bouteille de 1,5L, sensiblement le même tarif que ses concurrents américains. "Nous espérons en un an dégager 100 000 € de bénéfices, soit 50 000 € pour les associations", annonce Dominique Lebrun qui ne touchera aucun salaire sur cette activité. La solidarité est un argument qui pourrait faire mouche auprès des consommateurs, assure Gilles Fumey, professeur de géographie des cultures alimentaires à Paris IV et chercheur au CNRS, interviewé par La Vie sur le sujet. En effet, selon le chercheur, "tout ce que nous mangeons et buvons est identitaire, tout ce que nous consommons doit avoir du sens. La nourriture aide à s'approprier le monde et ses idées. Je suis ce que je mange et ce que je bois." A l'heure où le "consommer différent" est en plein essor, comme le montre l'essor du mouvement Slow Food, manger devient donc un acte politique sinon militant et "il y a une réelle prise de conscience en faveur d'une nouvelle alimentation plus durable". A suivre...