En France, 10 millions de tonnes de produits sont perdus et gaspillés pour l’alimentation humaine. Cela engendre à la fois une perte économique considérable (16 milliards d’euros) et un impact environnemental désastreux (15,3 millions de tonnes équivalent CO2 soit 3% de l’ensemble des émissions de l’activité nationale), selon l’ADEME. Ce gaspillage a lieu à toutes les étapes de la vie des produits, de la production (4%) à la consommation (7,3%) en passant par la transformation (4,5%) et la distribution (3,3%). Surtout, les dates de consommation sont aujourd’hui peu comprises des consommateurs qui peinent à distinguer la DLC (date limite de consommation) de la DDM (date de durabilité maximale).
Dans la continuité du
Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire, la jeune entreprise française
Too Good To Go, à l’origine d’une application permettant la commercialisation à bas prix d’invendus alimentaires, a dévoilé le 29 janvier dernier son
Pacte sur les Dates de Consommation, fédérant plusieurs acteurs de la grande distribution et de l’alimentation. Objectifs ? Clarifier et harmoniser les dates de consommation.
Quatre piliers d’actions concentrent dix engagements. Le premier axe vise d’abord à éduquer et sensibiliser l’ensemble des publics, par exemple en déployant une communication nationale sur les dates de consommation et en mettant en place des rayons anti-gaspi en magasins. Le deuxième axe du Pacte entend clarifier la différence entre date limite de consommation et date de durabilité maximale auprès des consommateurs, en accentuant notamment la différence visuelle entre ces deux mentions. Le Pacte prévoit aussi d’optimiser la valorisation des produits exclus des circuits de vente et de collaborer entre acteurs du secteur pour harmoniser les bonnes pratiques et optimiser les flux de distribution.
Soutenue par le Ministère de la Transition écologique et solidaire, le Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation et le Conseil national de l'alimentation, l’initiative compte déjà 41 signataires : des distributeurs (Carrefour, Cora, E.Leclerc, Intermarché, Monoprix, Système U...) ; des industriels (Bel, Danone, Les 2 Vaches, Michel et Augustin...) ; des fédérations professionnelles (ANIA et FCD) ; des associations (Familles Rurales, France Nature Environnement...) et des entreprises (CB+; Comerso...). L’objectif est qu’à terme, l'ensemble des acteurs de la chaîne alimentaire signent ce pacte et s'engagent pour réduire le gaspillage alimentaire.