Déjà confirmée en 2008, la présence de pesticides dans nos aliments avait entrainé une vague d’indignations chez les consommateurs français. L’étude publiée récemment par Générations futures relance donc un débat épineux avec un rapport inédit. Et pour cause : la présence de résidus de pesticides mesurée dans des fruits et légumes non bio consommés en France est alarmante.
En tout, ce sont 19 fruits et 33 légumes qui ont pu être étudiés sur la base des données fournies par la DGCCRF (direction générale de la répression des fraudes) soit 11 103 échantillons sur une période de 5 ans (2012-2016). Le classement obtenu est donc réalisé en fonction de la fréquence des dépassements des limites maximales en résidus (LMR).
En tête des fruits et légumes les plus touchés, on retrouve les raisins (89 % des échantillons contiennent des résidus de pesticides quantifiables), les clémentines/mandarines et les cerises (88 %). Dans le cas inverse, les épargnés sont les kiwis (27%) et les avocats (23%). Mais le chiffre le plus inquiétant reste 2,7 % : le pourcentage des échantillons de fruits présentant un taux de pesticides supérieur aux limites maximales de résidus (LMR). Du coté des légumes, les céleris en branche et les herbes fraiches représentent le plus de risques pour la santé, avec respectivement un taux de 85 % et 75 %. En fin de liste, on trouve les asperges (3%) et le maïs doux (2%).
En plus d’être alarmants, ces chiffres démontrent une influence omniprésente des pesticides sur notre santé. Car en effet, ces pesticides, avant de se retrouver dans nos assiettes, polluent également notre environnement, sans compter les dégâts causés sur les populations d’abeilles et donc la biodiversité. En plus d’être alimentaire, cette crise se révèle donc sanitaire et environnementale.
Certains distributeurs prennent progressivement la mesure du problème et agissent. Par exemple, la marque Auchan, dans le cadre de son programme La Vie En Bleu, lance en 2017 une gamme de fruits et légumes sans résidus de pesticides et co-construite avec les producteurs. Tout les distributeurs sont d’ailleurs passés au peigne fin sur le sujet par l’association Greenpeace, mettant à disposition son propre classement des enseignes.