L’eau est un bien aussi précieux et vital qu’il n’est gaspillé. Alors que ce bien commun se fait rare dans certaines régions du globe, il est surconsommé dans d’autres. Si l’eau sert à notre consommation quotidienne, elle est aussi largement utilisée dans l’industrie (20 % de la consommation mondiale), l’agriculture (70 %) mais aussi, dans une moindre mesure, dans la cosmétique. C’est même l’ingrédient le plus précieux de l’industrie cosmétique. Il suffit de consulter la liste des ingrédients d’un produit pour s’en assurer : la plupart comptent l’eau comme principal ingrédient. Elle est bien souvent utilisée pour ses propriétés solvantes, permettant de rendre des formules moins grasses et lourdes. Alors que certaines marques cosmétiques font de l’eau la nouvelle star de leurs produits, notamment en ayant recours à des eaux thermales ou florales, d’autres ont choisi d’exclure cet ingrédient de la composition de leurs produits.
Parmi ces marques qui font la guerre à l’or bleu, beaucoup tentent de réhabiliter les cosmétiques solides, dont la composition ne nécessite pas ou peu d’eau. Derrière ce parti-pris, elles limitent l’utilisation de conservateurs (nécessaires quand le cosmétique est sous forme non solide), mais aussi l’utilisation d’emballages avec un impact environnemental moindre. La marque Lush, (re)connue aujourd’hui pour ses barres de savons ou de shampoings, a fait figure de pionnière dans les années 90. Aujourd’hui, le phénomène des cosmétiques solides a pris de l’ampleur, porté notamment en France par de petites marques comme Lamazuna ou Pachamamaï qui proposent shampoings, déodorants et même dentifrices solides. En bonus : des compositions certifiées bio et ne contenant pas de matière animale !
A plusieurs milliers de kilomètres de l’Hexagone, les cosmétiques solides gagnent aussi en popularité. En Nouvelle-Zélande, la marque Ethique propose tout types de cosmétiques en version solide, emballés dans des matières compostables et produits localement sur l’île des kiwis. Certifiée B Corp (le label des entreprises qui concilient but lucratif et intérêt général), Ethique s’engage aussi auprès de ses employés et de ses fournisseurs et reverse 2% de son chiffre d’affaires annuel à des ONG.
D’autres marques de cosmétiques font aussi le choix de proposer des produits non solides mais sans eau, afin d’obtenir des formulations sans conservateurs, plus adaptées pour la peau. C’est le cas de la marque américaine Vapour Beauty qui propose du maquillage et des produits de soin bio, sans eau ni conservateurs. En France, Sinagua met à disposition des peaux matures des produits aux formulations anhydres (sans eau) qui leur sont spécialement adaptés, dont 77% des ingrédients sont bio.
Les cosmétiques sans eau ont décidément tout bon !