Selon un récent article du Monde, les porte-containers, les pétroliers, les paquebots de croisière et autres navires de commerce pourraient bientôt afficher sur leur coque une étiquette énergétique situant leur performance entre A et G. C’est en tout cas la volonté de Carbon War Room (l’ONG co-fondée par le patron de Virgin, Richard Branson, pour entraîner les entreprises vers une économie bas-carbone) qui propose le dispositif, et un calculateur carbone spécifique à cette activité, sur un site internet dédié depuis cette semaine, en marge de la conférence internationale sur le climat à Cancun. Bizarre, diront certains, car le transport maritime est réputé être moins émissif en CO2 que le transport aérien, par exemple, dont Richard Branson est par ailleurs l’un des représentants (avec sa compagnie Virgin Atlantic et une seconde, Virgin Galactic, qui propose des voyages dans l’espace !). Sauf que plus de 85% des marchandises étant transportées par bateau, les émissions annuelles de CO2 du secteur "pèsent" aujourd’hui 1 milliard de tonnes (plus qu’un pays industriel comme l'Allemagne) et devraient représenter 18% des émissions d'origine humaine en 2050. Or ce secteur n’est pas aujourd’hui intégré à la comptabilité mondiale des émissions… Du coup, il est peu incité à progresser, d’autant qu’on ne peut aujourd’hui aisément différencier un bateau propre d'un bateau sale : les technologies propres n’étant pas récompensées (par les clients, les autorités portuaires, par la fiscalité…), elles sont sous-utilisées, selon Carbon War Room, alors qu’elles pourraient permettre de gagner un tiers d’efficacité énergétique. Une vingtaine d’entreprises du secteur (comme les transporteurs maritimes Maersk ou Torm, le fabricant de moteurs de bateaux Wärtsilä, le port de Los Angeles) ont déjà manifesté leur soutien à l’initiative…