Alors qu’industriels et distributeurs semblent parfois mobiliser l'essentiel de leur énergie pour faire baisser les prix, au risque que le moins-disant soit aussi un moins-disant social (voir les réclamations des éleveurs), écologique et sanitaire (voir le dernier Cash Investigation et les actions de Greenpeace sur les pesticides) ou encore éthique (voir les dernières révélations sur les pratiques de certains abattoirs), un collectif vient d’annoncer le lancement d’une nouvelle marque de produits alimentaires, baptisée la Marque du Consommateur. Celle-ci, en phase avec les attentes des consommateurs pour lesquels le prix n’est plus le critère de choix selon une étude récente, se veut transparente sur les prix, la qualité et la provenance des matières premières. L’objectif affiché est de "redonner du sens à la consommation" mais aussi de remettre le consommateur au centre de ce qu'il achète, pour le responsabiliser d'une part mais aussi pour lui fournir des informations claires et détaillées sur la manière dont les produits qu'il achète sont fabriqués. Le manifeste mis en ligne sur le site de l’initiative l’affirme sans détours : "depuis des années nous consommons des produits dont nous ne savons finalement pas grand chose et qui ne nous rapportent rien. Alors que tout dépend de nous, nous n’avons aucune influence réelle sur ce que nous consommons ! Pour que tout change enfin nous avons décidé de prendre les choses en main." Après le lancement par le même collectif des "Gueules Cassées", pour lutter contre le gaspillage alimentaire, la création de cette marque du consommateur en préparation est annoncée comme "le deuxième volet" d'une action qui vise à "reconsidérer positivement nos modes de consommation par le consommateur lui-même", sous le slogan un rien provocateur de "C’est qui le patron ?". Tous les produits qui seront mis sur le marché seront directement "issus des attentes et des critères de choix des consommateurs", avec pour la fabrication "un cahier des charges durable et responsable" suivi par des structures partenaires ("petites ou grandes", précise le site). Entr’autres engagements, la Marque du Consommateur veut "soutenir les petits producteurs à l’origine de produits qui méritent d’être défendus et valorisés pour sauvegarder une qualité qui ne doit pas disparaître". Alors que les éleveurs bovins et producteurs de lait traversent une crise sérieuse, La Marque du Consommateur s'engage par exemple à acheter son lait plus cher pour que ces derniers puissent vivre dignement de leur production. Pour assurer le succès de sa gamme de produits, commercialisée avec des emballages simples et informatifs, le site annonce "un engagement préalable des consommateurs" pour valider leur mise sur le marché. Il précise aussi que "les coûts de publicité seront remplacés par une communication de réseaux qui permettra de faire d’importantes économies sur le prix de vente". Une approche simple, qui n'est pas sans rappeler la marque "Ensemble - solidaires avec les producteurs" de Biocoop (la bio en moins), et qui entend tout à la fois assurer la qualité des produits sur le long terme et profiter directement à tous, consommateurs et acteurs de l'alimentaire en France.