En 20 ans, la consommation d'appareils électroménagers a doublé en France (voir notre truc vert électroménager et équipement), de sorte que ces appareils, avec l'éclairage et l'audiovisuel, représentent à eux seuls 15% de la consommation énergétique des ménages français. Heureusement, dans le même temps, l’étiquette énergie se développait pour inciter fabricants et consommateurs à privilégier les appareils les plus sobres en énergie (elle date de 1995 pour les réfrigérateurs et les congélateurs, de 1999 pour les lave-linge, de 2000 pour les lave-vaisselle, etc.). Avec un certain succès d’ailleurs : ainsi, 80 % des lave-linge sont désormais des appareils de classes énergétiques A ou B, et le rendement énergétique des réfrigérateurs et congélateurs s’est amélioré de 30 % entre 1996 et 2000. Pourtant, le magazine de consommation Que Choisir a choisi de jeter un pavé dans la mare en dénonçant le caractère obsolète de l’étiquette énergie. Selon l’enquête de l’association UFC-Que Choisir, le problème est d’abord que l'échelle de l'étiquetage énergétique est obsolète : elle affiche toujours l'échelle de A à G, alors que les appareils des classes les plus mauvaises ont disparu des rayons – de sorte que quand il choisit un réfrigérateur de classe A, le consommateur peut croire faire un geste écologique alors qu’il achète l’appareil le plus énergivore (les équipements de classe A + et A++ représentent une économie de 25 % à 50 % par rapport à la classe A) ; ensuite, les appareils les plus performants sont absents des rayons (seuls 5% des réfrigérateurs sont de classe A++, la plus économe actuellement, et pour les sèche-linge, seuls 13% des appareils sont en classe A) ; autre argument de l’UFC Que Choisir, "l'économie d'énergie est hors de prix" puisque le surcoût entre deux classes est significatif (pour les réfrigérateurs, il faut débourser en moyenne 85 euros supplémentaires pour accéder à la classe A+, et 282 euros pour accéder à la classe A++ - un surcoût qui, contrairement à une idée reçue, n'est pas compensé par l'allègement de la facture électrique : le surcoût de la classe A+ n'est amorti qu'au bout de 10 ans et celui pour accéder à la classe A++ n'est jamais compensé). Dans ces conditions, dénonce l’UFC-Que Choisir, comment s'étonner que les appareils les plus performants énergétiquement soient délaissés des consommateurs dans le contexte actuel de crise ? Et l’association d’appeler à deux mesures : d’une part la réactualisation de l'étiquetage énergétique pour que l'échelle soit en adéquation avec la réalité des produits et sa généralisation à tous les appareils électriques de la maison (TV, ordinateur, fer à repasser...) ; et d’autre part l'extension aux appareils électroménagers du dispositif du bonus-malus qui a déjà fait ses preuves pour l'automobile et existe déjà aux Pays-Bas, en Belgique ou en Italie (où depuis sa mise en place en 2007, cette incitation financière a fait
passer la part de marché des réfrigérateurs/congélateurs A+/A++ de 30% en 2007 à 46% en 2008).